Collèges : fini la « cantoche », vive la restauration 100% Côte-d’Or !

Déjà habitués à un ou deux repas 100 % Côte-d’Or par semaine, les élèves du collège Félix-Tisserand à Nuits-Saint-Georges ont pu apprécier jeudi 28 mars un menu local concocté à quatre mains par Sébastien Carayon, le chef du restaurant scolaire et Jean-Alain Poitevin, du Bistrot de l’O à Gilly-lès-Cîteaux.

Sébastien Carayon, chef du collège Félix-Tisserand à Nuits-Saint-Georges, et Jean-Alain Poitevin, chef du Bistrot de l’O à Gilly-lès-Cîteaux et ambassadeur de la marque Savoir-faire 100% Côte-d’Or. © CD21 / Philippe Bruchot

Dans la queue bruyante qui se forme devant le restaurant scolaire, les élèves du collège Félix-Tisserand de Nuits-Saint-Georges attendent avec impatience les douze coups de midi. Au passage, aucun ne prête attention au pannonceau affiché en permanence à l’entrée du self, où sont recensés une trentaine de producteurs locaux fournissant le collège sur une carte de la région. Jeudi dernier, le Département et sa marque Savoir-faire 100% Côte-d’Or organisaient une opération « Double chefs ».

Persillé, panais, steaks et cassis du 21

Il n’y a pas que dans les étoilés qu’on fait des repas à quatre mains ! Aux fourneaux, Sébastien Carayon, chef des cuisines du collège, arrivé en décembre dernier de Pouilly-en-Auxois, était accompagné pour l’occasion de Jean-Alain Poitevin, premier chef ambassadeur 100% Côte-d’Or officiant à quelques encablures d’ici. Au menu, comme c’est déjà le cas une à deux fois par semaine, des produits du département uniquement : jambon persillé des Salaisons Dijonnaises ; panais de la ferme du Breuil (Fénay) râpé en vinaigrette avec une pointe de cumin ; steak des frères Asdrubal (Is-sur-Tille) et sa sauce à l’époisses de la Fromagerie Delin (Gilly-lès-Cîteaux), pommes de terre de La Sans Fonnaise (Fénay) en gratin dauphinois ; terrine de fromage blanc de la Ferme du Lassois (Étrochey) et coulis de cassis de la Ferme Fruirouge (Concœur-et-Corboin).

Un repas à la fois bon, équilibré et en circuit local, comme le rappelle le président du Département, François Sauvadet, avant de passer à table : « Le temps du repas est un temps de convivialité et d’éducation, au goût bien sûr, mais aussi à la production agricole locale souvent méconnue des jeunes, qui mérite pourtant toute notre considération et notre engagement. Dans les 45 collèges en Côte-d’Or, les menus des restaurants scolaires sont déjà composés en moyenne de près de 50 % de produits locaux. Notre ambition est de porter cette part à 80 % d’ici 2027. »

Un repas complet à 2 euros

Pas moins de 1,7 million de repas sont servis chaque année dans les collèges de Côte-d’Or, avec un coût global pour la collectivité d’environ 10 euros par repas, alors que, pour la cinquième année consécutive, le prix a été maintenu à 2 euros pour les familles, sans distinction de revenus. « C’est un choix que nous assumons pour préserver le pouvoir d’achat des familles, faire en sorte que chaque collégien ait accès à au moins un repas de qualité par jour, et soutenir notre agriculture par la même occasion. »

Seul petit bémol exprimé avec humour par la principale du collège Félix-Tisserand : « L’autre jour, j’ai eu au téléphone une mère d’élève qui semblait embêtée : “Mes enfants me disent qu’ils mangent mieux au collège qu’à la maison, ça ne va pas du tout !” » Il est vrai que les parents vont devoir faire un effort culinaire, car jamais la restauration scolaire ne leur aura tant fait concurrence !