François Sauvadet retrouve sans surprise la présidence du Département (aujourd’hui conseil départemental) de la Côte-d’Or. Et relève le défi avec des accents résolument républicains!
Sans surprise, François Sauvadet a retrouvé ce matin son siège de président, avec un changement notable toutefois: la dénomination de l’assemblée qu’il représente, qui passe de conseil général à conseil départemental. L’élu a prononcé un discours rassembleur, saluant avec courtoisie la venue de sa principale opposante, Colette Popard, en vue de « débats dignes, responsables dans notre assemblée pour les six prochaines années. »
Sans pour autant se défaire de son regard critique sur un redécoupage « qui a troublé l’électorat », avec « le sentiment d’abandon et de désarroi de beaucoup de nos compatriotes » qu’il a lui-même « parfois éprouvé », François Sauvadet s’est surtout réjoui de l’absence du FN sur les bancs de la nouvelle assemblée et d’une « mobilisation plus forte qu’attendue des électeurs. »
Avec 14 cantons remportés sur 23 (soit 28 des 46 conseillers), la majorité sortante est largement consolidée. Les problématiques, elles, restent les mêmes. François Sauvadet pointe en premier lieu « la baisse continue et massive des dotations de l’Etat » (30 millions d’euros en moins en trois ans selon lui), qui imposera des choix. »
Il entend toutefois garder le cap sur une action sociale qui « continuera d’être évaluée » alors que « les aides aux communes et aux territoires seront sanctuarisées. » Quant à l’aide sociale, elle « ira bien à ceux qui en ont le plus besoin et la lutte contre toutes les fraudes poursuivie de manière inflexible afin de restaurer la confiance dans nos systèmes de solidarité. »
Ne pas opposer ville et campagne
La communauté des collèges, « terreau de la réussite de nos jeunes et lieu d’éveil à la citoyenneté pour lequel le Conseil départemental des Jeunes » sera mobilisé, avec une implication plus forte que jamais de l’exécutif dont la présence est désormais souhaitée dans tous les établissements. A ce titre, celui du soutien aux familles notamment, « le prix des cantines ne sera pas ajusté en fonction des revenus », la gratuité des transports sera maintenue tout comme le prix du ticket Côte-d’Or à 1,50 euros.
En toile de fond de ces mesures, François Sauvadet réaffirme un attachement historique aux « anciens chefs-lieux de canton autour desquels se sont structurés des bassins de vie qui continueront à jouer leur rôle et resteront des interlocuteurs privilégiés. » Réfutant toute idée « d’opposer ville et campagne », le patron du Département fait du très haut débit son cheval de bataille et ouvre sa commission permanente à « l’ensemble des conseillers départementaux. »
Porté par un certain lyrisme républicain, François Sauvadet renoue naturellement avec son positionnement politique lorsqu’il évoque, au final, « cette République qu’on a cherché à redessiner à la va-vite, qu’on a bousculée dans ses territoires, en oubliant que dans chacun d’entre eux, dans chaque commune il y a une communauté de vie. » Et promet de veiller au mieux sur « ces mêmes territoires qui donnent des repères quand, dans les temps de crise, nos concitoyens se sentent désorientés, dans le creux de la vague et parfois abandonnés. »
L’aménagement du territoire est donc encore sujet à de sérieuses batailles.
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