Michel André n’est plus, la Bourgogne perd l’un de ses grands serviteurs

Après un long combat mené avec courage et dignité face à la maladie, Michel André s’en est allé en écoutant la musique de Maurice André. La Bourgogne dit adieu à l’un de ses grands serviteurs, aussi discret que bienveillant, infatigable militant de son territoire et de l’esprit d’entreprise.

Michel André, ici avec son épouse Françoise au sein du domaine portant son nom. © D.R.

Certains hommes trouvent leur grandeur dans la discrétion et l’efficacité de leurs actes. Il était de ceux-là. Toute sa vie durant, Michel André aura su construire les choses avec une force tranquille aussi impressionnante que maîtrisée. Son univers professionnel, sa famille, ses passions pour le vin et l’esprit d’entreprise ont guidé des choix audacieux qu’il menait de front avec une humeur égale, sachant décider dans les situations les plus délicates sans jamais flancher, sans se départir de cette immuable sérénité qui se dégageait de lui.

Il s’est éteint dans la nuit du lundi 26 août, dans l’intimité de ses proches, si chers à lui, en écoutant un air de son homonyme le trompettiste Maurice André. Un André, peut-être, qu’il aurait aimé être aussi, tant son esprit créatif le distinguait de l’image habituelle d’un professionnel des comptes. Il a donc mis un terme à son dernier combat, long et courageux, digne et silencieux comme toujours, face à cette maladie dont il avait analysé lui-même et dès le départ les vices, sans complaisance. Michel ne lâchait rien.

De Michel André, d’aucuns retiendront l’expert-comptable entrepreneur qui a bâti un joli navire de la gestion, un important cabinet dont il a assuré la transmission autant que la création, avec son frère Jean-Claude et son fils Thierry notamment. Cette réussite tient beaucoup à l’état d’esprit d’un spécialiste qui se comportait avant toute chose en meneur, militant de l’entreprise et de son territoire. En témoignent encore ses nombreux mandats et engagements à la tête de la Chambre de commerce de Côte-d’Or, puis de la chambre régionale, dans les réseaux professionnels qui l’environnaient ou encore, quand il a fallu porter un ambitieux projet portuaire pour la Bourgogne.

©D.R.

Un passionné de vin

Il y avait aussi le passionné de vin. Qui en a fait une affaire familiale, avec le domaine portant le nom de son épouse Françoise à Beaune, et dont la réussite est désormais confiée à sa belle-fille Lauriane. Là encore, à un endroit où personne ne l’attendait, avec la patience et le sens de la construction qu’on lui connaît, Michel André a su imposer son patronyme dans le cercle fermé des vignerons de la Bourgogne dont il ne se contentait plus de valider les comptes, en plaçant le domaine Françoise André parmi les grands domaines de la région.

À titre personnel, cette nouvelle nous touche profondément. L’aventure de Bourgogne Magazine avait commencé, il y a bientôt 25 ans, dans l’anonymat d’un petit appartement que l’expert-comptable, qui ne nous connaissait ni d’Eve ni d’Adam, avait accepté de nous louer. La suite, nous l’avons vécue au rythme émouvant d’une collaboration qui est devenue une longue et sincère amitié. Ce conseil bienveillant s’était pris d’affection pour ce que notre modeste société d’édition pouvait véhiculer en termes d’images et de valeurs. Michel faisait partie de nos proches, à qui nous pouvions tout confier, sans réserve. Nous avons partagé ensemble des moments d’une grande intensité, face à l’adversité comme dans les retrouvailles festives. Nous sommes effondrés par cette nouvelle.

Nous serons donc là, avec sa famille, son épouse Françoise notamment, jeudi 29 août à 14h30, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, lors d’une cérémonie qui se tiendra en la collégiale Notre-Dame de Beaune. Adieu l’ami.