Découverte, création, reprise et rebond forment les grandes étapes de la vie d’un entrepreneur. L’Audace d’Entreprendre en a fait sa matrice, en fédérant de nombreux réseaux d’accompagnements régionaux et partenaires spécialistes du sujet. Parole à Thierry André, président de André le Groupe.

Il n’existe pas deux reprises identiques. « Ce qui fait la réussite d’une reprise, c’est le talent du repreneur, sa capacité à faire adhérer les équipes à sa vision », explique Thierry André, dirigeant d’André le Groupe, cabinet d’experts-comptables basé à Beaune. Reprendre, c’est d’abord se poser les bonnes questions : quelle entreprise me correspond ? Quelle taille, quel secteur, quelle zone géographique ? Quelles sont mes compétences et mes appétences ? Cette première phase, souvent négligée, est pourtant décisive. « Il faut une fiche de cadrage très claire », estime l’expert.
Vient ensuite la recherche de cible : un véritable travail de fourmi tant les endroits où prospecter sont nombreux. Syndicats professionnels, banques, cabinets spécialisés, bouche-à-oreille… Le chemin vers la reprise est long. Une fois l’entreprise identifiée, un travail d’audit s’engage. Comprendre le modèle économique, identifier les personnes clefs, évaluer les risques et les atouts. « Où se crée la valeur ? Quelles sont les forces vives à sécuriser ? »
Puis vient la rencontre avec le cédant. « Vendre son entreprise, c’est vendre son bébé. Il faut comprendre ses attentes, souvent très humaines. » Un climat de confiance est essentiel. Il faut rassurer, parfois sur des enjeux bien plus affectifs que financiers.
Le montage financier – souvent par LBO (Leveraged buyout, rachat avec effet de levier) – est un autre défi. Il nécessite un apport personnel (souvent autour de 30%), complété par des prêts bancaires, des garanties, parfois des investisseurs. Chaque euro investi doit raconter une histoire. « Ce qui convainc une banque, c’est moins le chiffre que le récit stratégique. En tout état de cause, le repreneur potentiel a tout intérêt à contacter de nombreux établissements bancaires pour élargir ses choix », estime l’expert. Enfin, les « 100 jours » qui suivent la reprise sont cruciaux. Observer, comprendre, fédérer. « Il faut éviter la tentation du grand ménage. L’humilité est une qualité précieuse dans cette phase », conclut-il.



