Assemblée générale de l’Umih Côte-d’Or : les 5 infos à retenir concernant l’hôtellerie-restauration

Mercredi 26 avril, le conseil d’administration de l’Umih Côte-d’Or tenait son assemblée générale à la Cité de la gastronomie de Dijon. Les présidents Patrick Jacquier et Lionnel Petitcolas ainsi que les représentants de branches ont échangé avec 70 de leurs adhérents, avant l’intervention « visio » du président de l’organisation patronale Thierry Marx.

🔴 Fermeture des bars de nuit à Dijon : réponse le 11 mai
L’Umih Côte-d’Or, via son représentant du monde de la nuit Gilbert Febvay, contestait l’arrêté préfectoral du 6 décembre 2022, ramenant à 2 heures au lieu de 5 heures du matin l’ouverture de cinq bars à ambiance musicale dijonnais (Rhumerie Jamaïque, Salsapelpa, Smart, Belle Époque et Beverly), et ce pour une durée de six mois. « Soit une perte d’au moins 50% de chiffre d’affaires, des emplois sacrifiés et une stigmatisation injuste de nos établissements. » Le tribunal administratif va se prononcer d’ici le 11 mai. La Rhumerie Jamaïque et le Beverly n’ont pas attendu la décision pour changer leur statut en discothèque, moyennant plusieurs aménagements in situ. Ils peuvent ainsi ouvrir jusqu’à 7h le week-end. D’autres devraient les imiter.

🔴 550 chambres d’hôtel supplémentaires à Dijon d’ici 2024
Avec cinq établissements en construction, l’offre hôtelière est en pleine croissance sur la métropole. Patrick Jacquier y voit des raisons de positiver : « 550 chambres devraient ainsi s’ajouter aux 4000 existantes à l’horizon 2024, avec de nouveaux emplois non-délocalisables et une attractivité supplémentaire considérable. » Sont concernés : Holiday Inn (ZA Beauregard à Longvic), Mama Shelter (rue du Docteur-Maret), Hôtel Nomad (rue des Perrières), Hôtel Sainte-Anne de Curio by Hilton (Cité de la gastronomie) et Aloft (place Grangier). Pour ce qui est de l’offre existante, la Coupe du monde de rugby devrait permettre de faire le plein en septembre et octobre, alors que l’Umih Côte-d’Or déplore toujours la quasi-absence de clientèle chinoise.

🔴 La Ville de Dijon ne baisse pas le rideau
La municipalité dijonnaise et l’Umih 21 partagent la même table. C’est ce qu’a réaffirmé Nadjoua Belhadef, adjointe délégué au commerce, défendant le bilan d’une « ville en mouvement, qui s’efforce de concilier activité commerciale et tranquillité publique ». L’installation de l’École Vatel d’ici 2026 ou la rénovation future de la base nautique du lac Kir et son camping 4 étoiles sont des exemples parmi d’autres. Ils participent d’une dynamique de flux « pour que nos terrasses et hôtels soient remplis ». Le futur bureau des congrès, adossé à l’Office de tourisme, ne sera pas de trop non plus. Les chiffres du commerce, eux, vont mieux. Question taux de vacance, Dijon fait figure de bon élève national : 5% au centre-ville, 3% dans l’hypercentre, 1% rue de la Liberté. Grâce au travail de terrain mené par la CCI, la Ville de Dijon est également en capacité de livrer une projection statistique : 48% des commerces sondés tablent sur une hausse de leur chiffre d’affaires par rapport à leur dernier exercice.

🔴 10 000 m2 de terrasse l’été à Dijon
Le chiffre donne une petite idée des possibilités pour prendre le soleil autour d’un verre. En règle générale, Dijon dispose de 7000 m2 d’espace terrasse. Cette surface monte à 10 000 m2 en été, grâce aux extensions planifiées par les commissions terrasses, en lien avec les établissements. Une rénovation des chartes terrasses est d’ailleurs étudiée par la Ville de Dijon, « car elle doit intégrer les changements de modes de consommation et l’écoresponsabilité. Avec, parfois, des sujets délicats à traiter : les terrasses chauffantes ne sont plus à la mode, mais elles pèsent pour certains 30% du chiffre d’affaires en hiver. » 

🔴 Thierry Marx, président confédéral de l’Umih, invité par l’Umih Côte-d’Or : PGE et attractivité au menu

Élu président de l’Umih en octobre dernier, le chef Thierry Marx a échangé en visio durant 30 bonnes minutes avec les adhérents côte-d’oriens. Au menu : attractivité du secteur, difficultés de recrutement et gestion des PGE combinée aux coûts de l’énergie. « Nous sommes arc-boutés sur tous ces sujets, affirme le chef. La communication avec le cabinet d’Olivia Gregoire (ndlr, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme ) est franche, sincère et au moins hebdomadaire. Concernant les PGE, l’État nous demande de lui faire remonter les entreprises en difficulté. Nous avons demandé des informations très précises sur les dossiers à risques, mais la Banque de France et nos territoires, de façon assez étrange, ne le font pas encore assez. » 

Il est vrai que l’affaire est préoccupante. David Butet, président du Medef Côte-d’Or et présent dans l’assistance, a eu vent des chiffres du Tribunal de commerce de Dijon. Le nombre de mandats ad hoc aurait été multiplié par 10 par rapport à 2019. Beaucoup de ces procédures préventives, censées réaménager la dette d’une entreprise pour éviter le dépôt de bilan, concernent le secteur CHR. « Réfléchissons entre chefs d’entreprise, pas seulement par branche, car nous partageons beaucoup de problématiques », a-t-il fait savoir.

Pour ce qui est du manque de collaborateurs, les chiffres sont sans appel.  S’appuyant sur les statistiques de la Dares (direction Etudes et statistiques de l’État), Thierry Marx recense 250 000 postes à pourvoir. Potentiellement plus en haute saison. Interrogé sur le désamour des métiers du CHR, le président de l’Umih a livré une réponse limpide. « La société a évolué plus vite que nous et raisonne autrement, elle n’est plus dans un rapport sacrificiel au travail, il y a une grande replanification de nos vies. Il faut réfléchir à repenser notre convention collective, qui remonte aux années 2000. La législation doit être moins idéologique et s’interroger : est-ce que ce travail permet d’émanciper l’individu ? Cela fait 30 ans que je constate que non. Quand je paye 1800 euros bruts un commis de cuisine et qu’il regarde son salaire net à la fin du mois, il n’a plus de quoi se loger, se déplacer, payer ses factures et ses loisirs. Il ne faut pas seulement s’en émouvoir sur la forme, attaquons-nous au fond. »
Pour rappel, l’Umih Côte-d’Or dispose d’une plateforme d’emploi où se croisent offres et demandes.

La formation reste également au cœur des préoccupations. À ce titre, « Laurent Barthélémy, nouveau président d’Akto, l’opérateur de compétences du secteur, va nous aider sur la formation professionnelle, avec des diplômes et des blocs de compétences adaptés pour que nos jeunes et moins jeunes, issus d’une reconversion, retrouvent la voie de notre secteur. » L’École des Métiers Dijon Métropole, représentée par son tandem Xavier Mirepoix-Séverine Delidais, a bien noté l’info.

L’Umih pousse pour les tiers-lieux dans les villages

En lien avec l’ADEME et l’organisme France Tiers-Lieux, l’Umih s’engage aussi dans ce qu’il est convenu d’appeler « la ruralité ». Le tourisme vert est à la mode, le centre de la France intéresse autant que le bord de mer, « mais il nous manque des établissements pour répondre à la demande ». Le modèle économique des tiers-lieux semble tenir la route, avec une offre de restauration ou de débit de boissons et des services additionnels. Près de chez nous, La Cuverie de Vosne-Romanée en est l’exemple le plus frappant, même s’il n’est pas en plein centre de nulle part. À ce sujet, l’organisation patronale travaille avec les maires des communes et même les buralistes, « tous très proactifs sur le sujet », pour envisager des projets pilotes.