Cueillette Solidaire 21 : plus d’une tonne de fruits et légumes sauvés de la perte

Au terme de sa première saison, l’association Cueillette Solidaire 21 a pu récupérer dans des jardins privés plus de 1 000 kg de fruits et de légumes qui auraient pourri sur place sinon. Un premier pas encourageant pour cette initiative en faveur de la lutte anti-gaspi et des personnes démunies, en espérant voir les donateurs se multiplier lors de la saison 2024.

« On a eu une belle couverture médiatique, jusqu’au journal de TF1, et de nombreuses félicitations, mais avec trop peu de retombées concrètes au final, se désole Christine Laborier, la présidente et cofondatrice de Cueillette Solidaire 21 en février dernier. Il faut continuer à nous faire connaitre afin que de potentiels donateurs aient le réflexe de nous appeler en cas de surplus. »

Pommes et courgettes en quantité

En attendant, le bilan de cette première saison reste positif : avec 76 adhérents dont une dizaine de cueilleurs-grimpeurs réguliers, l’association comptabilise 24 actions en 2023 pour plus d’une tonne de fruits et légumes récoltés ou glanés (pommes, pêches, prunes, figues, noix, courges, courgettes…).

Les profils des donateurs sont assez variés, avec une majorité de personnes âgées en incapacité de faire face à la productivité de leur jardin. Ainsi, Caroline, cueilleuse bénévole, se souvient d’un beau moment passé à Thurcey avec une dame de 78 ans qui venait de perdre son mari : « On a passé 3 heures très agréables, elle était ravie de discuter avec nous et de voir que ses fruits ne seraient pas perdus. Réalisées dans la bonne humeur, ces cueillettes sont toujours de formidables moments de partage, qui créent du lien et cultivent la générosité. » Là, on est déjà sur nos premières cueillettes. À Hauteville-lès-Dijon, une jeune femme a donné en deux fois 80 kilos de prunes. À Auxonne, c’est le curé de la paroisse qui a contacté l’association pour récolter son potager : « Quand on est arrivé, on s’est rendu compte qu’il ne restait que quelques courgettes à récupérer, témoigne un bénévole. Du coup, il nous a promis qu’il appellerait plus tôt l’an prochain. Le contact est pris… » 

Parmi les donateurs, il y a aussi une entreprise biopharmaceutique basée à Dijon, Onco Design, qui a mis ses pommiers à la disposition de Cueillette Solidaire 21, avec pas moins de 500 kg de fruits à la clé. L’an prochain, Christine Laborier espère aussi sensibiliser à sa cause des municipalités et des producteurs, à l’image de cette maraîchère de Labergement-lès-Auxonne qui a fait don de 100 kilos de courgettes cette année.

En partenariat avec la Banque alimentaire

À peine cueillis, l’association n’ayant ni stockages ni transports réfrigérés, tous ces fruits et légumes prennent la direction de la Banque alimentaire. C’est elle ensuite qui va les distribuer aux bénéficiaires, éventuellement transformés en cuisine, par l’intermédiaire d’un réseau de 180 association caritatives agréées. « Nous avons des moyens, eux ont des valeurs et des ambitions, on était fait pour s’entendre, estime Olivier Samier, le directeur de la Banque alimentaire de Dijon. Leur action est plus que symbolique et n’a rien d’anecdotique : en comparaison d’un magasin Super U de la métropole dijonnaise, qui nous donne chaque année 3 tonnes de fruits et légumes, leur apport en cette première année d’exercice est loin d’être ridicule. (…) Notre partenariat a un bel avenir devant lui, à condition que l’association arrive à gérer en douceur son développement. À vouloir aller trop vite, beaucoup d’associations de ce type ont glissé sur la première marche ! »

Attentive à ces conseils, Christine Laborier souhaite mettre le paquet sur la communication, « le nerf de la guerre », pour rameuter plus de donateurs la saison prochaine, et pas que des particuliers. Pour ce faire, un numéro de téléphone sera prochainement mis en place, alors que le site internet et la page Facebook de Cueillette Solidaire 21 sont en cours de refonte. Surtout, l’association aimerait trouver un jeune bénévole motivé capable d’assurer l’animation de ces outils numériques. Avis à tous ceux qui partagent les valeurs de l’association et maitrisent les réseaux sociaux !