Population, commerces, réhabilitation… Dole sur la bonne vague

Une population qui augmente, des commerces qui reviennent, un programme de réhabilitation ambitieux : Dole surfe sur la bonne vague et profite de sa position de ville-frontière entre Bourgogne et Franche-Comté. L’adjoint au maire en charge du logement Mathieu Berthaud, cuisinier de métier, livre quelques ingrédients de cette recette immobilière vertueuse.

Dans la vie de tous les jours, côté pile, il officie en cuisine dans un bel établissement de Baume-les-Dames. Côté face, Mathieu Berthaud est pleinement engagé dans sa mission d’adjoint au maire, en charge du logement, du cœur de ville et des autorisations liées au domaine public. Soit un rôle déterminant pour le quotidien des Dolois. Engagé très jeune en politique, Mathieu Berthaud a embarqué dès 2014 à bord du vaisseau conduit par Jean-Marie Sermier avant que ce dernier passe la main à Jean-Baptiste Gagnoux.

Ce mandat correspond à celui de la mise en place (2016) d’un vaste plan d’aménagement urbain. Augmentation des surfaces piétonnes, optimisation des espaces végétalisés, valorisation des façades, aménagement de places et de terrasses : la ville de Pasteur est très vite entrée dans une nouvelle ère de convivialité.

De nombreux travaux ont signé cette première étape : secteur de la sous-préfecture, de la Grande rue de la place du 8 mai pour la phase 1 (mai 2017) ; entrée de la rue de Besançon pour la phase 2 (mai 2018) ; place aux Fleurs et partie piétonne de la rue des Arènes pour la phase 3 (printemps 2019).

114 hectares, 1 600 propriétaires

Une OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat) a déjà permis de réhabiliter 82 logements à fin 2021, en engageant 5 millions d’euros de travaux. Ce programme va de pair avec la revitalisation du centre-ville historique. « Nous avons favorisé le retour de certains commerces, même s’il reste encore quelques demandes. Dole était mal chaussée, nous avions besoin d’un cordonnier », s’amuse l’adjoint au maire. On se souvient ainsi de ces commerces éphémères qui, en redonnant vie à des pas de porte abandonnés, ont redonné corps et sens à ce magnifique secteur sauvegardé qui fait de Dole une ville tout à fait unique. 

Un secteur qui couvre 114 hectares, dans lequel résident plus de 2 500 habitants. Une mosaïque intime tenue par 1 600 propriétaires, avec 2 000 logements et pas moins de 50 bâtiments classés Monuments historiques. « Ça a matché, se réjouit Mathieu Berthaud, car pour relancer une économie de centre-ville, il faut du logement, accompagner en priorité la rénovation des communs, l’accessibilité aux parkings. » Le Dole nouveau est arrivé. Sa population remonte. 500 habitants gagnés entre 2021 et 2022 selon notre interlocuteur, qui voit là le résultat d’une politique de « réintégration du social et du social intermédiaire au cœur de la ville ».

La période est favorable en tout point. Reconsidérée par son positionnellement idéal de ville-frontière entre Bourgogne et Franche-Comté, aspirée par la zone d’influence de la métropole dijonnaise, Dole booste son attractivité. L’après crise sanitaire a lui aussi fourni son lot de néo-résidents, « une certaine population issue souvent de très grandes villes, venue se mettre au vert, télétravail aidant ».

(Il y a huit ans) Le centre-ville
était dans un état désastreux avec
plus de 20 % de commerces vacants. Les pavés ressortaient, les
éclairages étaient obsolètes,
les façades noires, il y avait
beaucoup de logement vides.

Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole

Du sol au plafond

À quarante minutes en voiture de Dijon et Beaune, connectée aux réseaux ferroviaires entre Suisse et Paris, fortement attachée à son aéroport désormais leader en Bourgogne-Franche-Comté, la cité du chat perché multiplie les atouts séduction tout en préservant ses équilibres. Encore accessible (compter entre 1 350 et 1 700 euros le m2 selon les travaux), la vie dans le secteur sauvegardé est grandement piétonnière « tout en maintenant un plan de circulation nécessaire à l’attractivité commerciale ».

Le maire Jean-Baptiste Gagnoux le premier, se plait à rappeler qu’en ce domaine, la ville historique qu’il administre revient de loin : « Le centre-ville était dans un état désastreux avec plus de 20 % de commerces vacants. Les pavés ressortaient, les éclairages étaient obsolètes, les façades noires, il y avait beaucoup de logement vides. » À l’issue de ces huit dernières années, sous la direction de ses deux maires successifs, la municipalité locale revendique un bilan très positif, « sans avoir attendu le plan national Cœur de ville qui nous a accompagné à partir de 2016 ». Une avancée que Mathieu Berthaud résume en une formule explicite : « Nous avons tout rénové, du sol au plafond ».