Combe Lavaux-Jean Roland : Gevrey-Chambertin entre nature et minéralité

Pousser les portes du pays de Gevrey-Chambertin revient à pénétrer les secrets qui lient le vin à la pierre. La combe Lavaux-Jean Roland est une autre porte qui ouvre sur une nature sauvage et envoûtante. Bienvenue au pays de la lunetière de Dijon et du faucon pèlerin.

Réserve naturelle depuis 2004, la combe Lavaux-Jean Roland est un concentré de minéralité et de nature qu’il fait bon arpenter hiver comme été. © Clément Bonvalot

Les vins de Bourgogne sont spontanément associés à la pierre et à la nature. Pas seulement parce que la tendance est au bio, mais parce que c’est fondamental. La communauté de communes de Gevrey-Chambertin et Nuits-Saint-Georges vient ainsi de transformer l’historique halle de Gevrey en un lieu d’exposition interactif qui consacre ce lien originel. On y déguste, on y apprend beaucoup de choses sur les métiers de la vigne mais on y décrypte aussi les paysages et la faune de la réserve naturelle de la combe Lavaux-Jean Roland*.

Pour qui veut comprendre la grande Bourgogne, visiter et respirer l’air de cette combe est au moins aussi essentiel que participer à un chapitre du Clos de Vougeot. Cette réserve naturelle de près de 487 hectares, à cheval sur les communes de Gevrey et Brochon, est un grand cirque rocheux surmonté de gigantesques monolithes dont les éboulis sont enfouis sous la végétation et les buis. D’autres combes (Chaudron, du Moine, de Brochon) en font l’intérêt, elle sont représentatives de ce type de paysages. Les randonneurs en sont friands.

Pour qui veut comprendre la grande Bourgogne, visiter et respirer l’air de cette combe est au moins aussi essentiel que participer à un chapitre du Clos de Vougeot

La végétation propose des contrastes saisissants, selon les orientations nord ou sud des combes. On trouve à la fois des espèces méridionales loin de leur base, une futaie de hêtres qui ne craint pas le froid et, sur le plateau, des pelouses calcaires avec un petit marais. Le nerprun des Alpes, l’érable à feuilles d’obier, l’amélanchier à feuilles ovales, l’inule des montagnes et une espèce endémique, la lunetière de Dijon (seuls 80 à 90 pieds de cette petite fleur jaune poussent sur les falaises de la Combe Lavaux et nulle part ailleurs) composent une flore exceptionnelle que survolent deux majestueux rapaces, le faucon pèlerin et le circaète Jean-le-Blanc.   

* Jean Roland était le naturaliste qui, en 2004, a conduit la combe Lavaux au précieux statut de réserve naturelle de France.