Rougeot, spécialiste des travaux publics… et du triathlon !

En donnant son nom à une équipe de triathlon qui porte haut l’ambition sportive, le groupe Rougeot surfe sur l’image de la performance. Christophe Rougeot et Eric Millard, les patrons respectifs de l’entreprise et du club, se passent le relais pour parler des bienfaits du naming.

Christophe Rougeot, PDG du groupe familial. © Franck Putigny / DBM

La pratique du naming ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonterait même aux années 20, avec l’acquisition du stade de baseball de Chicago par Wrigley, une marque de chewing-gum. « D’ailleurs, les Américains pensaient que Rougeot était une petite ville française », s’amuse Christophe Rougeot, pour évoquer les effets parfois inattendus de cette pratique de parrainage qui consiste à donner son nom à une équipe, une enceinte sportive ou bien un événement. Cela se passait à Hawaï, dans le cadre du mythique Championnat du monde Ironman. Il avait fait le déplacement avec 13 triathlètes, ce qui en dit déjà beaucoup sur les ambitions du Rougeot Beaune Triathlon.

Athlètes des réseaux sociaux

L’appropriation nominative remonte à une dizaine d’années, quand le sponsor principal du Monnot Beaune Triathlon avait lui-même souhaité passer la main. Le PDG du groupe familial de BTP murisaltien, passionné de sports, partenaire de nombreux clubs et associations, y voyait aussi un rapprochement entre la discipline pratiquée et son univers professionnel : « Le triathlon c’est trois épreuves, nous évoluons dans trois disciplines : terrassement, routes et constructions ! » Il apprécie surtout « l’incroyable visibilité que procurent ces sportifs très forts sur les réseaux sociaux ». Ces compétiteurs doivent en effet savoir se montrer et parler de leurs performances pour mener à bien une carrière qui les pousse à voyager. Ce n’est pas le président du Rougeot Beaune Triathlon qui dira le contraire.

Tonnelier indépendant dans la vie de tous les jours, Éric Millard côtoie les grands noms du vin, de Christophe Roumier à Philippe Charlopin en passant par Jean-Claude Ramonet. Mais pour la pratique de son art, il doit parfois se rendre à l’autre bout de la planète, comme à Sacramento (États-Unis) le 22  octobre dernier, où, à l’âge de 56 ans, il décroche une prestigieuse victoire dans un Ironman de haute volée.

La triple performance fut épique : 9h18 dans les jambes pour couvrir 3,8 km de natation, 180 à vélo et un marathon pédestre de 42,195 km. Énorme ! À peu près à la même période, son coéquipier, Arnaud Edus, 42 ans, termine sur la seconde marche du demi-Ironman de Grèce.

Chevrot a la flamme

« Il y a entre nous une cohésion d’image autour d’un projet associatif qui nous emmène vers la performance, une image haute gamme, sereine et forte », résume Éric Millard. Le club a su développer une école de triathlètes attirés et motivés par la quinzaine de membres de la section Elite. En tout, 150  adhérents qui, pour le plus grand plaisir de leur sponsor principal  (parmi d’autres comme Stéphane Bidault du groupe TEB, le Crédit mutuel, un courtier en mutuelle, etc.)  « portent dans les vignes le nom de Rougeot sur leur tenue ».

Certains collaborateurs de l’entreprise de BTP se prennent au jeu. En décembre, une vingtaine a participé au trail nocturne de Santenay organisé par le club. Une division sport/santé, prolongement naturel de ce naming actif, est aussi à l’étude au sein du groupe Rougeot.

Financièrement parlant, l’association présidée par Éric Millard tient dans un budget contenu à 70 000 euros. Christophe Rougeot en couvre une partie conséquente. Ce qui permet d’organiser régulièrement des événements marquants dont, le 5 mai prochain au lac de Montagny-lès-Beaune, avec le groupe informatique XEFI, une compétition mêlant endurance et convivialité labellisée Yota XPS. Soit une boucle de 500m pour la natation et 4km pour la course à pied, avec une barrière horaire dégressive à chaque tour.

Le Rougeot Beaune Triathlon pourra aussi compter en 2024 sur ses deux coureurs vedettes, triathlètes professionnels  : la prometteuse bisontine Justine Mathieux et le double champion d’Europe chalonnais Denis Chevrot, qui aura le privilège en cette année olympique de compter parmi les porteurs de la flamme. Difficile de viser plus haut !