Hep sommelier ! La robe du rosé ne fait pas le moine

« Hep sommelier ! » est de retour sur DijonBeaune.fr. Régulièrement, des sommeliers de la région vous donneront leurs trucs et astuces sur le vin. Cette semaine, le sommelier franc-comtois Christophe Menozzi s’attaque à l’un des plus gros préjugés sur le rosé. Selon certains, il existerait une robe parfaite… Que nenni !

Par Christophe Menozzi

Ce n’est pas parce que votre voiture est rouge comme une Ferrari qu’elle roule vite. C’est pareil pour le rosé : sa robe n’est pas un critère de qualité. Pendant de nombreuses années, les domaines ont cherché la robe rosée qui pouvait taper dans l’œil des consommateurs.

140 couleurs de robe possible !

Un centre de recherche dédié aux vins rosés a été créé en Provence, avec un nuancier décliné en douze couleurs : nacre, litchi, pomelo, framboise, pêche, saumon, abricot, mangue, corail, groseille, cerise à grenat. Elles sont déclinées en trois tonalités (clair, moyen et intense), ce qui représente 140 couleurs de robes possible.

Comment le vigneron définit-il la robe de son rosé ?

Seule la peau des raisins noirs contient des pigments colorés. La couleur de la robe dépend de la durée et de la température lors du contact entre les peaux et le jus. En moyenne, elle est de 2 à 6 jours. Elle dépend aussi de la méthode de production utilisée : le pressurage, la macération ou la saignée. Concernant la couleur du raisin, le champagne rosé fait exception. C’est la seule région en France qui est autorisée, pour certain champagnes, à assembler un vin blanc et un vin rouge.

Comment choisir son rosé ?

En hypermarché, le choix des gammes est impressionnant se trouve dans les hypermarchés. Ces murs de rosés vous offrent un patchwork de nuances. Là-bas, le choix relève un peu de la loterie car vous avez rarement une personne pour vous conseiller. Je vous conseille de vous tourner vers votre caviste. Surtout, n’hésitez pas à lui demander conseil, il se fera un plaisir de vous guider.

Le coup de cœur du moment de Christophe Menozzi

Les rosés fleurissent un peu partout en France. Dernièrement, je me suis rendu dans les côtes de Meuse, près de Verdun, afin de déguster les rosés du domaine de la Goulotte. Le « Rosé de la Goulotte », une cuvée de vendange un peu tardive avec un très léger sucre résiduel, m’a beaucoup plu. Tout comme la surprenante cuvée « Rosé d’Antoine ».

➡️ Durant sa carrière de sommelier, Christophe Menozzi a obtenu plusieurs distinctions : meilleur sommelier de Franche-Comté, meilleur sommelier par Gault & Millau, meilleur sommelier de Suisse romande, Maître Sommelier de France…

Le saviez-vous ? version rosé

🇫🇷 La Provence est la première région de France à produire du rosé, soit 40% de la production nationale. D’ailleurs, 90% de la production viticole provençale est dédiée à cette couleur.

😱 En 30 ans, le vin rosé a pris une telle envergure qu’il est désormais autant consommé que le blanc et le rouge en France.

💪 Toutes les régions surfent sur la vague et souhaitent produire leur rosé. De mémoire, il y a 30 ou 40 ans, ils étaient synonymes de souvenirs d’apéro. C’était la carte postale avec le rosé de comptoir et le rosé de camping. Tout cela a bien changé aujourd’hui. Certains d’entre eux entrent parviennent même à se faire une place dans la famille des grands vins.

🌟 Les Français ne sont pas les seuls à se passionner pour la Provence et sa douceur de vivre, son climat, son soleil, sa cuisine et sa grande bleue. De nombreux domaines ont été plébiscités par des stars comme John Malkovich, Ridley Scott, Georges Lucas, Bon Jovi ou encore Brad Pitt, tous propriétaires de domaines viticoles et producteurs de leur propre rosé. Depuis peu, une ancienne gloire du rugby devenu vigneron produit un rosé qui se vend à 200 euros la bouteille. Une somme complètement dérisoire. Là, il faut m’expliquer !

💸 Parlons budget ! Avec le rosé, chacun pourra trouver chaussure à son pied avec une entrée de gamme aux alentours de 6,5 à 9,5 euros (évitez le cubi à 2 euros le litre, il gratte !). Les rosés classiques se situent entre 10 et 17 euros, les cuvées signatures de 18 à 25 euros et les cuvées prestiges à partir de 26 euros.