Concours des Grands Vins de France de Mâcon : la tradition en mouvement

L’équilibre entre la tradition et le renouvellement n’est jamais facile à trouver. C’est pourtant le défi que s’est imposé la nouvelle équipe du Comité des Salons & concours de Mâcon, dans le sillage du président Bernard Rey.

De gauche à droite : Didier Pin, Bernard Rey, Charles Lamboley et Hervé Reynaud. © David Bessenay

Par David Bessenay

Mâcon et ses vins sont indissociables. Le socle de l’événement, c’est le sérieux et la rigueur qui collent à la peau de cet emblématique concours devenu une valeur sûre du paysage viticole français. « Nous observons une baisse des échantillons, c’est la conjoncture (récolte faible, incertitudes économiques, etc.) qui veut ça, mais on résiste bien mieux qu’ailleurs. Avoir une médaille à Mâcon reste un gage de retombées commerciales pour les structures viticoles concernées », assure Charles Lamboley, président délégué du comité.

Horizons élargis

Parmi les 7 043 échantillons qui seront dégustés cette année apparaissent pour la première fois des vins de liqueur (type pineau des Charentes, macvin, etc.). « Nous voulons être exhaustifs. Ce sont des produits qui ont connu des difficultés mais qui reviennent sur le devant de la scène », poursuit Charles Lamboley. Mais pour cette première, le nombre de candidats à la médaille dans cette nouvelle catégorie sera limité, « à nous d’aller chercher les producteurs à l’avenir ».

Créé par Maurice Labruyère en 1954, le concours de Mâcon demeure donc une date incontournable du calendrier. Mais cela ne suffit pas aux dirigeants du comité. Ils s’attachent à moderniser son image et à améliorer sa visibilité à travers une présence renforcée sur les réseaux sociaux et une volonté d’accueillir de nouveaux profils de dégustateurs, plus jeunes et plus féminins aussi (un quart de dégustatrices).

Ils seront ainsi près de 2 000 professionnels et amateurs avertis, à venir départager les cuvées le 15 avril prochain, « de 18 nationalités différentes » précisent fièrement les organisateurs, citant même le Panama. Pour ne rien laisser au hasard, une partie d’entre eux (1 100 depuis 2016) ont reçu une formation avant d’intégrer le jury. Le comité profitera de l’événement pour récompenser la fidélité et honorer deux dégustateurs qui participent au concours depuis 1982 et 1995.

Verre nouveau

Les jurés de cette 68e édition constateront du changement, puisque le comité s’est doté cette année d’un nouveau verre à dégustation, via son partenaire Riedel, plus adapté pour débusquer les arômes des vins que le traditionnel verre INAO selon Charles Lamboley et suffisamment polyvalent pour convenir à tous les cépages.

Bernard Rey a par ailleurs annoncé la volonté des organisateurs d’ouvrir leurs concours à un ou deux vignobles européens à l’avenir et ainsi de renforcer son rayonnement au-delà des frontières de l’Hexagone. Pas cette année mais « le plus tôt possible » a-t-il précisé.

Le président a enfin promis le rajeunissement à travers les hommes et les femmes qui composent le comité d’organisation. « On s’attelle à intégrer des quadras et quadras + (sic) et à rajeunir les compétences. » À bientôt 70 ans, le Concours des Grands vins de France de Mâcon sait anticiper l’avenir avec prévoyance.