Vache de « manif » devant la Préfecture de Dijon

Trois semaines en amont, le groupuscule Vache en colère préparait la manifestation nationale du 7 janvier en détournant le désormais tubesque "blured lines" de Robin Thicke (cliquez ici pour voir la vidéo). Un mème qui a fait le buzz sur la toile © Vache en colère
Trois semaines en amont, le groupuscule Vache en colère préparait la manifestation nationale du 7 janvier en détournant le tube « Blurred lines » de Robin Thicke. Les bovidés font le buzz sur la toile © Vache en colère

Adieu, veau, vache, cochon et couvée en grand nombre. Dans le cadre de la semaine de lutte contre l’élevage intensif, les belles mamelles de nos étables seront aux premières loges d’une manifestation qui se tiendra ce mardi devant la Préfecture. Parmi les sites visés, un élevage de poules au cœur de la Bresse.

Prise de bec entre l’État et plusieurs associations à propos d’un sujet où amateurs de bonnes viandes et amis des animaux seront pour une fois copains comme cochons : la condition de nos amies les bêtes. Motivations diverses, copains à pattes, à plumes ou produit de consommation, l’association L214 rejointe par d’autres associations, appelle à une manifestation, ce mardi 7 janvier, devant la préfecture de Dijon, de 14h à 16h.

L’association L214 – son nom vient de l’article L214 du Code rural français qui stipule que les animaux sont des êtres sensibles – se bat pour le confort des animaux. «Notre association milite pour la reconnaissance d’un statut de l’animal et une prise en compte de leurs conditions de vie et d’abattage» explique Brigitte Gothière, porte-parole et cofondatrice de l’association.
Dans son collimateur, l’élevage intensif sur plusieurs sites: 1000 vaches dans la Somme, 4000 porcs dans le Pas-de-Calais et, en Bourgogne, la société VALPRODUITS à Branges (Saône-et-Loire), en plein cœur de la Bresse, qui souhaite étendre son élevage de 110 à 470 000 poules. Un projet que pas mal d’associations aimeraient bien tuer dans l’œuf: «Nous avons fait faire un sondage qui a montré que 90% des personnes interrogées s’opposent à l’élevage intensif. C’est donc un déni de démocratie.»
Un argument sur lequel s’appuie aussi l’association ARE ( tout simplement Association pour le respect de l’Environnement) présidée par André Soubeyrat, à Chalon-sur-Saône, qui dénonce «une autorisation accordée par le préfet malgré l’opposition du commissaire enquêteur et des associations environnementales. » Une enquête publique et soutenue dans sa démarche par la CAPEN 71 (Confédération des Associations pour l’Environnement et la Nature), qui regroupe une vingtaine d’associations, parle, elle, d’une décision en contradiction avec l’image qualitative de la Bresse, les contraintes environnementales et la sécurité sanitaire. Puis de conclure: «On sait que les élevages intensifs sont les principales sources de propagation des épidémies, il y a donc un risque sanitaire important pour les consommateurs.» La faim ne justifierait donc pas toujours les grands moyens.

CAPEN 71 : www.capen71.org

L214 – Informations manifestation et accès à la vidéo de Vache en colère : www.l214.com/mille-vaches/les-vaches-en-colere-mobilisees-du-6-au-10-janvier

 

© D.R.
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