Douglas: massacre à la tronçonneuse dans le Morvan

Les résineux de la colère. Les douglas implantés dans le Morvan sont depuis longtemps source de débat. Mais là, avec la destruction à la hache de cinq hectares, on est monté d’un cran!

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Douglas du Morvan – Photo Erscia France

 

Ils les craignent comme « la peste ». Ces douglas ont transformé les paysages du Morvan et les membres de Léchi-Dryades n’en veulent plus. Ils y voient une menace pour la biodiversité. Jusque là, rien de neuf dans un ciel morvandiau orageux dès qu’il oppose les légitimistes des feuillus historiques aux défenseurs de ces résineux importés pour leur potentiel économique.

Rien de neuf, sauf, que cette fois-ci, le collectif en question a commis une action irréversible en détruisant à la hache cinq hectares de jeunes douglas pendant le week-end de Pâques, dans la forêt communale d’Avallon et la forêt domaniale Au Duc sur la commune de Quarré-les-Tombes. L’affaire a provoqué la colère des élus locaux, le député-maire d’Avallon (et président de l’ONF) Yves Caullet en tête.

Léchi-Dryades reproche notamment au douglas d’acidifier et stériliser les sols. Et justifie son acte selon le quotidien lyonne.fr. parce qu’il serait une réponse à « celles et ceux qui décident à la place des autres n’entendent rien et ne veulent rien entendre?’ L’ONF et la commune d’Avallon ont en retour porté plainte. « Si la forêt se doit d’avoir une fonction écologique et sociale récréative, elle a aussi un objectif économique », justifie Jean-Yves Caullet.

Dans un message commun, Patrice Joly et Stéphane Audrand, respectivement président du Parc naturel régional du Morvan et président de la commission forêt du même parc évoquent clairement « un acte inadmissible ». Non sans poursuivre: « si les auteurs de ce saccage contre des biens publics pensaient rendre service au Morvan, ils se trompent lourdement. Par ce délit, dont le coût sera entièrement assumé par les deniers publics, ils ne peuvent que participer à la polarisation et à l’incompréhension autour des enjeux forestiers, fournissant au passage des arguments à ceux qui souhaitent stigmatiser les défenseurs de l’environnement par des amalgames faciles. »

Alors, définitivement, les douglas sont-ils les résineux de la colère pour le Morvan?