Dijon Céréales : la fin d’un cycle, le début d’une autre histoire

Confrontée à une campagne 2024 éprouvante et à une hausse exceptionnelle de ses charges, Dijon Céréales engage une profonde réorganisation et change de direction. Entre recentrage stratégique, renforcement des synergies régionales et transition à la tête de la coopérative, l’année marque la fin d’un cycle et le début d’une nouvelle phase destinée à consolider son socle agricole.

D’un duo à un autre : Simon Bilbot et Benoît Collardot succèderont le 1er janvier 2026 à Didier Lenoir et Christophe Richardot, respectivement président et directeur général de Dijon Céréales. © Dijon Céréales

Dans les assemblées générales de section qui se sont tenues ces dernières semaines, le climat était grave mais serein. Dijon Céréales y a présenté une analyse qualifiée de « transparente » d’une campagne 2024 particulièrement éprouvante. Météo défavorable, moisson exceptionnellement longue, besoins massifs en séchage et travail du grain : autant de facteurs qui ont fait exploser les charges de fonctionnement d’une coopérative de 3 400 agriculteurs adhérents en Côte-d’Or pour, au niveau de son groupe, 800 salariés et 530,7M€ de chiffre d’affaires consolidé. À cela se sont ajoutés une qualité de grains hétérogène et des marchés défavorables.

C’est dans ce contexte que la coopérative engage une réorganisation d’ampleur. Le conseil d’administration, composé de 17 membres, souhaite désormais « consolider et renforcer son socle agricole historique ». Au cœur de cette nouvelle étape : une synergie renforcée avec la coopérative Bourgogne du Sud, basée à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) et portée politiquement par Benoît Collardot, actuel vice-président de Dijon Céréales et candidat à la succession.

Nouvelle direction, recentrage agricole

Cette orientation s’inscrit dans la continuité des travaux d’Alliance BFC, destinée à renforcer les trois coopératives qui la composent (Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre Comtoise). Autrement dit, un recentrage et une meilleure cohérence du périmètre agricole, alors que la conjoncture internationale et les aléas climatiques mettent la filière sous pression.

Ce virage stratégique s’accompagne d’une transition au sommet. Christophe Richardot quittera la direction générale le 31 décembre 2025, « dans le cadre d’un accord concerté et serein » reposant sur une divergence d’orientation. Durant ses sept années de mandat, il aura initié des projets structurants qui voulaient signer la diversification de la coopérative : rachat et développement de la biscuiterie Mistral, développement des projets d’agro-énergies notamment le vaste méthaniseur Sécalia à Cerilly (Châtillonais).

De son côté, Didier Lenoir ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat de président. Une décision cohérente avec les statuts de la coopérative et avec cette nouvelle phase. Tous deux annoncent accompagner la transition dans un esprit qualifié de « continuité et de bienveillance ». Ce changement de direction s’accompagne pourtant d’une remise en question en profondeur de la stratégie des anciens dirigeants.

À partir du 1ᵉʳ janvier, la direction générale sera confiée à Simon Bilbot, jusqu’ici directeur du pôle distribution. Celui-ci a déjà pris la parole pour affirmer son engagement aux côtés du conseil d’administration afin de mettre en œuvre cette stratégie recentrée. Christophe Richardot accompagnera sa prise de fonction.