Lino : Cap Suzon veut voir sauter le bouchon d’Ahuy

Invitée par l’association de chefs d’entreprises Cap Suzon dont la zone d’activités est directement concernée, Nathalie Koenders, première adjointe à la mairie de Dijon, a présenté la nouvelle version du rond point d’Ahuy actuellement en travaux. C’est annoncé : le bouchon va sauter.

La sortie n°37 de la Lino sera aménagée ainsi, après l’ajout d’un échangeur nord et de bretelle de soulagements. Environ 32 000 véhicules empruntent cet itinéraire chaque jour. © DBM Le Mag / DREAL BFC

Une trentaine de personnes étaient présentes ce lundi 6 mars à la salle Mille Clubs d’Ahuy, où l’association Cap Suzon, qui regroupe les principaux décideurs de la zone d’activité du même nom, recevait Nathalie Koenders. La première adjointe à la mairie de Dijon est venue présenter le chantier d’aménagement du trop célèbre giratoire d’Ahuy, sur la Lino, rocade de contournement de la métropole dijonnaise. À ses côtés, Vincent Martin, président de la Fédération régionale des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté, dont l’entreprise réalise les aménagements routiers depuis le 23 janvier.

Deux mondes se rencontrent et échangent pour comprendre comment cet important aménagement qu’est la Lino, censé délester le centre-ville du trafic routier, souffre d’embouteillages réguliers aux heures de pointe au niveau du rond-point d’Ahuy. Jusqu’à 20 minutes d’attente, parfois, pour passer cet obstacle. De quoi agacer tous les usagers réguliers et occasionnels. « Nous voyons bien que ce rond-point d’Ahuy pose problème, et que ça n’a peut-être pas été correctement anticipé », concède d’emblée Nathalie Koenders. Mais il faut du temps, estime la première adjointe, pour penser des solutions et trouver leur financement. En l’occurrence, il s’agit de 3,3 millions d’euros de travaux pour le nouvel aménagement, dont la mise en service est attendue durant l’été.

Un nouveau rond-point au nord

La solution retenue peut surprendre : adjoindre un nouveau rond-point, au nord de la Lino. Avec celui existant au sud (lequel sera bientôt aménagé pour les cyclistes sur le modèle hollandais) et de nouvelles bretelles, celui-ci permettra aux véhicules qui se rendent ou partent d’Ahuy et de la zone d’activités Cap Suzon de ne pas se connecter au niveau du giratoire à problème.

Pour régler un problème de rond-point, faut-il en créer un nouveau ? Oui, répondent les aménageurs, qui estiment que sans totalement supprimer le ralentissement au niveau du giratoire, celui-ci sera ramené à 1 à 3 minutes.

Les entrepreneurs, eux, comprennent parfois mal la logique politique à la base de ce bouchon. « Pourquoi a-t-on mis un giratoire en premier lieu, et pourquoi la Lino n’est elle pas une 2×2 voies sur tout son tracé ? », s’interrogent les décideurs de Cap Suzon, accompagnés des représentants des zones d’activités Grand Sud et Cap Nord formant à eux trois les Z’Agglomérés.

Pas de Lino payante

La réponse est connue. C’est Patrick Chapuis, maire de Fontaine-lès-Dijon, qui l’a résumée : « Le projet initial à 2×2 voies coûtait 150 millions d’euros, alors qu’un projet à 2×1 voie et des zones de dépassement restait acceptable, en terme financier, mais aussi politique, à 110 millions d’euros. » Et pour le coup, on n’accusera pas les élus d’imprévoyance : tous les ouvrages d’art et les zones nécessaires à une configuration 2×2 voies ont été réalisés lors de la création de la Lino. Il ne faut « que » trouver 40 à 50 millions d’euros pour les réaliser, ce qui n’est pas à l’ordre du jour.

Nathalie Koenders, très à l’aise sur ce dossier, a aussi tenu à se montrer rassurante à l’égard des automobilistes : d’une part, elle a assuré qu’il n’y aurait jamais de péage urbain sur la Lino. « Ce serait complètement contre-productif, car l’objectif de la Lino est de limiter les transits en ville. Un péage produirait l’effet inverse. ». D’autre part, elle a une nouvelle fois réaffirmé que l’obligation de mise en place, dans la métropole, d’une Zone à Faible Émission (ZFE) à l’horizon 2025 se ferait dans la douceur, en tentant de pénaliser le moins possible les automobilistes. « Il est urgent d’attendre, comme on dit. Le maire ne désire pas embêter les Dijonnais avec ça. Nous appliquerons la loi, mais le plus souplement possible. L’excellente qualité de l’air à Dijon nous le permet. »