Une bouteille de la Romanée-Conti abordable ? C’est possible à La Karrière

Vous ne rêvez pas. À l’espace bar de La Karrière de Villars-Fontaine, tout l’été, il est possible de se désaltérer autour de belles références de domaines partenaires dont un mystérieux Hautes-Côtes de Nuits blanc signé « DRC ». DijonBeaune.fr y était. Devinez ce qu’on a commandé…

Dans le cadre de son événement Bakus, les 15 et 16 juillet, La Karrière organisait une dégustation commentée. © A.C

Ce week-end, à La Karrière de Villars-Fontaine, se tenait la deuxième édition de Bakus. Construit autour de neuf binômes artiste/vigneron, l’événement mariait la dégustation et l’acte de création en direct. Le samedi soir, une dégustation commentée d’un très beau niveau avec les domaines constituait un apéritif ludique avant de passer à table. L’événement a fait le plein malgré la météo.

Partenaires historiques, DBM et DijonBeaune.fr y étaient. Au bar du Komptoir, comme souvent, notre regard s’est posé sur la carte des vins. Rouges, blancs, rosés, crémants de Bourgogne, bières locales : tout est là. Aux petits soins, les bénévoles sont prêts à dégainer. C’est alors qu’au milieu de propositions flatteuses (René Bouvier, Edouard Delaunay, Robert Groffier…) se glisse un Hautes-Côtes de Nuits 2017… du domaine de la Romanée-Conti. Prix public annoncé pour tous les vins tranquilles sans exception : 21 euros la bouteille, 3,50€ le verre. Meilleur rapport qualité-prix en Bourgogne, y’a pas !

Sur place uniquement

Ce chardonnay est évidemment à déguster sur place, en profitant des festivités de l’été et notamment du festival Art on the Roc (17-20 août). La Karrière a anticipé les éventuels petits malins qui voudraient se faire une belle marge avec ce flacon confidentiel.

Sobrement signé « DRC », ce vin provient d’une vigne située dans l’enclave de l’abbaye Saint-Vivant, sur les hauteurs de Curtil-Vergy (lire encadré). 2000 à 3000 bouteilles par an, jamais plus. Entre la brioche et le citron amer, il laisse une empreinte assez exceptionnelle et sa texture est assurément la signature d’un grand vin. Pour 21 euros, franchement, pourquoi se priver ? Ce sera peut-être la seule « Romanée-Conti » de votre vie…

René Bouvier, Edouard Delaunay, Robert Groffier, domaine de la Romanée-Conti… la proposition du Komptoir a fière allure. © A.C

L’histoire du Hautes-Côtes de Nuits de la Romanée-Conti

Fondée vers l’an 900 par un vassal des ducs de Bourgogne, rattachée à l’abbaye de Cluny au XIe siècle, l’Abbaye de Saint-Vivant est un ancien monastère situé à Curtil-Vergy, dans les Hautes-Côtes de Nuits. Ses moines bénédictins furent à l’origine des plus grands crus de Bourgogne, puisqu’ils ont créé et possédé pendant plus de 400 ans la Romanée-Conti, la Romanée-Saint-Vivant et une partie du Clos de Vougeot. Abandonné depuis la Révolution et laissé en ruines, Saint-Vivant fut racheté en 1996 par le domaine de la Romanée-Conti. Au fil d’une patiente reconstruction, l’association de sauvegarde mise en place par Aubert de Villaine et ses associés l’a sauvée de l’oubli. Les visiteurs pourront bientôt en profiter en 2024.

Dans l’opération, le domaine hérita de quelques rangs de pinot noir et de chardonnay plantés devant et à côté de l’abbaye. Le cépage rouge sera vite arraché. Le second, sur environ un demi-hectare, sera en revanche récolté et vinifié dans l’ancien vendangeoir des moines de Saint-Vivant, comme un juste retour des choses. 2000 à 3000 bouteilles de cet excellent Hautes-Côtes de Nuits blanc sont produites en moyenne. Elles trouvent preneurs via un tout petit réseau de cavistes parisiens et restaurateurs allocataires. D’autres servent pour divers événements comme celui de La Karrière. La moitié des bénéfices est réinjectée dans l’association de sauvegarde.