Avec son magasin unique en France, Schmidt Quetigny voit la vie sur mesure

Schmidt Quetigny vient d’inaugurer son magasin aux codes entièrement repensés. Son dirigeant Yannick Lebeault passe en revue cette nouvelle vie sur mesure.

Ah non ! La cuisine c’est nous… Vous connaissez le refrain. Mais qui sait seulement qu’avant de déferler dans les foyers français, Schmidt n’était qu’une petite entreprise de plâtrerie au début des années 30, fondée de l’autre côté de la frontière par Hubert Schmidt ? L’entrepreneur fut à la base d’une passionnante saga portée par le vent des Trente Glorieuses, allant de la fabrication de buffets à l’équipement complet de la cuisine dans les années 70 (apparition des premiers catalogues) sous l’impulsion de son beau-fils Karl Leitzgen. 

C’est à cet ingénieur pétrolier de formation que l’on devra l’industrialisation du sur-mesure et la naissance des Cuisines Schmidt telles que nous les connaissons. Vingt ans plus tard, le cuisiniste alsacien créera Cuisinella, une gamme cousine plus abordable, à destination de jeunes couples bien souvent primo-accédants. Anne Leitzgen, petite-fille du fondateur, préside le groupe familial désormais installé à Lièpvre (Haut-Rhin). Il n’a plus rien à voir avec la petite plâtrerie : 750 magasins en France, trois sites de production, 1 700 salariés, 640 millions de volume d’affaires et l’objectif du milliard à l’horizon 2030. Voilà pour l’histoire.

Quetigny dans le top 5 français

Dans cet écosystème, Quetigny tient une place importante. Le magasin truste depuis plusieurs années le top 5 des enseignes Schmidt, ce qui éclaire au passage sur l’influence de la zone commerciale dijonnaise. Début mai, il s’est refait une beauté en l’espace de trois mois. Coquille vide, changement de concept, showroom temporaire sur le parking et tutti quanti. « Le magasin est né en 1993 et était intouché depuis une quinzaine d’années, il fallait bien un peu de changement », euphémise son directeur Yannick Lebeault. 

Ce nouvel environnement servira d’exemple pour les 25 autres magasins (bientôt 26 avec le Cuisinella de Marsannay) de Distridev, société exploitante basée près de Mulhouse, qui distribue la marque depuis de longues années dans le quart nord-est de l’hexagone, de Beaune à Strasbourg. Une belle entreprise de 290 personnes, « avec des cadres dirigeants qui ont tous démarré vendeurs et savent de quoi ils parlent. »

Au sommet de leur art

Le groupe voit cette évolution d’un bon œil. « Nous sommes passés de 750m² à 500m² de surface pour réduire le superflu et rendre l’espace lisible », argumente le dirigeant, heureux de cette fluidité. Les espaces sont effectivement épurés, thématisés selon le rythme d’une vie à la maison (« mieux vivre », « passion », « convivialité », « essentiel »…). La scénographie encourage à la déambulation heureuse. Schmidt démontre son savoir-faire au millimètre, d’un dressing parfaitement inséré dans le prolongement d’une chambre à une double cuisine symétrique mais équipée différemment, pour montrer que tous les budgets sont dans la nature.

La cuisine, encore et toujours elle, en deviendrait presque un objet anthropologique. Cette « pièce à manger » jadis fermée, voire cachée, fait maintenant corps avec le reste d’une maison ou d’un appartement. Elle a contaminé tous les espaces de vie. En la matière, Schmidt sait tout faire pour mettre les gourmets dans les meilleures dispositions. En témoigne son impressionnant coup de « com » il y a quelques années, où les techniciens Schmidt, au sommet de leur art, ont installé une cuisine sur-mesure à flanc de montagne pour l’alpiniste Kenton Cool (vidéo du making-of à ne pas rater).

Amitié Bourgogne-Alsace

Autre changement majeur sur place, il faudra s’y habituer, les bureaux ont disparu. Même celui du patron. C’est assumé. Un open space particulièrement ordonné, en plein centre, abrite l’équipe de douze conseillers et un chef des ventes. Fini, aussi, le client sur une chaise, contraint de se dénuquer pour zieuter sur ordinateur son projet et le devis qui va avec. Le nouveau Schmidt Quetigny est équipé de grands écrans un peu partout et le « concepteur-vendeur » (tel est son petit nom), se connecte où il le souhaite, en demeurant à l’écoute de la vie de chaque client. Ce petit moment privatif est déjà apprécié. « Schmidt se distingue car sa clientèle est constituée à 99 % de propriétaires, qui ont des problématiques et des attentes bien spécifiques », détaille le patron des lieux, voyant dans cette nouvelle façon de faire « une vision de notre métier qui va dans le bon sens, avec une mise en commun des bonnes pratiques ».

En déambulant, on peut aussi apprécier quelques touches bien personnelles. Une cloche a par exemple été installée et sonne après chaque vente, sympathique tradition importée de Bretagne. L’équipe de Quetigny n’est pas à un geste chaleureux près. Plus loin, un coin caviste fait la fierté de Yannick Lebeault, qui a poussé le bouchon jusqu’à aligner les 32 grands crus de Côte-d’Or. Après tout, nous ne sommes pas n’importe où. Cela colle bien avec l’image d’un patron sensible à l’art de vivre, qui a tenu dans un autre vie le petit bar familial de Nolay. Des bouteilles de crémant d’Alsace – il faut bien faire honneur aux origines – aux couleurs de l’enseigne sont même prêtes à être débouchées en cas de besoin. Ce fut le cas le 6 septembre, lors de la fête d’inauguration. Quelques chanteurs du Clos de Vougeot, dont Yannick est proche, sont même venus en « off » pour pousser la chansonnette à l’occasion de cette douce et amicale soirée. Comme à la maison !


Schmidt Quetigny : 11, rue des Échoppes 21800 Quetigny, 03 80 71 96 18.