Les éoliennes perturbent les Gîtes de France

La paisible assemblée générale de Gîtes de France s’est terminée par le jeu des questions et réponses. C’est alors que le vent de la contestation a soufflé sur les éoliennes…

eolienne

C’était pour le moins assez inattendu. En fin d’assemblée générale ce jeudi à Pont-de-Pany, le président des Gîtes de France de Côte-d’Or saisit l’opportunité d’une question venant de son public pour évoquer le sujet qui fâche: les éoliennes. Patrice Lanier est, il est vrai, assez concerné par cette vision (bien visible) du renouvellement énergétique. Sa commune, Santosse, a accueilli cinq éoliennes!

« Je ne vous cache pas, moi qui suis dans l’immobilier, que j’avais interrogé il y a 4 ans une agence immobilière, les éoliennes n’étaient pas encore là », développe Patrice Lanier. La réponse qu’on lui fit alors?  « Avec elles (ndlr: les éoliennes), votre patrimoine c’est 40% de moins! » Un pronostic difficile à digérer, surtout « quand on sait les difficultés de revente dans l’Auxois-Morvan. » Avec de quoi s’interroger au premier chef sur le rôle à jouer de son assemblée: « En tant que Gîtes de France c’est quelque chose qu’on peut peut-être remonter au niveau national mais, quoiqu’il en soit, nous avons bien un problème ».

Le programme officiel bourguignon annonce 600 éoliennes. Alors qu’une centaine seulement pointent vers le ciel aujourd’hui, le débat ne fait pas que du vent. Hasard des coïncidences il mobilise ce vendredi les opposants de différents horizons. « Demain, Place de la Libération, je ne pensais pas y aller, assure une adhérente de Gîtes de France, finalement j’irai car je suis scandalisée que les gens soient mis devant le fait accompli. »

François Patriat est directement visé par ces propos. Son vice-président Michel Neugnot prend en retour la parole, non sans rétablir au préalable une vérité: « On ne parle pas ici de François Patriat, mais du Conseil régional dans son ensemble. Le schéma d’Implantation des éoliennes est consécutif à une étude dans le cadre du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAIE), approuvé à l’unanimité. »

Le poids des mots

L’argument est imparable, la droite et la gauche ont signé, en premier lieu pour, reprend Michel Neugnot, « favoriser les productions d’énergie décarbonnées ». L’élu régional s’appuie d’ailleurs sur l’existence et la pleine disponibilité d’une « carte des sites suceptibes de recevoir un parc éolien, avec une analyse technique. » D’autant que, selon lui, « les choses sont inscrites et préparées dans le cadre de consultation avec les communes depuis 7 ou 8 ans. »

Les éoliennes sont depuis repassées dans les compétences des intercommunalités. Il y a aussi débat sur la distance, des amendements votés au Sénat plaident ainsi pour un rallongement de la distance qui sépare une maison d’une éolienne, 500 mètres actuellement. « Si on passe à 1000 mètres, prévient encore Michel Neugnot, 70% des éoliennes prévues ne peuvent plus êtres implantées, c’est un débat très prégnant. »

Le premier vice-président de la Région s’en tient à l’exposé de la situation. Et pour cause, il l’a déjà éprouvé lui-même ce genre de débat, dans un autre registre: « On est pour on est contre, peu importe, j’ai moi-même perdu la mairie de Semur-en-Auxois pour un centre d’enfouissement technique d’ordures ménagères… C’était une « méga décharge » il y a dix ans, elle est désormais devenue un « bioréacteur ». Dans les termes c’est la même chose, mais c’est tout de suite mieux à l’oreille et à l’esprit.« 

Appeler différemment les choses pourrait donc en changer la perception. Alors, le vent de la contestation pliera-t-il sous le poids des mots? L’avenir nous le dira!

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