Permis de Bourgogne® : quelle est la capitale du négoce ?

Le Permis de Bourgogne® est l’ouvrage pédago-ludique qui permet d’apporter des réponses à 100 questions essentielles (mais pas forcément basiques) sur les vins de Bourgogne, de la conduite de la vigne à l’art de la vinification, jusqu’au palais du consommateur plus ou moins avisé. Cette semaine, la rédaction de DijonBeaune.fr teste vos connaissances sur le négoce.

À partir de la Renaissance, période de retour au « Logos », à la rationalité inventée par les Grecs, c’est-à-dire au primat de la science, la religion commencera à perdre de son importance et le déclin des monastères s’imposa. Les moines cédèrent tout ou partie de leurs propriétés viticoles aux grands bourgeois qui, pour commercialiser leurs vins, feront appel à des « commissionnaires ». Ce sont les ancêtres des négociants.

Nées au XVIIIe siècle, les maisons privées de négoce, créées souvent par des professionnels du commerce (de draperie, de ferronnerie…) ou des artisans (tonnellerie, boulangerie…), s’imposeront au XIXe siècle, à Dijon, à Nuits, et surtout à Beaune où elles seront les plus nombreuses. Comme l’a analysé Roger Dion, « la Révolution de 1789, en faisant passer les vignobles ecclésiastiques en mains paysannes, avait privé la viticulture française d’une élite de praticiens, conservateurs fidèles des plus parfaites méthodes de culture et de vinification ». Ce sont donc les négociants qui reprendront le flambeau de l’expertise en matière de vin.

La vigne couvrait 10 500 hectares en Côte-d’Or au début du XIXe siècle. Elle s’étendra jusqu’à 25 000 en 1880, avec une extension du gamay. Vins communs  et vins fins cohabitèrent ainsi jusqu’à l’arrivée du phylloxéra. Le commerce des deux catégories était florissant. Sous leur nom propre, les négociants assuraient l’essentiel de la commercialisation. L’apparition du chemin de fer, comme la politique du libre-échange initiée par le Second Empire, favorisera le commerce national et international.

Avec le phylloxéra, avec la mort de la vigne, la perte de revenus et le désespoir qui en suivit, le bel essor des négociants marqua le pas. Après la Première Guerre mondiale, une grande crise s’installe et le vin se vend mal. De nombreux petits vignerons pourront alors acheter des vignes, d’abord dans les secteurs les plus modestes, puis dans les meilleures parcelles. Ils commenceront à vendre eux-mêmes leurs vins. Aujourd’hui, nombre d’entre eux ont monté des domaines importants, et les vins de propriétaires prennent le pas sur ceux des négociants en termes de notoriété !

> Je veux acheter le Permis de Bourgogne® <

🍇 Permis de Bourgogne, Dominique Bruillot et Jacky Rigaux, édité par Studio.Mag, 12,50 euros.