Grands crus, premiers crus, villages, régionales… les Bourguignons ont quatre appellations

Notre petit quiz organisé autour du Permis de Bourgogne® est aussi là pour (re)mettre les non-initiés dans le droit chemin de vigne. Le rappel est ô combien nécessaire : il y en a quatre appellations en Bourgogne ! Explication détaillée, issue du Code du Permis de Bourgogne.

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De combien de niveaux d’appellations d’origine contrôlée la Bourgogne dispose-t-elle ?

• Deux
• Trois
• Quatre
• Dix

La Bourgogne a organisé ses appellations d’origine contrôlée (AOC, devenue AOP) autour de la hiérarchie des terroirs, qu’on appelle ici « climats ». Seuls les climats les plus qualitatifs sont reconnus aptes à générer un vin qui porte leur nom. Ainsi les «  grands crus  » sont une appellation d’origine contrôlée (AOC) à part entière : chambertin, clos-de-tart, richebourg, romanée-saint-vivant ou corton-charlemagne, par exemple. La romanée est la plus petite appellation d’origine contrôlée de France : 0 ha 84 a 52 ca. La romanée-conti, le plus célèbre des grands crus bourguignons, couvre 1 ha 80 a et 50 ca. Il y a 32 grands crus en Côte-d’Or, un seul à Chablis, mais comportant 7 climats. Soit 33 grands crus au total.

Les «  premiers crus  », un cran en dessous, auront le droit de mentionner leur nom sur l’étiquette, mais en ajoutant le finage (village) d’origine, par exemple Meursault premier cru Perrières. La mention « Appellation d’Origine Contrôlée Premier Cru » y figurera également. 684 climats sont répertoriés en premiers crus.

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Cuvée ronde

Certains climats classés en appellation «  village  », troisième niveau hiérarchique, sont reconnus suffisamment qualitatifs pour exprimer leur singularité : ils pourront voir figurer leur nom sur l’étiquette, par exemple marsannay Grasses Têtes, gevrey-chambertin En Dérée ou meursault Les Clous. Les climats moins qualitatifs, mais capables de générer une viticulture de qualité digne de recevoir le qualificatif « Appellation d’origine contrôlée », gagnent à être assemblés pour donner une cuvée de « finage » : chambolle-musigny, nuits-saint-georges ou chassagne-montrachet, par exemple, cuvée joliment nommée aujourd’hui « cuvée ronde ».
Le vieux terme « finage » désignait, aux premiers temps du christianisme, une paroisse, puis par la suite un vignoble. Son usage ne fut conservé que par les villages viticoles. Cela concerne la grande majorité des appellations « village » de la Côte. Elles revendiquent tout simplement le finage d’origine sur la bouteille : vosne-romanée, aloxe-corton, volnay, saint-romain, etc. Elles expriment les qualités générales de leur vignoble de naissance. Les appellations communales (villages) sont au nombre de 44.

Le quatrième niveau hiérarchique bourguignon, nommé « Appellation régionale », mentionne rarement un nom de climat, sauf quelques exceptions qui confirment la règle, comme il est d’usage en France ! Ainsi trouve-t-on un bourgogne Notre-Dame sur Ladoix, un bourgogne Montre-cul sur Dijon, un bourgogne Côte Saint-Jacques sur Joigny… Certains vignerons n’hésitent pas à entrer dans cette brèche ouverte par l’administration pour mettre en avant un bourgogne Pressonniers sur Gevrey-Chambertin ou un bourgogne Les Bons Bâtons sur Chambolle-Musigny… Il existe 23 appellations régionales bourguignonnes.

Voir ici les résultats détaillés du concours et les commentaires.

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Pour aller plus loin : le Code du Permis de Bourgogne® est à retrouver dans tous les bons kiosques, ou directement en commande chez l’éditeur.