#ArtisanConfiné : Mathilde Eteve, pâtissière à Chalon, « je compte sur le mois de décembre pour pérenniser mon activité »

Mathilde Eteve s’est fraîchement installée comme pâtissière à domicile à Chalon-sur-Saône. Malgré deux confinements, les créations hautement esthétiques de sa Maison Sweet ont déjà conquis un large public de gastronomes. Haut les cœurs !

Mathilde Eteve, pâtissière à Chalon-sur-Saône et créatrice de Maison Sweet. © Jean-Luc Petit

10 mois d’activité, dont deux confinements : Mathilde Eteve, pâtissière à Chalon-sur-Saône, n’a pas tiré le meilleur timing à la grande roulette du lancement d’activité. La jeune quadragénaire a « profité » d’un accident de la vie – son licenciement de graphiste à l’occasion d’une fusion de deux entreprises – pour opérer une reconversion totale et céder à son envie de cuisine. Une gueule sucrée, Mathilde, mais avec un sens aigu de l’esthétique et du design. « Mon entreprise, Maison Sweet, est née en avril dernier, un mois avant le premier confinement. Paradoxalement, celui-ci a eu un effet positif. Confinée chez moi, j’ai été en mesure de multiplier les recettes et les essais. Je publiais mes créations sur les réseaux sociaux, et ça m’a amené une clientèle nouvelle, au delà du cercle familial à qui je destinais mes premières réalisations », se souvient-elle.

Mathilde Eteve, Maison Sweet, © Jean-Luc Petit
© Jean-Luc Petit

Originalité graphique et pâtissière

À Chalon, où elle officie, cette pâtissière hors norme fait parler. D’abord par l’originalité graphique de ses gâteaux, et par l’attention particulière qu’elle porte à leur extrême fraîcheur. « Mes gâteaux ne passent pas une nuit au frigo, je les réalise le jour où les clients les veulent. Le revers de la médaille est que je travaille souvent 7 jours sur 7, même si j’ai parfois un peu de temps à moi le dimanche après-midi et le lundi », explique-t-elle. Nombreux sont les artisans à connaître ce rythme de travail effréné lors du lancement de leur activité, mais celui-ci est assez rapidement usant.

C’est sans doute ce qui explique une petite baisse de moral pendant le second confinement. « C’est l’automne, il fait moins beau, c’est plus compliqué pour le moral cette fois. J’essaie de sortir au moindre rayon de soleil pour m’aérer sur les bords de Saône. » Les commandes changent aussi : les gâteaux sont plus petits, 6 à 8 parts. Les réunions amicales et familiales interdites, ce sont surtout des anniversaires, qu’on fête au sein de familles nucléaires, qui sont l’ordinaire pâtissier en temps de confinement.

Noël sera déterminant pour la Maison Sweet

Mathilde n’est pas du genre à se laisser abattre, mais elle nourrit quelques inquiétudes pour la pérennité de Maison Sweet. Comme elle travaille chez elle, sans boutique, ses charges de fonctionnement demeurent sages. L’aide de Pôle Emploi consécutive à son licenciement lui permet de vivre, mais celle-ci prend fin en début d’année prochaine. Autant dire que notre talentueuse créatrice ne peut pas se permettre de rater les fêtes. À regarder les deux superbes bûches qu’elle proposera aux Chalonnais – l’une puissante, ganache montée au chocolat et croustillant fruits secs, l’autre plus acidulée, mousse bavaroise à l’orange, croustillant au citron vert – on se dit qu’elle peut miser sur un franc succès.

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