Halles de Dijon, Eiffel n’y est pour rien / CAUE

© Clement Bonvalot
© Clement Bonvalot

Le CAUE ( Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) de Côte-d’Or a fait paraître deux guides intitulés Petite Histoire de l’Architecture depuis l’an 1000 consacrés à Dijon et Beaune. DijonBeaune.fr vous propose de vous embarquer chaque semaine à la découverte des monuments majeurs de ces deux villes.

Les Halles de Dijon feront bientôt place à un parking. Voilà un titre que les Dijonnais auraient pu lire en première page à la fin de l’année 1975 si l’édifice n’avait pas été inscrit aux Monuments Historiques le 29 octobre 1975. Car en ce temps-là, à Dijon, l’emplacement des halles laissait le champ libre à toutes les velléités de promoteurs prêts à raser l’édifice pour y installer un parking ou des immeubles comme ce fut le cas la même année à Paris.

Si les halles de Dijon sont un produit « Made in Bourgogne » – puisque les éléments métalliques ont été ouvragés par la Société Boigues & Cie, à Fourchambault, dans la Nièvre – elles sont injustement attribuées à l’enfant du pays, Gustave Eiffel.
Nées de l’imagination de l’architecte de la ville, Ballard, qui en commence les plans, terminés par Louis-Clément Weinbergers l’ingénieur qui en supervise la construction, Jean-François Bazin, dans Dijon autrefois explique qu’il y aurait eu confusion entre Baltard à Paris et Ballard à Dijon et que la proposition d’Eiffel n’a jamais été retenue.

Construites entre mai 1873 et leur inauguration, le 1er juin 1874, véritable «ventre de Dijon», les Halles, qui font partie des 210 monuments inscrits à l’inventaire des MH sont pour beaucoup l’emblème de la ville. Un symbole aussi pour l’histoire de l’industrie et la courte popularité des constructions métalliques, surpassées en Europe par le béton armé dès la fin du XIX ème siècle. On y retrouve également les canons de l’architecture néoclassique inspirée de l’antiquité et établie selon des codes architecturaux définissant un idée de la perfection architecturale : colonnes aux fûts cannelés, arcades, le tout dans des proportions symétriques, des décors équilibrés et sobres ; mais aussi les allégories propre au style : symboles en lien avec l’activité des halles – motifs animaliers- placés sous la protection de Cérès, déesse de la moisson et Hermès, dieu des échanges et du commerce ou de la religion comme les pampres de vigne qui ornent le chapiteau qui peuvent également symboliser l’automne et les vendanges.

Aujourd’hui au cœur des produits régionaux, les Halles sont devenues un véritable lieu de vie et d’échange, grâce notamment à l’union des commerçants Sous les Halles, présidée par Sophie Greenbaum qui, avec la ville soutient un vaste plan de rénovation, à hauteur d’un million d’euros, grâce au dépôt d’un dossier FISAC (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce ).