CercleCom : comment va le moral des communicants en Bourgogne ?

DBM et DijonBeaune.fr ont posé trois questions à quelques communicants membres de l’association CercleCom. Du vert au rouge, de l’agence au photographe indépendant, les réponses indiquent que ce secteur hétéroclite est touché dans des proportions variables.

1. Votre activité se situe : en zone verte, orange ou carrément rouge ?

2. Quel est le plus grand défi du moment pour votre profession ?

3. Y’a-t-il quelque chose pour vous rendre optimiste malgré tout ?

1. Notre agence ne dépend pas d’une seule activité. Nous avions deux à trois mois de commandes, réalisées durant le confinement. Notre chance est d’avoir un socle de clients que nous accompagnons depuis des années, et qui ont redéfini un cahier des charges de leur projet en communication. Beaucoup se sont rendus compte de l’importance des réseaux sociaux et du e-commerce. Ce qui a vraiment changé dans notre travail, c’est surtout la valeur du temps.
2. Sans hésitation le digital. Tout s’est accéléré ! Bientôt les visioconférences seront un peu moins nombreuses et tant mieux, mais la mutation digitale est en cours. À nous de la rendre plus lisible, de combattre les représentations de perte du réel et de proposer des outils connectés qui nous permettront d’être encore plus en relation.
3. Nous sommes des LOL, l’optimisme est dans notre ADN. LOL GIRE développe en son nom un projet digital qui verra le jour fin 2020 sur la valorisation de la Bourgogne-Franche-Comté. Un projet, c’est une histoire qui se crée à partir d’une idée, d’un constat, d’un manque à combler. Il prend forme, évolue, se développe encore et encore… On ne crée pas sans optimisme !
Muriel Dussau et Marc Pastor, dirigeants associés LOL GIRE, agence de communication globale à Chalon-sur-Saône.

© Edouard Barra

1. J’ai beaucoup de chance, j’ai été recruté par Buzz & Compagnie en alternance pour ma 3e année de licence à l’École de commerce et de management (ECM) à Dijon. J’ai commencé le 1er septembre et le travail ne manque pas. Nous avons répondu à plusieurs appels d’offre ces dernières semaines et les avons tous remportés.
2. Les communicants doivent se réinventer en permanence, c’est une des caractéristiques de ce métier. Avec la crise, les entreprises sont un peu frileuses sur ce point. C’est souvent le premier poste de dépense supprimé. La porte du « monde d’après » est désormais ouverte, nous devons mettre en place des stratégies plus éthiques, plus écologiques.
3. Oui ! Je vais apprendre auprès de mes collègues et travailler sur toutes sortes de dossiers. Cette diversité constitue l’intérêt
du travail en agence. Dans quelques semaines, je serai en capacité de gérer des dossiers en autonomie, et c’est vraiment quelque chose d’excitant.
Théo Sainte-Marie – Chef de projet junior chez Buzz & Cie (Dijon) et étudiant L3 à l’Ecole de commerce et de management

© Edouard Barra

1. Zone orange ! Cause frilosité des clients, vision réductrice de leurs potentiels et projets en stand-by… mais on va faire changer tout ça !
2. Retrouver fin 2020 notre niveau d’activité avec de nouvelles méthodes de développement et évidemment conserver notre équipe, j’y tiens !
3. Nous sommes carrément optimistes. Dans toute difficulté existe une opportunité. Reste à relever la tête pour la voir et s’y engager…
Jean Laurenti – Président de JPM Partner, agence de design global à Talant.


1. Au vert grâce à un redémarrage puissant, de nombreux annonceurs du digital souhaitent se positionner en commerce physique expérientiel.
2. Continuer à s’investir dans l’innovation et pérenniser un volume de business suffisant sur notre cœur de métier. Nous passons notamment
par du conseil.
3. Le marché pivote, nous avons la chance d’être agiles et d’avoir investi dans l’expérience du commerce, nous cultivons encore plus notre savoir-faire aujourd’hui.
Maxime Tromas – Gérant de Strat Design, agence de design des lieux de commerce à Dijon.


1. Le business est au ralenti, les décisions tardent, les annulations s’enchaînent et les urgences prennent le pas sur un planning qui passe de vide à rempli en quelques jours. Les aides d’État sont financières mais le moral des troupes est à surveiller tout autant que la trésorerie.
2. Préserver les compétences de nos PME en préservant l’emploi est sûrement le plus grand défi. Un vrai travail d’équilibriste depuis la mi-mars.
3. Les clients sont là, nous réaffirment leur fidélité et passent commande de ce qu’ils peuvent mais sont empêchés dans leur quotidien par les restrictions sanitaires ! Les dernières annonces gouvernementales prédisent un hiver rigoureux. Seuls les plus forts traverseront 2021 sans passage par la case Tribunal de commerce…
Arthur Deballon – Dirigeant d’AVS Communication & AXO Agencement à Dijon et Président du Cerclecom

© Christophe Remondière

1. Tout s’est arrêté du jour au lendemain. Nous avons la chance d’avoir notre spécificité de création de décors de Noël qui relance un peu l’activité. Mais même la saison de Noël est fade, nous ne savons pas où nous serons dans six mois.
2. Rester confiant malgré les changements de prise de position permanents de nos clients, essayer de tenir avec une trésorerie affaiblie, en profiter pour se réinventer. Et surtout se serrer les coudes dans la profession. Garder notre ligne de conduite et notre qualité de travail.
3. La créativité ne meurt jamais. Rien ne pourra jamais arrêter l’imagination et le rêve. Prendre du recul pour savoir que dans chaque épreuve il y a du bon. Mais rester optimiste est un travail de chaque instant et parfois une énorme tablette de chocolat est nécessaire pour tenir le cap !
Myriam Viglino-Hinderzé – Dirigeante de l’agence RoseBasilic à Marsannay-la-Côte

© Edouard Barra

1. La crise n’épargne aucun professionnel de l’événementiel. La détresse du secteur est actuellement en alerte rouge. Il faut sensibiliser à ces métiers de l’ombre !
2. Les entreprises évitent de se rassembler et l’utilité des prises de vues sont moindres…Le défi est de continuer à faire des images avec les conditions actuelles.
3. Cette période nous oblige à imaginer plusieurs solutions pour avancer. Voici les 3 aptitudes pour relever ce défi : résilience, détermination et anticipation ! 
Grégory Girard – Gérant de Sensationweb, création de contenu photo et vidéo à Dijon


1. Parlons peut-être d’une zone grise car floue. Tout est un peu sur le fil, les projets affluent mais sont fragilisés et parfois annulés… Le contexte rend les choses plus complexes.
2. Garder le cap ! Les chantiers continuent de livrer de belles découvertes, comme récemment à Autun ou en ce moment à Choisey. À nous de rester créatifs pour valoriser ces recherches malgré tout, de trouver les meilleurs formats pour accueillir le public et de mener notre mission de diffusion de la connaissance, mais en toute sécurité !
3. On sent une vraie volonté de résister et de monter des projets, en dépit des difficultés. Cette période a fait émerger une grande créativité et de nouvelles initiatives. Le travail mené avec nos partenaires autour de futures expositions, de projets pédagogiques ou encore d’actions presse aide à aller de l’avant.
Stéphanie Hollocou – Chargée de communication Inrap BFC (Dijon)

© Manon Michelin / Inrap

1. Proches du vert. L’activité est forte dans le secteur du transport. Nos équipes sont à pied d’œuvre et n’ont pas arrêté, même durant le confinement.
2. Conserver le lien entre nos équipes, avec nos collaborateurs… La communication joue un rôle clef dans cette mission.
3. Évidemment nous sommes optimistes ! Notre entreprise fête ses 50 ans cette année, nous sommes en bonne santé… Les beaux jours reviendront !
Thomas Ormansay – Responsable communication Hyper Volume (Is-sur-Tille)