Le 23 mai dernier, a eu lieu un baptême d’un type particulier, celui de la rose Côte-d’Or, imaginée et cultivée pour le Département par les Pépinières Dima à Beire-le-Châtel. Avec 4 500 rosiers plantés le long de la côte viticole, ce symbole du savoir-faire local fleurira notamment la route des Grands Crus pour ses 90 ans en 2027.

Si Christophe Dima est le dernier rosiériste de Bourgogne-Franche-Comté, spécialisé dans les variétés adaptées au froid et aux sols calcaires, il perpétue une tradition côte-d’orienne qui était fleurissante au XIXe siècle et jusque dans les années 60. Une tradition portée par l’emblématique Gloire de Dijon, une rose créée en 1852 par le pépiniériste dijonnais Henri Jacotot. Planté par Tchekhov dans le jardin de sa villa de Yalta, ce rosier grimpant aux fleurs ivoire et au parfum envoutant est toujours fort apprécié des amateurs de roses anciennes.
Une rose 100% Côte-d’Or
Depuis plusieurs générations, la famille Dima, originaire de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), la capitale des rosiéristes de France, entretient son savoir-faire dans la création de nouvelles variétés de roses, aussi appelées « cultivars ». Installés à Beire-le-Châtel (Côte-d’Or) en 1997, Christophe Dima et son épouse Catherine Mairet (elle aussi pépiniériste) ont ainsi donné naissance à dizaines de roses, certaines en l’honneur d’une personnalité, comme Dominique Loiseau, d’autres pour le compte de communes, comme l’Apollin’Rose de Saint-Apollinaire ou La Belle Issoise d’Is-sur-Tille, qu’on peut voir à la roseraie du jardin de l’Arquebuse à Dijon.
Dernière création en date des Pépinières Dima, la rose Côte-d’Or « symbolise l’élégance et l’excellence de notre département. Produite par une entreprise agréée “Savoir-faire 100 % Côte-d’Or”, elle valorisera notre territoire de la plus belle des façons », selon le président du Conseil départemental de la Côte-d’Or, François Sauvadet. Il aura fallu pas moins de 8 ans pour élaborer cette nouvelle rose, du croisement des rosiers « parents » par pollinisation manuelle jusqu’aux tests en champ, en passant par le semis des graines en serre. De ce travail patient est né un rosier remontant de 80 à 100 cm de hauteur, doté de fleurs jaune clair au cœur plus foncé, d’un parfum puissant, et d’un feuillage vigoureux peu sensible aux maladies.

Le long des grands crus
Joli emblème de la valorisation paysagère utilisée comme un levier de l’attractivité côte-d’orienne, cette nouvelle rose sera une ambassadrice de charme pour le Département, en particulier la route des Grands Crus, qui fêtera son 90e anniversaire en 2027. Dans ce cadre, plus de 4 500 rosiers Côte-d’Or seront plantés le long de ces « Champs Élysées de la Bourgogne », première route œnotouristique de France, qui accueille chaque année plus de 11,3 millions de nuitées. Un clin d’œil aux rosiers traditionnellement plantés au bout des rangs de vignes pour aider les viticulteurs à détecter naturellement les contaminations de certaines maladies de la vigne (botyris, oïdium, mildiou). En attendant, la rose Côte-d’Or sera intégrée au catalogue des Pépinières Dima dès l’automne 2025, avec la possibilité d’en précommander dès maintenant.