Beaune : avec Lunchbox, Le Cep mijote sa cuisine ayurvédique

Avec Lunchbox, l’hôtel beaunois étire sa proposition ayurvédique jusque dans l’assiette. Rue Maufoux, la cour du restaurant végétarien vient d’être joliment aménagée pour les beaux jours… et sera bientôt connectée avec d’autres espaces spécialement dédiés aux curistes.

Yassine Messaadi, le chef de Lunchbox, dans la jolie cour fraichement équipée d’un auvent. Ce cuisinier d’origine tunisienne régale de plats à base d’épices.
© Jean-Luc Petit

Jean-Claude Bernard a déjà raconté, dans les colonnes de DBM, sa rencontre avec l’ayurvéda en Inde. Le patron de l’hôtel du Cep a perçu dans ce grand voyage intérieur une façon de vivre encore plus intensément Beaune et la Bourgogne. Dès 2020, il s’est mis en quête de praticiens de cet art ancestral pour faire évoluer son spa Marie de Bourgogne. La rencontre du docteur indien Samuel Sibin fut un acte fondateur, avant le recrutement progressif de six professionnels habités par cette culture. La première étape était bien engagée. 

Mais l’hôtelier est de nature perfectionniste. Il s’inquiète toujours de la qualité et de la variété de sa proposition : « Dans cette approche holistique, je voulais aller au bout du bout avec un restaurant. » L’alimentation est en effet l’un des piliers de l’ayurvéda. « Nous sommes ce que l’on mange et ce que l’on boit. Même si parfois, je mettrais bien mon sang en mignonnettes… », plaisante le dirigeant beaunois, qui a donc installé au printemps sa Lunchbox juste à côté de l’hôtel, au 23 de la rue Maufoux, en lieu et place de l’antiquaire Philippe Falce. 

De la couleur et des épices, ainsi se définit la cuisine ayurvédique pratiquée par le restaurant Lunchbox. © Jean-Luc Petit

La cour du Lunchbox 

D’une « salle à manger » au départ, le concept évolue vers un restaurant végétarien ayurvédique à part entière. Lunchbox est ouvert tous les midis sans exception ainsi que le jeudi, vendredi et samedi soir. Tout le monde y est le bienvenu, clients de l’hôtel ou passants soucieux d’une alimentation saine et goûteuse. 

Rassurant, le cadre puise naturellement son inspiration en Inde sans être folklo. La règle est le self-service autour d’une formule unique à 28 euros, avec entrées variées et une douzaine de propositions chaudes qui évoluent régulièrement. Salade du jour, flan de légumes, samosas, beignets bhajji à l’aubergine, gulab et halva pour le dessert… Les épices jouent à plein leur partition sous la conduite du chef Yassine Messaadi. D’origine tunisienne, ce cuisinier expérimenté est passé par de belles maisons gastronomiques à Beaune avant de s’épanouir autour de cette proposition maitrisée, qui peut se déguster en terrasse aux beaux jours.

C’est d’ailleurs l’atout majeur de cette adresse : la cour du XVIe siècle a été entièrement réaménagée et ses façades rafraichies. Un auvent vient tout juste d’être installé pour gagner un peu de fraicheur et en faire un véritable cocon. 

Le vin n’est pas chassé pour autant. Accompagner son repas d’un verre de beaune premier cru ou d’un chablis est jugé raisonnable par le manager Enzo Bernard. D’autant que l’immense carte des vins de la maison-mère n’est jamais bien loin… Nous sommes à Beaune, ne l’oublions pas.

Anand, visage du spa

Step by step, Le Cep consolide sa réputation de havre du mieux-être. Il est déjà référencé parmi les meilleurs Healing Hotels of the World. Son parcours de soins holistique se poursuit jusqu’au spa, où vous attend le très hospitalier Anand. L’histoire de ce jeune homme originaire du Kerala est inspirante. Anand gérait le spa d’un groupe hôtelier aux Maldives avant de se retrouver confiné. « Pour s’occuper, il s’est mis au français en ligne, puis il est venu à La Rochelle passer un MBA en management hôtelier. Nous l’avons accueilli en stage de fin d’études et avons souhaité qu’il reste », raconte avec bienveillance son patron, grand adepte du kalari marma, un yoga particulièrement tonique, ancêtre des sports de combat, qui capitalise sur les points vitaux du corps humain. Cet art se concentre en particulier sur la peau, organe de proprioception par excellence, qui serait en grande partie responsable du bien-être global.

Une rapide visite suffit à témoigner du niveau d’excellence du Cep en la matière. « Le yoga multimillénaire cohabite avec la technologie de pointe », résume le maitre des lieux tout en présentant cette impressionnante plateforme Huber LPG 360 (les initiés apprécieront) travaillant tous les aspects de la rééducation fonctionnelle.

Anand, spa manager et thérapeute, fait le lien avec la cuisine ayurvédique
depuis le spa Marie de Bourgogne. © Jean-Luc Petit

D’une cour… à l’autre

La clientèle est séduite. Nos amis suisses en particulier, habitués aux cliniques haute technologie et dont le rapport au corps et aux cures est très poussé. Le Cep ne va pas pour autant devenir un lieu de cure classique, avec confinement et défilé de peignoirs dans les couloirs. Les habitués ne le comprendraient pas et ce n’est pas l’esprit. Chacun doit y trouver son bonheur : « Nos deux cultures ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre, c’est un équilibre subtil. »

La culture ayurvédique est donc une culture du partage. Jean-Claude Bernard continue à ce titre d’explorer de nouveaux espaces d’expression, fidèle à sa joyeuse opération de « Monopoly » entreprise il y a quelques années. Au fond de la cour du Lunchbox, une porte donne en effet sur un autre espace, presque caché. Il s’agit d’une… quatrième cour, joliment arborée, qui cohabitera prochainement avec une dizaine de chambres et de studios aménagés pour les futurs curistes. Le tout est déjà relié au spa Marie de Bourgogne par un escalier extérieur. À côté, un joli caveau de dégustation voit le jour. Jean-Claude a « tout ce qu’il faut pour le remplir ». Plus loin, c’est un fumoir qui se prépare. Au Cep, la vie est donc belle côté cours. Et le jardin n’est pas mal non plus.