Dijon Bourgogne Business Club : quand le monde des affaires s’inspire du sport

Les mondes de l’entreprise et du sport se parlent et s’inspirent. Le tout récent Dijon Bourgogne Business Club (DBBC) mise sur cette parenté. Son référent Richard Rudelle et le champion de boxe dijonnais Bernard Razzano, membre du casting d’invités du DBBC, font le « poing » sur ces combats communs.

Richard Rudelle et Bernard Razzano, dans les salons du Grand Hôtel La Cloche. Au sein de l’établissement dijonnais, en juin, le manager du Dijon Bourgogne Business Club (DBBC) accueillera le champion d’Europe de boxe superwelters 1993 pour un déjeuner-échange de haut niveau avec des chefs d’entreprise. © Antoine Martel

On ne va pas refaire des grandes phrases sur les rapports évidents qu’entretiennent sport et entreprise. Sur ce terrain, les lieux communs sont nombreux. « Si une chose nous réunit, c’est bien le travail », résume d’emblée Richard Rudelle. Lui-même sportif, cet entrepreneur touche-à-tout originaire de l’Avallonais connait son sujet.

Spécialiste du repreneuriat, homme de réseau, il se définit avant toute chose comme un « opportuniste du plaisir ». C’est dans ce contexte qu’il a fait la rencontre décisive, en 2018, d’Olivier Talbert. Le papa du réseau national des Business Clubs l’inspire. À son retour en Bourgogne, où il a entretemps fondé un organisme de formation à la reprise d’entreprises (on parle de 8000 à 10000 entreprises cédées chaque année en France), Richard Rudelle se décide à monter une antenne bourguignonne de ce club affaires pas comme les autres.

Des personnalités de l’économie locale comme Jean-François Buet, qui a pris la présidence du club, ou Stephan Bourcieu, le patron de BSB, suivent le mouvement. Les réseaux classiques type Medef Côte-d’Or et Réseau Entreprendre s’en font les partenaires naturels.

Parcours de vie extraordinaires

L’objectif est d’intégrer une centaine de membres d’ici 2025 et de développer des antennes régionales. L’animation du Dijon Bourgogne Business Club (DBBC) repose sur une dizaine de déjeuners-débats annuels, avec une jauge de 70 participants, dans les espaces du Grand Hôtel La Cloche. Avec de grands témoins (le magnat du champagne Pierre-Emmanuel Taittinger, l’ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue…) et quelques beaux exemples locaux : Arnaud Orsel (15 février) de la confrérie des Chevaliers du Tastevin, ou bien Yves Morizot (4 avril), apprenti boulanger devenu un spécialiste international des accessoires auto avec Stand 21.

D’autres invités sont en projet, comme l’extraordinaire pilote de voltige paraplégique Dorine Bourneton ou le mythe automobile Jean Todt. Le sport, encore et toujours lui, est décidément riche d’enseignements. « Le vivier national du Business Club compte 1 200 personnalités. Nous offrons la possibilité de rencontrer des gens aux parcours de vie extraordinaires. Le DBBC doit créer des moments fondateurs qui resteront gravés dans la tête et le cœur des participants, via un pacte moral simple : nos échanges ne sortent pas de la salle. »

Gonflés à bloc !

Bernard Razzano fera partie du casting, en juin prochain. On interrogera évidemment le boxeur dijonnais sur son exploit, il y a tout juste trente ans, contre le grand Laurent Boudouani, sur le ring du palais des sports devant 4 000 personnes, pour conquérir le titre de champion d’Europe des super-welters. Un combat qui a changé la vie du gamin des Bourroches.

Bernard Razzano est devenu un coach sportif d’un genre bien particulier, rattaché à la direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ateliers auprès de mineurs en maisons d’arrêt et team building de toute nature sont désormais son quotidien. Sa gueule d’acteur lui donne en prime l’opportunité de tourner un peu, comme en ce moment pour le compte d’une série où il campe un soldat des guerres napoléoniennes.

Fidèle à lui-même, Bernard assume ce rôle quasi partenel avec une grande douceur, sans jugement. Il ouvrira son cœur de la même manière au DBBC, car il a tant à offrir. « En face, ils doivent en ressortir gonflés à bloc », explique le tout jeune soixantenaire au top de sa forme.

Ce format de team building lui permet de « mieux connaître l’humain » et s’intéresser aux vraies épreuves de la vie. « Je leur demande à quoi ils pensent quand ils n’en peuvent plus, la chose qui les transcende », résume le champion, toujours étonné de voir l’admiration qu’il suscite auprès d’hommes et de femmes si haut placés. « Entrepreneurs et sportifs ont un profond respect mutuel. Moi qui n’ai pas fait de grandes études, je vois des gens d’un niveau exceptionnel qui me regardent avec des yeux d’enfant, ça me fait sourire ! Mais je leur dit que je j’ai pas tout gagné. Ce sont mes défaites qui m’ont le plus appris », analyse-t-il. L’homme donnait tout pour être de la race des champions. Se mettre dans le rouge fait partie de son ADN. En même temps, sur le ring, il savait ce qui l’attendait… « En boxe, si on baisse les poings, ça fait mal ! Pour l’entreprise, la règle du jeu est la même », glisse Richard.