Beaune : résidence Les Primevères, ou comment « vivre sereinement sa vieillesse »

Les primevères sont les premières fleurs du printemps. Route de Gigny à Beaune, elles accompagnent l’automne paisible de résidents autonomes dans leur quotidien, mais toujours bien entourés. Dans ce foyer propriété d’Orvitis, Paulette Poulleau, 90 ans, en témoigne de bon cœur.

David Lhuilier, directeur des Primevères à Beaune, et Paulette Poulleau, résidente. © Jean-Luc Petit

Sur les murs de son salon, une aquarelle représente le domaine de la Pousse d’Or. C’est là, au milieu des vignes de Volnay, qu’elle a terminé sa vie professionnelle, avant de prendre une retraite bien méritée. Paulette Poulleau aura auparavant donné naissance à huit enfants, dont un seul garçon. Originaire du bassin minier en Saône-et-Loire, son existence entre famille et travail prend cependant une tournure difficile en 1999, avec la disparition de son mari. « J’ai tenu quelques années, bien aidée par les visites de mes enfants, jusqu’à ce que la dépression s’empare de moi. » En 2011, Paulette fait alors le choix de rejoindre Les Primevères : « C’était ma décision, je l’ai mûrie, j’avais eu l’occasion d’apprécier ce que cette résidence proposait car j’y étais venue voir une dame dont je m’occupais autrefois des vignes en fermage. »

Elle ne le regrettera pas. « Je me suis insérée de suite, car j’aime assez le contact », se plait à dire celle qui aura même présidé pendant trois ans le conseil de vie sociale et pratiqué la quasi-totalité des activités proposées par le foyer, de la sophrologie à la gymnastique douce en passant par des stages de sensibilisation à la nutrition, au sommeil ou aux cinq sens.

Aux Primevères de Beaune, une vie stimulante

Car tel est l’usage d’un foyer-logement aujourd’hui rebaptisé « résidence autonomie » (lire encadré ci-dessous) par son propriétaire Orvitis : offrir un sas de décompression entre le domicile et la maison de retraite. Celui de Beaune a un père fondateur, Pierre Laurioz. Ouvert en juillet 1972, avec une soixantaine de logements, il en a accueilli 21 de plus en 1989 et 23 en 2017, sous la présidence notamment du regretté Michel André, qui répétait à qui voulait l’entendre : « Avant toute chose, soyons de bons logeurs ! » Les résidents des Primevères, très largement des résidentes, même si le rapport à tendance à s’inverser, ont en moyenne 85 ans.

« Nous accueillons des gens autonomes ou légèrement dépendants », souligne le directeur David Lhuilier, évoquant « une vie stimulante, ouverte sur l’extérieur ». Les Primevères, c’est la garantie pour chacun « d’évoluer dans un espace privé et autonome, tout en profitant selon ses désirs des espaces conçus pour une vie en collectivité ». Soins, animations, salons pour lire et même billard sont là pour faciliter l’échange et favoriser la vie sociale, tout en préservant la liberté des individus. Les appartements vont du F1 de 27m2 au F3 de 57m2. Et les loyers, qui comprennent les services proposés par Les Primevères grâce à la disponibilité et l’engagement d’une équipe d’une quinzaine de personnes, varient de 780 à 1 700 euros. Ouverts en priorité à des « personnes âgées isolées, de ressources faibles ou moyennes », APL à la clé souvent, la résidence est une solution très appréciée pour qui « veut vivre sereinement sa vieillesse ».

« Je me sens bien ici »

Puis il y a le restaurant. « On mange très bien aux Primevères, pour moins de 10 euros, avec des entrées et des plats toujours agréables à l’œil, et des charriots de fromages et de desserts comme on n’en trouve pas beaucoup ailleurs », s’enthousiasme Paulette. « Avec un vrai chef de cuisine, qui fait de la cuisine maison », se plait à rappeler David Lhuilier. Normal, après tout, nous sommes à Beaune.

Bref, la vie aux Primevères est comme un long fleuve tranquille, où l’intimité des êtres est préservée, mais où personne n’est oublié. Tout en regardant la Pousse d’Or avec nostalgie, du haut de ses 90 ans bien portés, Paulette résume la situation : « Je me sens bien ici, des affinités se sont créées, je salue tout le monde chaque jour qui passe, j’ai retrouvé une autre vie. » Que dire de plus ?

Les Primevères de Beaune : signé Orvitis
Le foyer Les Primevères de Beaune est l’un des 25 établissements d’hébergement propriété d’Orvitis en Côte-d’Or : 13 Ehpad, Marpa ou domiciles protégés, 6 foyers d’hébergement pour personnes handicapées, 6 résidences sociales. Pour répondre à la demande beaunoise, selon la sollicitation de l’association qui gère le foyer, Orvitis a assuré la création d’une extension de 23 logements (livrée fin 2017) ; des travaux dans les bâtiments existants (réfection et mise en accessibilité des salles de bain, restructuration de logements, menuiseries extérieures…) en cinq tranches dont la dernière (16 logements) est en cours avec une fin de chantier attendue début 2021.