Notre-Dame d’Etang, le miracle se poursuit

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Après avoir été scindée en plusieurs parties pour être enlevée dans les airs par hélicoptère, Notre-Dame d’Etang, phare spirituel de la Vallée de l’Ouche, est entre les mains des spécialistes de la restauration. Mais avant de lui redonner toute sa place, il faut stabiliser son socle face aux vents et trouver des financements. Une opération spectaculaire à tous les étages.

Mercredi prochain, le conseil municipal de Velars-sur-Ouche sera en émoi. Le maire, Jacky Dupaquier, remettra solennellement, au nom de l’association Les Amis de Notre-Dame d’Etang, un chèque de 40000 euros à la fondation du Patrimoine.

Ce geste conventionné symbolise la mobilisation dont bénéficie l’immense statue de 8 mètres de hauteur, qui guide avec autorité et bienveillance les automobilistes de la bretelle autoroute à l’approche de Dijon. Sans cette mobilisation, Notre-Dame, fragilisée par l’instabilité de son socle et soumise à la force du dieu Eole, serait condamnée à la chute, tel un géant aux pieds d’argile. Et il a fallu une foi à toute épreuve pour mener à bien un dossier de cette importance.

Ce nouvel apport, fruit de nombreuses manifestations de solidarité, va contribuer à poursuivre l’aventure pharaonique. En 2014, il s’agira déjà de neutraliser les effets du vent, en intervenant au niveau de la coupole. Sans foi, il n’y a pas de miracle. Sans argent, non plus.

Mais depuis près de 10 ans, Michel Berthenet, conseiller municipal de Velars-sur-Ouche et vice-président de l’association, n’a jamais cessé d’y croire. Même quand les devis de restauration sont arrivés, chiffrant les travaux à près de 2,5 millions d’euros.

La statue de Notre-Dame, la chapelle, sa coupole, le socle : absolument tout était dégradé, au point de justifier un grand déploiement de moyens. Et quels moyens ! Récemment, la statue a été hélitreuillée pour être mise « en station ». Une vidéo témoigne de la dimension spectaculaire du défi. C’est le point le plus visible de l’opération. Pour autant, le chemin de croix de Notre-Dame ne s’arrête pas là.

Il a commencé en l’an 2000, lorsque la main droite de l’enfant Jésus (50 kilos), se brise et tombe lourdement sur le sol. Analyses et diagnostics poussent alors les observateurs à décréter l’état d’urgence. Depuis, les membres de l’association de soutien n’ont cessé de se battre. Et quand Notre-Dame, haute comme un immeuble de trois étages, aura réglé ses « problèmes de boulons, qui ne sont pas en fonte mais en acier », il sera temps de passer à la phase 2B, à savoir la restauration de la tour lanterne et la dépose des échafaudages de la partie haute. Donc remettre l’ouvrage de la mobilisation sur l’établi, solliciter à nouveau les partenaires historiques : Drac, Ministère de l’intérieur, fonds Feader, Fondation du Patrimoine, et même la revue Bourgogne Magazine, qui suit l’affaire avec un intérêt particulier. Les prières ne font pas tout, les nombreux « fans » bénévoles de Notre-Dame d’Etang en savent quelque chose.

Le fabuleux destin de Notre-Dame d’Etang prend racine dans le lieu même où elle impose sa silhouette gracile aux milliers d’automobilistes de passage. Un lieu celte qui, plus tard, sera sous influence romaine avant que n’y soit développé le culte de Marie. « En 1435, sur le sommet de la montagne d’Etang à Velars-sur-Ouche, on découvre miraculeusement une statuette en pierre de la Vierge à l’enfant. Depuis cette date, la montagne d’Etang voit affluer des foules de pèlerins, humbles ou célèbres. » Louis XIV, en personne, serait venu. « Un fait historique », confirme Michel Berthenet. Alleluia.