DBM n°86 spécial habitat… ou mythe campagnard ?

Sur le terrain ingrat de la pandémie, il se dit qu’un nouveau rapport à l’habitat est en train de naître. La campagne serait devenue une destination de choix pour les nouveaux gens du jardin. Phénomène parti pour durer, ou mythe campagnard évanescent ? DBM a mené l’enquête dans son numéro 86.

En couverture de DBM n°86 spécial habitat : Julie et Aurélien ont jeté leur dévolu sur une belle bâtisse de pierre à rénover, du côté de Villy-en-Auxois. Le couple s’engage dans d’importants travaux, sans crainte, avec la conviction de créer un environnement agréable et à leur goût. © Jean-Luc Petit

Nous y sommes ! Voici venu le moment tant attendu où le monde va enfin prendre conscience que choisir son logement n’est pas seulement une quête de confort mais un acte de responsabilité, avec un grand « R ». La crise sanitaire, encore elle, toujours elle, a remis nos idées en place. La campagne était jadis une affaire de pèquenauds d’origine contrôlée ? Aujourd’hui, elle appartient à tous, urbains compris, à condition de supporter le chant du coq et le son des cloches.

Franchement, vous y croyez à ce revirement ? Le Covid, c’est bien naturel, a foutu la jaunisse à celles et ceux qui, naïvement, croyaient que la terre tournait autour du centre-ville. Quand le confinement est venu, qu’il a fallu remiser les baise-en-ville dans les tiroirs faute de ticket de sortie, on s’est alors rendu compte, bande de saucissons, qu’un horizon perdu et un peu vide avait plus de sens qu’un noyau urbain saturé et placé sous surveillance policière.

Au nom de la liberté, sans commune mesure avec la douleur qu’ont connu les générations des deux grandes guerres européennes du XXe siècle (n’exagérons rien !), des convois entiers de Parisiens et de métropolitains de tous horizons, ont fui la guerre bactériologique pour gagner des contrées reculées, chez les « Indiens », où elle semblait moins agressive.

On verra bien, au bout du compte, si ces élans du cœur auront chamboulé la vie de nos campagnes. Soyons à ce sujet aussi sceptiques que nos fosses. L’aspiration au confort reprend vite le dessus. Il y a fort à parier que beaucoup de ces maisons campagnardes envisagées comme des eldorados d’un retour à la nature et à la vie saine, dans un élan encouragé par une épargne obligée par le confinement, changeront de main dès que l’ordre sera rétabli. On en fait le pari ?

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