Quand la gastronomie fait dans l’alimentaire

La Banque Alimentaire sera mis sur le devant de la scène mercredi à la Foire
La Banque Alimentaire sera mis sur le devant de la scène mercredi à la Foire ©Clément Bonvalot/Studio.Mag

Le choc de deux mondes qu’a priori tout oppose aura lieu mercredi. La Foire Gastronomique invite la Banque Alimentaire à sa table. Cette dernière a faim de nouveaux partenaires.

La venue sur la Foire d’une association caritative dont la principale vocation est de récolter des denrées de première nécessité a de quoi surprendre. Quel contraste ! D’un côté, on fait l’apologie de la qualité des produits que nous devons mettre dans nos assiettes. De l’autre, on cherche juste à les remplir. Et (grossissons un peu le trait) peu importe le contenu, du moment qu’il remplit sa fonction première de subsistance.

Mercredi, la Banque alimentaire sera l’invitée de la Foire gastronomique de Dijon. Mais n’y voyons pas un prétexte pour se donner bonne conscience alors même que les étals débordent de victuailles dans toutes les allées. C’est un fait, ces deux mondes coexistent. Et si l’un peut permettre à l’autre de bénéficier d’une mise en lumière singulière, c’est certainement l’ensemble des filières de la gastronomie qui s’en trouveront grandies.

A l’approche de la fin de l’année et sa cohorte de collectes la Banque alimentaire fait le buz. Notamment en vue des opérations qui se feront à la sortie des supermarchés les 29 et 30 novembre prochains. Ce mercredi, la foire lui dédie une journée. La lutte contre le gaspillage alimentaire sera au cœur des débats. Avec table ronde, exposition de plats, et atelier culinaire pour apprendre « à accommoder les bas morceaux. »

Pour  Gérard Laborier, cet appel à la mobilisation  est salutaire. « Les 29 et 30 novembre, nos bénévoles vont aller à la rencontre des Bourguignons, au moment où nos besoins sont de plus en plus importants, explique encore le président régional de la Banque alimentaire. En la matière, Dijon est malheureusement un bon baromètre sur la réalité de la situation: « On était à 60 colis-famille par semaine il y a deux ans, aujourd’hui, on dépasse les 100 colis. Ça veut tout dire. Ça veut dire que ça concerne des familles avec de jeunes enfants, et maintenant des retraités. De plus en plus de familles sont dans le besoin. »

Mais l’inquiétude ne porte pas seulement sur ces « ramasses » qui ont tendance à se stabiliser. Elle est au niveau de l’Europe.  « Dans certains cas, on nous dit « pas de problèmes », alors que d’autres annoncent que les aides peuvent d’être divisées par deux » renchérit Gérard Laborier. Dans le doute, mieux vaut alors prospecter, trouver de nouvelles entreprises, de nouvelles grandes surfaces.  

Quelques grands cuisiniers de la région ne sont d’ailleurs pas insensibles à ce combat. Le 22 novembre le « repas des chefs » au profit de la Banque alimentaire sera conduit par Stéphane Derbord et Joël Perrault.

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