On les croise parfois sans les voir. Ces éléments du « petit patrimoine » sont pourtant les gardiens de la grande histoire de la Côte-d’Or. Une chapelle isolée, une cabotte qui émerge des vignes, une abbaye discrète… Ici, chaque pierre a son mot à dire.
Le charme des cabottes
Le long des sentiers de la Route des Grands Crus de Bourgogne, on tombe sur ces drôles de petites huttes en pierre : cabottes chez les vignerons, cadoles dans d’autres coins de Bourgogne. Ce sont les premières « tiny houses » locales, refuges contre les intempéries, vestiges d’une époque où le lien au sol était vital. Chacune est un témoignage de l’ingéniosité paysanne.
Un lieu leur rend hommage : « Les Cabottes » à Changes
Dormir dans une cabotte ? C’est désormais possible à Change. Un concept d’hébergement insolite et durable : de petites maisons boisées, inspirées des cabottes traditionnelles des vignerons. Les Cabottes mêlent confort, charme et immersion totale dans les Climats du vignoble de Bourgogne. Ici, on ralentit, on contemple… et on savoure.
Des curiosités à la pelle
À Vitteaux, une soucoupe volante violette repose en bord de route, installation de l’artiste de Sylvie Fleury, qui interpelle les passants depuis le passage à l’an 2000. Aux Source de la Seine, c’est une déesse allongée, emblème antique, qui veille sur une enclave appartenant… à la ville de Paris depuis 1864 ! Quant à Buffon, il inventa le « petit théâtre du haut-fourneau » dans sa forge, où ses invités assistaient, fascinés, à la coulée du métal en fusion.
Portraits, architecture et escaliers
À Bussy-le-Grand, c’est une galerie de portraits qui vous accueille, presque 300 figures alignées dans l’antichambre du château du coquin Bussy-Rabutin. À Châteauneuf, des détails d’architecture oubliés émerveillent les flâneurs qui prennent le temps de lever les yeux. À Semur-en-Auxois, ce sont les escaliers qui chantent sous les pas pour remonter vers la vieille cité, les pavés qui racontent l’histoire et les portes médiévales qui encadrent le présent.
Tourne, tourne, petit moulin…
Seul moulin à vent communal en état de fonctionnement dans la région, le moulin Sorine de Santenay (XIXe siècle) et ses trois étages fidèlement restaurés se visitent toute l’année sur rendez-vous auprès de l’office de tourisme Beaune & Pays Beaunois. La greeter et spécialiste de l’histoire locale Céline Mestre vous guide volontiers. L’association du Vieux Santenay ou de l’Office de Tourisme Beaune & Pays Beaunois – Antenne de Santenay permettent aussi de faire revivre ce moulin. En juin, la fête du Moulin redonne vie à ce lieu avec animations, visites et remise en fonctionnement.
Une abbaye, et tout un village s’éveille
Dans nos campagnes, le patrimoine ne se mesure pas à la hauteur des tours. Il se conserve par les mains et les esprits de propriétaires courageux. À Moutiers-Saint-Jean, prêtez attention au château-abbaye.
Les propriétaires vous accueillent pour une visite à fort caractère. Grimpez les marches d’un escalier monumental et plongez dans la vie des moines qui empruntaient ces couloirs. Les chambres ont été reconstituées et les tableaux, meubles de jeux et salons nous donnent l’envie d’en découvrir toujours plus. Ces décors reconstitués racontent les vies rurales d’antan et la vie quotidienne de la Côte-d’Or.
La truffe, au détour des chemins
Elle est noire, elle est discrète… et elle a conquis les plus belles tables de Côte-d’Or. Chez nous, la truffe de Bourgogne se vit aussi sur les sentiers.
La Route de la Truffe est un parcours initiatique de 118 km, spécialement conçu pour les gourmets : balades en forêt, rencontres avec des trufficulteurs locaux, démonstrations de cavage et, évidement, dégustations gourmandes autour de produits truffés. Dijon, Nuits-Saint-Georges, Is-sur-Tille, Châtillon-sur-Seine… Chacune des huit étapes vous plonge dans ce savoir-faire ancestral, entre terroir, nature et gastronomie. Dernière étape, et pas des moindres : le Centre d’Interprétation de la Truffe de Bourgogne vous accueille pour vous dévoiler les spécificités de la tuber uncinatum. Une véritable sortie gastronomique et « culture G » !