Avec RM Facilities, le groupe Roger Martin mise sur l’énergie

Avec sa nouvelle filiale RM Facilities, le groupe dijonnais Roger Martin se positionne sur le photovoltaïque et la domotique. Une nouvelle étape importante pour ce constructeur incontournable, en passe de devenir un producteur d’énergie. Rien de plus logique, avance son président Vincent Martin. 

Vincent Martin, patron du groupe familial et indépendant dijonnais Roger Martin, dans les vignes jurassiennes du domaine de La Pinte, basé à Arbois. © D.R.

2 000 collaborateurs dont 300 intérimaires et une centaine d’apprentis, 380 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé, une soixantaine d’implantations en France : étape après étape, le groupe familial et indépendant Roger Martin a pris les mensurations d’une ETI, ces précieuses entreprises de taille intermédiaire qui font l’interface entre la région et le marché national voire international. Son président Vincent Martin ne cesse de repousser les frontières de son activité historique, alors que les mondes des travaux publics et de l’habitat se découvrent des synergies.

La pièce maitresse

RM Facilities est la pièce maitresse qui manquait à ce grand puzzle des métiers. Cette entité née en octobre dernier est le fruit de l’acquisition, l’été dernier, de la société DME (lire encadré plus bas) et de sa fusion avec l’activité tertiaire de Demongeot, autre filiale du groupe spécialiste des travaux électriques basée rue de Cluj à Dijon. Photovoltaïque et domotique sont au cœur du projet. 

« Une mutualisation des services logique, de par nos activités de bâtiment et immobilières : RM Facilities va œuvrer avec SNCTP et RM Promotion, dans l’installation et la maintenance de ces outils de gestion connectée de l’habitat et de production d’énergie, en lien avec les collectivités, les copropriétés ou les donneurs d’ordres privés », commente Vincent Martin, qui a trouvé en Marc Potier le pilote idéal de RM Facilities.

RM Facilities est spécialisé dans l’installation et la maintenance
de panneaux photovoltaïques, principalement sur toiture. © Adobe Stock

Croissance verte 

Au bout de la route, le groupe Roger Martin et sa trentaine de métiers proposent « une offre globale, avec la capacité d’être un interlocuteur unique sur un large panel de réalisations ». Manque-t-il quelque chose à cette boite à outils ? Oui, répond le président. « La branche CVC (ndlr, climatisation-ventilation-chauffage) nous permettra in fine de boucler la boucle des services. » Au rythme où vont les choses, cela viendra probablement bientôt. 

L’aménageur ménage sa monture. Sa philosophie de « croissance verte » demande de concilier une inévitable expansion et la gestion précautionneuse de ses infrastructures. Le groupe dijonnais mène depuis plusieurs années une réflexion sur son usage de carburant, sa consommation d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre. Cela va du suivi de la télématique des engins jusqu’à l’encadrement de son parc roulant : près d’un millier de poids-lourds et engins de chantier, sans parler des 600 véhicules utilitaires et/ou légers de son parc automobile. « La transition est engagée, mais je reste prudent face à l’objectif de se passer complètement d’énergies fossiles d’ici 2035, d’autant que l’offre des constructeurs n’est pas encore mûre. Je crois au mix énergétique, avec des procédés d’hybridation qui satisfont tout le monde. »

Chez RM Facilities, photovoltaïque et domotique sont liés, l’un n’allant pas sans l’autre. La gestion intelligente d’un espace (maison, bureaux, entreprises, copropriétés…) entraine directement des économies d’échelle. © D.R.

Producteur d’énergie

À moyen terme, Roger Martin ambitionne surtout d’être producteur d’énergie. Outre les différents sites qu’il projette de recouvrir de panneaux photovoltaïques, en Bourgogne-Franche-Comté et ailleurs, l’entreprise a l’intention de créer une ambitieuse unité d’hydrogène vert sur son site de Haute-Loire, à l’horizon 2025, à partir de la biomasse issue de la production de plaquettes de bois. Cet hydrogène pourra couvrir une partie des besoins internes et répondre à ceux des collectivités. Même principe pour le projet de centrale photovoltaïque sur la sablière de Champdôtre, en Côte-d’Or. Les grands projets sont donc en bonne voie. Et l’énergie ne manque pas pour les mener à bien.

Qu’en penserait Eugène Martin ? À la fin du XIXe siècle, ce fils d’agriculteurs auvergnats devenu compagnon du Tour de France lançait à Dijon une petite activité spécialisée dans l’asphaltage et le pavage des routes. À l’époque, l’activité sollicitait quelques chevaux. RM Facilities compte désormais en mégawatts ! 

RM Facilities, sur courant fort

RM Facilities est née du rapprochement entre DME et Demongeot, dont le savoir-faire électrique était jusqu’ici très axé « TP ». Spécialisée dans l’installation domotique et les travaux d’électricité, cette TPE dijonnaise d’une vingtaine de salariés a été fondée par Marc Potier il y a tout juste dix ans. À 36 ans, le dirigeant a saisi « un bel alignement des planètes » pour grandir, alors que les besoins en photovoltaïque et en domotique, étroitement liés, n’ont jamais été aussi présents. « Notre approche privilégie la gestion d’énergie, avec un dimensionnement optimisé des installations qui favoriseront l’autoconsommation et les économies d’énergie. La domotique en découle directement, avec la gestion intelligente de l’espace de vie », détaille le responsable de RM Facilities, dont l’activité s’organise en quatre pôles : bureau d’études, grands travaux (sur le Centre Dauphine à Dijon par exemple), énergie, maintenance & dépannage. En lien avec l’activité bâtiment du groupe Roger Martin, RM Facilities supervise « la gestion des contrats d’entretien et des marchés de travaux neufs auprès de copropriétés et d’entreprises ». Une quarantaine de professionnels sont ainsi mobilisés, avec une forte place pour la formation continue dans un secteur qui ne cesse d’employer. « Au bout de quatre ans d’apprentissage, à 22 ou 23 ans, nos électrotechniciens sont autonomes sur un chantier », apprécie Marc Potier. Cet environnement favorable et le vent de l’époque lui font envisager l’avenir sereinement : « En tenant bien la barre, nous aurons du boulot pour les 20 ou 30 prochaines années ! »