Traces Ecrites News, ou l’exemplarité journalistique d’un couple

Christiane Perruchot et Didier Hugue ont passé la main au groupe franc-comtois Mediatour. Une nouvelle histoire s’écrit pour Traces Ecrites News, le média en ligne de référence dans le domaine de l’information économique régionale. Cette pérennité doit beaucoup à l’exemplarité journalistique de sa fondatrice et à la détermination de celui qui l’accompagne dans la vie de tous les jours.

On ne va pas faire dans le « c’était mieux avant ». Mais une partie du paysage de la presse régionale des temps présents nous y oblige un peu. On y voit des plumitifs en herbe, prétentieux, qui écrivent avec leurs pieds. Ils s’affichent comme des gravures de mode dans leurs propres reportages. Eux-mêmes sont coachés par de pseudo éditeurs mythomanes et arrogants qui, par peur de leur propre vérité, revendiquent sans vergogne des tirages bidon et des militantismes inventés de toutes pièces. Triste tableau. Rien de tout ça, heureusement, dans l’histoire de Christiane Perruchot et Didier Hugue, qui incarnent une vision sérieuse et crédible du journalisme.

Le souci de la vérité

Christiane est en effet à l’opposé de cette dérive. Les mots accrochés à son long CV sont : rigueur, vérification des infos, confrontation des points de vue, écriture et discrétion. Une vie professionnelle au service de l’information, et pas l’inverse, dont la signature s’est régulièrement installée dans les colonnes exigeantes du journal Le Monde, des Échos et de tant d’autres publications dont on ne peut remettre en cause l’intégrité.

Cela était déjà une réalité dès le début des années 80, pour qui l’a vu œuvrer à la Gazette du Morvan à Autun, ou à Radio 2000 à Dijon. C’est donc une jeune journaliste expérimentée et respectueuse des codes de son métier, qui fonde en 1991 l’agence de presse Traces Écrites. Avant d’être rejointe un peu plus tard par Didier Hugue, jusqu’alors employé à Paris, au siège des Nouvelles Éditions de l’Université, autrement dit le Petit Fûté.

Didier s’impose naturellement comme le pilier dont Christiane avait besoin. Au travail… comme dans la vie. Cash, pour ne pas dire adepte des coups de gueule, il est celui qui monte au filet quand il le faut, sans jamais se défaire de l’obsession d’une quête de vérité et de profondeur qu’il partage depuis plus de 30 ans avec la mère de ses deux enfants.

Parfois, le mélange détonne. Il peut être clivant, mais peu importe. Imperturbable, Traces Écrites trace sa route. La création de la lettre confidentielle Eco-Bref (100 numéros), à laquelle l’auteur de ces lignes a eu l’honneur d’apporter sa petite touche, pose les bases de ce qui deviendra plus tard Traces Écrites News. Là aussi, l’agence de Christiane et Didier a croisé les compétences de notre société d’édition, Studio.Mag, avec le magazine 60, un best-of imprimé, édité sept années consécutives et qui donna lieu, à chaque sortie, à des cocktails mémorables au Grand Hôtel La Cloche.

Passage à l’abonnement

Conduire le destin d’une agence de presse, devenir éditeur, est un défi qui demande en permanence de l’imagination. « La mise en place d’un club de soutien (ndlr, Club TEN) et d’un abonnement payant sont deux idées de Christiane, que j’ai bêtement freinées des années, et qui nous ont sauvés en 2020 », reconnaît humblement et très respectueusement Didier. Ajouté à l’engagement et au talent révélé de Marie Vollot, qui assure aujourd’hui une responsabilité multitâches déterminante dans le fonctionnement de l’entreprise, tout cela fait que Traces Ecrites News a de nouvelles pages à écrire sur le web, sous la gouvernance d’un repreneur compétent, le groupe familial franc-comtois Mediatour.

Pour leur photo de départ, Christiane et Didier souhaitaient faire appel aux services de l’un de nos photographes historiques. Michel Joly, 27 ans de collaboration à Bourgogne Magazine, ne s’est pas fait prier. Cette scène idéalisée de la partie de pêche ne reflète cependant que partiellement le sens que le couple fusionnel de journalistes donne à sa retraite. Madame est première adjointe à Trochères. Elle veille sur la commune et ses paroissiens. Monsieur est fan de son fils, un prometteur musicien de jazz. Ce qui fait quelques concerts à voir. Sans oublier les voyages qui, bien évidemment, forment la (seconde) jeunesse. Après tout, cette vie-là, ils ne l’auront pas volée.