Totalement rénové en vue d’une quatrième étoile pour ses 170 ans, l’Hôtel Darcy surfe désormais sur son restaurant et son nouveau bar pour devenir un repaire du centre-ville de Dijon. Le 1855 et son esprit lounge symbolisent bien cette cure de jouvence…
©Franck Putigny/DBM
Il ne fait pas son âge, et pourtant. En 1855, l’Hôtel du Nord fut le tout premier à accueillir des voyageurs dans la ville centre. Quelques dodos plus tard, l’an 1907 acta le début de la passionnante saga familiale des Frachot. Ici, à l’ombre de la Porte-Guillaume, quatre générations d’hôteliers ont pris soin des lieux comme de leurs moustaches. Dominik Frachot, arrivé en 1977, aura transformé l’établissement jusqu’à le renommer Hôtel Darcy, avant l’heure de la passation.
Hestia Hotel, petit groupe familial originaire de l’est de la France, a repris le flambeau avec l’objectif clair de décrocher une quatrième étoile. Thibault Perreton, l’un de ses associés, a donc piloté une cure de jouvence remarquable, désormais confiée aux bons soins sur place de son associée Marion Thomas : 27 chambres refaites à neuf dont une nouvelle suite, espaces réceptifs réagencés, réseaux eau et électricité changés dans une optique écoresponsable car tout, désormais, sera piloté à distance depuis la réception.
« Nous voulons cultiver un esprit boutique-hôtel de centre-ville, où le client se sent chez lui et en reparte transformé positivement », présente Marion Thomas. Cette montée en gamme sera aussi plus en adéquation avec le restaurant de la Porte Guillaume et la cuisine du chef David Ardoint, avec une proposition du midi à 25 euros.
D’autres projets sont dans les cartons : à l’étage, l’ancien bureau du tôlier aménagé dans les combles, avec cette fameuse fenêtre donnant sur la flèche de Saint-Bénigne, sera bientôt un espace fitness.
Le 1855, nouveau repaire
Mais la nouveauté la plus séduisante pour les Dijonnais est incontestablement le bar. Baptisé fort logiquement Le 1855, cet élégant caveau vouté porte la signature de l’agence Olive Noire. La sobriété du noir répond à l’éclat des vieilles pierres. Les tuiles vernissées du comptoir valident un caractère épicurien qui n’est pas sans rappeler quelques douces soirées vécues ici même. Dominik Frachot en fit l’un des premiers bars à vin à proprement parler au début des années 80. Sa confrérie des taste whisky écossais y a laissé échapper quelques volutes de cigares le jeudi soir… Dernièrement, on l’utilisait plutôt pour quelques repas d’affaires et comme seconde salle de restaurant.
Le 1855 reprend donc ses droits de club lounge à la dijonnaise. 25 places privatisables pour toute occasion (séminaire, cocktail, dîner, événements professionnels ou particuliers) et la promesse d’afterworks musicaux de 18h à minuit.
La carte a fière allure. Les planches bien garnies appellent naturellement quelques crus locaux. Les EuroCave sont prêtes à délivrer une proposition au verre de 4 vins blancs et 8 vins rouges, allant du Hautes-Côtes de Beaune de l’excellent domaine La Roche Aigüe au plaisir charnu d’un Mercurey du Château de Chamilly (déjà le bourgogne préféré de Marion !). Les bières locales (Microbrasserie de l’Arquebuse) et les cocktails maison comme le Darcy Spritz ou le très chic French 1855 complètent la panoplie des petits plaisirs simples.

Le réveil de la place Darcy
« Le résultat est super », s’enthousiasme Carole Panart, ravie et fière que ce nouveau cadre profite également à ses équipes, « toutes restées en place après Covid, avec des chefs de service présents depuis au moins dix ans ». Bernadette Amadieu, la précieuse maître d’hôtel, ne va pas dire le contraire. Ces signes ne trompent pas en effet.
La directrice fête elle-même cette année ses quarante ans au sein de l’entreprise. Darcy, c’est sa vie. L’ancienne étudiante en école hôtelière se revoit encore « à la réception le soir, à 17 ans et demi, avec l’autorisation des parents ». Elle a rencontré ici un mentor, une seconde famille et même fondé la sienne puisque l’ancien chef Hervé est devenu son époux. « Monsieur Frachot était content, il avait un petit côté faiseur de couples », glisse avec tendresse la maitresse des lieux, hyper motivée par ces changements. De quoi pousser la réflexion à son environnement immédiat et cette « place Darcy, l’une des plus belles de la ville, où il ne se passe plus grand-chose, qui mériterait d’avoir plus de commerces et d’animations ». Sur ce point en effet, difficile de lui donner tort.
Habité par cet esprit lounge et l’objectif quatre étoiles, l’Hôtel Darcy écrit donc une nouvelle page de son histoire. Vu l’ampleur du renouveau, c’est même un peu plus que cela. Carole Panart a du brillant dans le regard : « Là, on change carrément de livre ! »
👉 Hôtel Darcy – Restaurant de la Porte Guillaume – Bar Le 1855
Place Darcy à Dijon – 03.80.50.80.50 – hotel-darcy.fr
Bar : du mardi au samedi (18h-00h)
Coworking : du lundi au dimanche (8h-12h – 14h-18h)