Bienvenue à Saulon-la-Rue !

Porté par une élégante rénovation du nouveau propriétaire et une quatrième étoile accrochée à son fronton, le château de Saulon capitalise sur sa puissance réceptive : touriste comme entreprise, chacun est le bienvenu dans ce point de ralliement entre métropole et grands crus.


Par Alexis Cappellaro
Pour Dijon-Beaune Mag 72


N
é en 1372, entièrement rénové 500 ans plus tard, à nouveau repensé en mars dernier, il aurait pu ressembler à une bête étrange, sorte de mélange des genres malvenu. Le château de Saulon-la-Rue n’a rien de tout cela. Après d’importants travaux placés sous l’expertise du groupe Rinck, il dévoile une image sobre et harmonieuse, aux couleurs très engageantes, sans être bourgeoisement ridicule. L’ensemblier-décorateur, dont le savoir-faire remonte à 1841 et est reconnu par le label Entreprise du Patrimoine Vivant, a donné le meilleur de ce qu’il sait faire.

Stéphanie Billet est naturellement de cet avis. Présente tout au long des travaux en mars dernier, la responsable adjointe des lieux a vécu au plus près cette mutation nécessaire à la quatrième étoile. La distinction, arrivée quasiment dans la foulée, est légitime au regard des efforts consentis. Elle ne change pas pour autant « le savoir-être de chacun ; nos collaborateurs, une quarantaine au total, conservent la même attitude, en adoptant simplement une exigence encore plus soutenue, sans se départir du sens de l’accueil bourguignon qui nous caractérise ». Voilà qui est dit et bien dit. Stéphanie, qui a passé quinze ans de sa vie professionnelle auprès de la famille Frachot (à la bonne école, donc) espère capitaliser sur cette nouveauté pour faire de Saulon « l’évident point de ralliement » entre les vignes de la Côte et les pierres dijonnaises, chacune distante d’une dizaine de minutes.

 

Aussi pour les pros

Alexandra Degoix est aussi sensible à cet argument. La responsable commerciale, particulièrement active en ce qui concerne les séminaires, est revenue d’un congé maternité juste après les travaux. Elle a fait le constat heureux de son « nouveau cadre de travail », au sein duquel les trois salles de conférences sont désormais des lieux stratégiques au même titre que la piscine chauffée ou les 32 chambres tout confort. Le château « a investi dans ce domaine, avec notamment le prêt d’un big pad (ndlr, immense écran interactif tactile, très prisé des conférenciers 2.0) pour le tester auprès des entreprises en séminaires. D’autres avantages sont plus structurels, comme la lumière naturelle, toujours propice à une communication agréable, ainsi que notre capacité d’accueil pour la partie séminaires, autour de 120 personnes ». Les entreprises du quart nord-est de la France sont généralement très à l’écoute des charmes bourguignons, tout comme à Paris. Et si faire « monter » le Lyonnais est à l’inverse une véritable bataille, personne ne désespère. Ce n’est pas le genre de la maison.

Stéphanie Billet (adjointe de direction) et Alexandra Degoix (responsable commerciale) entourent Christian Baudry, le directeur de l’établissement. Cet efficace trio le garantit : ici, « chacun est logé à la même enseigne ».

Les atouts ne manquent pas : 27 hectares de parc, un terrain de tennis, des possibilités de visite touristique en pagaille, un restaurant de haut niveau… « Il arrive souvent qu’un client de séminaire reparte avec notre plaquette et promette de revenir en famille », se satisfait Alexandra, pour qui l’enjeu est aussi de faire cohabiter, en toute simplicité, le touriste venu se prélasser et l’homme d’affaires concentré sur son excédent brut d’exploitation.

Vers une autre étoile

« Loin de l’image faussée d’une usine à mariages ou séminaires, chacun est logé à la même enseigne, dans une ambiance sereine de grande demeure familiale », estime Stéphanie Billet, avant de glisser au passage qu’une huitaine de chambres supplémentaires, dans une dépendance extérieure, seront aménagées d’ici 2019. On ne lui donne pas tort. Le jour de notre venue, sous le soleil généreux d’une fin d’été, le calme était remarquable.

En haut de l’organigramme, le sémillant directeur Christian Baudry assure sans fébrilité la bonne marche de l’établissement. Avec ces nouveaux atouts, il croit fort en la consécration du jeune chef Mohamed Henni, arrivé en juin après un passage remarqué au Clair de la Plume, étoilé à Grignan, dans la Drôme. Sur la base d’un circuit raccourci (les vergers du château donnent bien des envies gourmandes) et d’une cuisine maîtrisée où les prix sont doux (menu de 20 à 75 euros), le macaron Michelin est un objectif raisonnable. La carte des vins, aussi, fait autorité. Elle est l’héritage palpable de ses anciens propriétaires, Lionnel et Didier Petitcolas, dont les compétences en la matière sont reconnues. C’est aussi la force du nouveau château de Saulon : il n’oublie pas son histoire, se nourrit des énergies de la ville et de la Côte, assume sa mission de promoteur touristique. Le tout avec une discrétion qui fait du bien. Ceux qui y travaillent au quotidien savent sans doute qu’il ne sont pas n’importe où, ici, entre métropole et grands crus.

Château de Saulon
67 rue de Dijon 21910 Saulon-la-Rue
03.80.79.25.25 – [email protected]