Dijon : le groupe JDA investit dans le vin sur le plateau de la Cras

Une vingtaine de vignerons sont en train de faire renaître le vignoble dijonnais. Le groupe JDA va apporter son cep à l’édifice en plantant 6 hectares de vignes sur le plateau de la Cras. En même temps, il transforme un ancien centre de vacances en complexe hôtelier pour proposer une offre œnotouristique inédite dans le secteur.


De gauche à droite : Jean-Yves Larochette, chef de culture du domaine des Arbillons, et Thierry Degorce, président de la JDA Dijon, dans leurs vignes mâconnaises. © Les Arbillons

En juin dernier, l’agence de communication dijonnaise Millésime Communication actait son mariage avec l’agence lyonnaise Sevanova. Aujourd’hi, la marque Millésime by Sevanova est pleinement investie dans le développement de l’activité viticole du groupe JDA. Sous l’impulsion de son président Thierry Degorce, ce club multisports est devenu un groupe multiactivités divisé en six branches : JDA Event (organisation d’événements), JDA Gastronomie (restaurants), JDA Loisirs (œnotourisme), JDA Services (agence de communication, hygiène), JDA Sport (clubs sportifs, centre de formation) et JDA Vignoble (production de vin). Cette dernière branche est en plein essor. 

Culture bio et agroforesterie

Avec le domaine des Arbillons, la JDA est propriétaire de 22 hectares de vignes, dont une partie en conversion bio depuis cet été, dans le Mâconnais. Aujourd’hui, Thierry Degorce souhaite développer cette activité près de ses bases. En ce sens, le président du groupe JDA a signé un bail avec Dijon métropole et la Chambre d’agriculture pour l’acquisition d’une parcelle de 6 hectares sur le plateau de la Cras, près de Corcelles-les-Monts, le 26 juillet dernier. Longtemps oublié, ce vignoble historique revient sur le devant de la scène. « C’est une très bonne nouvelle que des domaines investissent ici. Cela légitime notre demande de dénomination géographique auprès de l’Inao », confie Jean-Luc Theuret, président des producteurs de la future appellation Bourgogne Dijon. 4 hectares de pinot noir et 2 hectares de chardonnay seront cultivés en bio, avec un projet d’agroforesterie. « Les arbres apportent de la biodiversité, de l’ombre, de la fraîcheur et retiennent l’eau. Nous voulons en faire une parcelle pilote pour une nouvelle pratique de la viticulture », explique Violaine Moissenet. 


Violaine Moissenet, communicante de métier, a été choisie par Thierry Degorce pour chapeauter cet important projet viticole dijonnais. © Amaury Lebeault / DijonBeaune.fr

Premières vendanges en 2027

Plus habituée à accompagner les domaines viticoles dans leur communication, la cheffe de projet de Millésime by Sevanova va mettre les pieds dans les vignes au sens propre. Elle a été choisie par le président Degorce pour chapeauter ce projet. Signe d’une implication totale dans ce projet, Violaine profitera d’une formation en agroforesterie auprès de Bio Bourgogne. « Cela nous permettra de proposer un projet pertinent sur le site, notamment créer un lien entre les deux bois qui encadrent la parcelle. Pourquoi pas également installer un rucher ? » Jusqu’ici, on cultivait de l’orge sur ce terrain niché à 410 mètres d’altitude. « Il va falloir ramener de la vie dans ce sol qui est très pauvre », constate Violaine. La JDA part donc de zéro, et espère planter 3 hectares de pinot dès le printemps 2024. Pour ce faire, le Savignien Laurent Genelot se charge de préparer le sol, Rougeot Viti du terrassement, pendant qu’un pépiniériste vendéen travaille sur des porte-greffes résistants à la sécheresse. La première récolte est estimée à 2027. « Les raisins seront rapatriés dans le Mâconnais pour y être vinifiés. » D’ici là, la cuverie du domaine des Arbillons sera soumise à des travaux d’aménagement.

Œnotourisme dijonnais

Le groupe JDA ne fait pas les choses à moitié. Cet ambitieux projet viticole sur les hauteurs de Corcelles‑les‑Monts ne s’arrête pas à cette future parcelle de Bourgogne Dijon. À un jet de bouteilles, la JDA s’est offert une belle endormie : La Bergerie. D’ici deux à trois ans, après une importante phase de travaux, cet ancien centre de loisirs sera transformé en un complexe hôtelier de 27 chambres, en plus de l’espace restauration et des salles de séminaires déjà existantes. Le plan de jeu est clair dans la tête de Violaine Moissenet : « Nous souhaitons proposer une offre œnotouristique inédite dans le vignoble dijonnais. »