Les valeurs du rugby #5 : la mixité avec Hermance Malnoy (Les Gazelles Dijon)

Licenciés, dirigeants, bénévoles, personnalités : en Côte-d’Or, ils sont nombreux à défendre les valeurs de l’ovalie. Hermance Malnoy (24 ans) est demi de mêlée aux Gazelles, à Dijon, et entraine une équipe de cadettes. Fort de 150 licenciées, dont 50 seniors, le Rugby Féminin Dijon Bourgogne est la preuve que le rugby est un sport mixte. Interview.

Hermance Malnoy, demi de mêlée des Gazelles (Rugby Féminin Dijon Bourgogne). © Niko Photographe

Hermance, comment avez-vous découvert le rugby ?

C’est une affaire de famille. Mon frère, avec qui j’ai deux ans d’écart, jouait. J’ai eu envie de le rejoindre, d’autant que mon père était arbitre et entraîneur. D’ailleurs il m’a entrainé, c’est une chance ! J’ai commencé à 9 ans, pour être avec les copains de l’école. J’étais la seule fille, et je prenais plaisir à les retrouver le mercredi, pour courir avec un ballon, me défouler en plaquant. D’autant plus de plaisir que les garçons avec qui je jouais ne faisaient aucune différence.

15 ans plus tard, vous jouez aux Gazelles à Dijon. Quel est votre parcours ?

J’ai joué avec les garçons jusqu’à l’âge de 15 ans. Puis les Gazelles m’ont fait confiance, j’ai aussi été intégrée au Centre Régional d’Entraînement et de Formation à Dijon. Puis je suis partie à Blagnac, avant de revenir à Dijon. À travers ce parcours, j’ai pu mesurer l’évolution du rugby féminin. Oui, on a de plus en plus de jeunes filles qui viennent essayer, c’est bien. Mais l’évolution de la condition des filles est lente. Certaines filles de l’Équipe de France sont obligées de travailler à côté pour vivre correctement. C’est difficile parce qu’on fait le même sport que les garçons, avec les mêmes règles, on joue avec la même intensité, le même combat.

Quel regard portent les gens sur votre pratique ?

Les gens sont parfois étonnés, souvent impressionnés. Je n’ai pas la même vision des choses que certaines, car j’ai eu la chance de pouvoir jouer avec les garçons. J’ai été acceptée lorsque j’étais jeune. C’est plus facile de parler de rugby en tant que femme aujourd’hui. Parce que sur le terrain, on arrive à montrer aux gens qu’on sait jouer. Nous sommes près de 150 licenciées au Rugby Féminin Dijon Bourgogne, on continue de se développer, c’est chouette. Nous avons deux équipes seniors à 15 (ndlr, une cinquantaine de licenciées seniors). Il y a aussi les cadettes, que j’entraîne d’ailleurs, on veut développer les minimes. Le but c’est de transmettre, et de développer le club.

Qu’est-ce que tu dirais à une jeune fille ou à une femme qui veut se lancer ?

Je lui dirais de ne pas avoir peur du regard des autres, d’y aller si elle en a envie. Il ne faut pas avoir peur de se lancer avec les garçons, parce qu’ils sont respectueux, et tout le monde sera heureux de partager un bon moment. C’est ça la force du rugby, l’amitié est une belle valeur. Sans préjugé, tout le monde est le bienvenu dans ce sport. Bien sûr, en étant une fille, c’est un peu plus dur, mais le rugby est si particulier qu’il saura vous accueillir.

Dans le cadre de la Coupe du monde de rugby 2023, DijonBeaune.fr donne la parole à des licenciés, dirigeants, bénévoles et personnalités de l’ovalie en Côte-d’Or.
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