90 km/h sur la rocade: une bouffée d’oxygène ?

 

Radar à flash sur le boulevard périphérique à Paris

 

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Il y en a un paquet qui vont trépigner derrière leur volant, des noms d’oiseau pourraient bien fuser, et les premiers temps, le radar fixe installé à hauteur de Quetigny risque de frôler la surchauffe ! Ce jeudi 16 janvier, à 8 heures, la rocade de Dijon passe à 90. La démarche est dans l’air du temps, Paris vient par exemple d’abaisser de 10 km/h la vitesse sur son périph. A Dijon, la décision a été longuement concertée, au nom de la sécurité, de la fluidification du trafic et de l’environnement.

Avec une moyenne de 65 945 véhicules par jour à hauteur de l’échangeur de Mirande, la rocade de Dijon est de plus en plus fréquentée. Les chiffres risquent de grimper encore avec la mise en service prochaine de la Lino, son prolongement Ouest jusqu’à Plombières. Aussi  les services de l’Etat ont décidé d’agir. En passant de 110 à 90 la vitesse autorisée sur les 12 km de la rocade dijonnaise, tous les partenaires (Etat, Conseil Général, communes, etc..) brandissent la nécessité immédiate de réduire l’impact de l’axe routier sur l’air de l’agglomération dijonnaise : « Avec l’évolution actuelle de la circulation et en tenant compte de la mise en service du Tram et de la prochaine Lino, les taux d’émission d’oxyde d’azote (NOx) et de particules fines risquent de passer au-dessus des valeurs réglementaires en 2015 préviennent les services de l’Etats (Préfecture et direction des routes) qui prédisent qu’en réduisant la vitesse à 90 km/h, ces émissions resteront en dessous des seuils réglementaires ». Certaines études estiment en effet qu’à trafic constant, la réduction de la vitesse sur la rocade à 90 km/h doit entrainer une réduction des émissions de NOx de 3% et de particules fines de 18%. Dont acte !

150 euros d’économie par an

A côté de cela, il y a l’argument « économie d’énergie ». En période de crise, il fait souvent mouche. Les études, toujours elles, mettent en évidence que la réduction de la vitesse de à 90 km/h permet de faire baisser la consommation de carburant du véhicule de 30%, et les services de l’Etat de déduire qu’un « usager qui utilise quotidiennement la Rocade Est, deux fois par jour pendant 47 semaines, peut économiser environ 150 euros par an, s’il roule à  90 au lieu de 110 km/h ».

Le dernier argument environnemental concerne la nuisance sonore. Et là aussi, des études sont mises sur la table, et elles s’accordent à dire « qu’en réduisant la vitesse de 110 à 90, le niveau sonore de la circulation des véhicules s’abaisse de 3,6 dB(A). Pour pouvoir comparer l’effet, cette réduction sonore correspondrait à une chute du trafic de 50% ». Il y a peu de chance que les riverains s’en plaignent. Les automobilistes eux ont jusqu’à la mise en service de la Lino début février pour se mettre au pas. D’ici là, le radar fixe de la rocade restera réglée à 110 km/h, et quatre radars pédagogiques seront installés.