Dijon construit une usine pour la méthanisation des boues d’épuration

Odivea, société d’économie mixte qui associe Suez et la Métropole de Dijon, lance la construction d’une unité de méthanisation des boues d’épuration, au sein de la station eauvitale de Dijon. 15 millions d’euros d’investissements seront nécessaires pour édifier la nouvelle installation.

Station d’épuration eauvitale de Dijon © Arnaud Morel

Le président de Dijon Métropole, tout sourire, est venu poser la première pierre de la future unité de méthanisation des boues d’épuration de la station eauvitale de Dijon. « À Dijon, nous faisons de l’écologie concrète. Aujourd’hui, nous ne plantons pas d’arbres mais c’est tout comme avec cette unité de méthanisation qui va limiter l’impact environnemental de l’épuration des eaux usées de la métropole », lance-t-il. Au terme de l’édification de cette unité, du biogaz sera produit grâce à la fermentation des boues d’épuration. Il sera purifié puis injecté dans le réseau GRDF. La construction d’un four pour incinérer les restes de boues pourrait compléter à terme le dispositif écologique.

Ce projet, lancé mercredi 7 juillet, mobilise 15 millions d’euros d’investissements, dont 5,5 millions apportés par l’État au titre du plan de relance de l’économie, et 9,5 millions d’euros portés par Odivea, la première société d’économie mixte à opération unique multiservices en France. La construction de deux silos de méthanisation s’achèvera début 2023. « Nous allons utiliser une technologie d’hydrolyse pour transformer le biogaz produit par la fermentation des boues en biométhane. Celui-ci sera injecté dans le réseau GRDF. Cette technologie est utilisée pour la première fois en France à Dijon », a répondu en écho Bertrand Camus, DG de Suez. 

Pose de la première « pierre » © Arnaud Morel

L’unité de méthanisation produira la consommation de gaz de 4000 habitants à l’année

L’unité de méthanisation à proprement parler permettra de produire environ 10 GWh/an de biogaz. Elle réduira de 40% de le volume de boues d’épuration, qui sont épandues dans la nature. Dans un second temps, un four sera construit pour incinérer les 60 % restants, tout en générant de l’énergie. Au sortir de l’unité de méthanisation, le biogaz sera, dans un second temps, raffiné pour devenir biométhane. « Cette unité de transformation par hydrolyse est un projet à part et représente un investissement de 3 millions d’euros qui sera porté par la métropole », précise Antoine Hoareau, président d’Odivea.

Une fois opérationnelle, début 2023, l’unité de méthanisation produira l’équivalent de la consommation en gaz d’environ 4000 habitants. « Nous allons vendre ce gaz, ce qui devrait représenter autour de 1,3 million d’euros de recette à l’année », a encore estimé M. Hoareau. L’unité permettra de traiter, outre les boues d’épuration de la métropole, les boues grasses provenant de l’industrie agroalimentaire. Celles-ci ne sont pas traitées actuellement. 

Ce chantier est le premier d’une série de 4, représentant au total un investissement de 100 millions d’euros autour de la principale station d’épuration métropolitaine. « Nous allons ensuite nous attaquer au traitement des microplastiques, pour éviter de les rejeter dans la nature », annonce Antoine Hoareau. La station d’épuration est dimensionnée pour traiter les rejets de 400 000 habitants. Aujourd’hui, elle traite les rejets de près de 310 000 habitants, de Dijon et d’une quinzaine de communes environnantes.

François Rebsamen, Fabien Sudry, préfet de Bourgogne, et Bertrand Camus, DG de Suez © Arnaud Morel