Salon de l’Agriculture : quels intérêts pour les éleveurs côte-d’oriens ?

Chaque année, environ une trentaine d’éleveurs côte-d’oriens sont présents au Salon de l’Agriculture à Paris. Julien Pané, éleveur ovin à Dampierre-en-Montagne, fait partie de la délégation pour la deuxième année consécutive.

Julien Pané élève des brebis de race « Île-de-France » à Dampierre-en-Montagne depuis 2017. © Ph. Bruchot / CD21

Le Salon international de l’Agriculture ouvre ses portes samedi 25 février à Paris. Durant une semaine, le parc des expositions de la porte de Versailles devient la plus grande ferme de France. Une vitrine incomparable pour les agriculteurs. Installé depuis 2017, Julien Pané participera pour la deuxième fois consécutive à cette grand-messe de la France rurale. « J’ai clairement besoin de me faire connaître. L’an dernier, les retombées du salon ont été impressionnantes. Je ne m’attendais pas à cela », confie l’éleveur de 34 ans. Sa présence à Paris lui a permis de faire des ventes en Belgique et dans les pays de l’Est. Mais aussi à tisser des liens forts avec ses confrères.

Un élevage « plus technique et plus physique » que les bovins

Julien est à la tête d’un élevage de 500 brebis à Dampierre-en-Montagne. Depuis peu, il est aussi le président du Syndicat d’élevage ovin de la Côte-d’Or : « Nous sommes une centaine en Côte-d’Or, dont une soixantaine sont affiliés au syndicat. L’élevage ovin est une filière dynamique. Nous sommes une des rares régions où nous parvenons à remplacer les départs en retraite, ce n’est pas le cas partout. » Et pour cause, l’élevage ovin est plus complexe que son cousin bovin, « plus technique, plus physique, plus contraignant que le bovin. Nos animaux sont plus fragiles. » Ce qui explique en partie les difficultés de recrutement.

« On ne va pas au Salon de l’Agriculture les mains dans les poches »

Après huit mois de préparation, il débarque en région parisienne avec sept brebis « Île-de-France » (le hasard fait bien les choses), une race à viande dont la Côte-d’Or est l’un des bassins historiques. « On ne va pas au Salon de l’Agriculture les mains dans les poches. Il a d’abord fallu choisir les heureuses élues, les préparer physiquement, les apprêter. »

Bien que les retombées soient plus que positives, participer au Salon de l’Agriculture demande beaucoup d’investissement. De l’énergie et du temps que l’éleveur doit prévoir en plus de ses tâches quotidiennes déjà nombreuses. « Il faut être organisé pour jongler entre les deux. Dans le contexte actuel, on ne peut pas se permettre de baisser la garde. » L’éleveur de Dampierre-en-Montagne a été directement impacté par la crise énergétique. Ses frais d’alimentation ont considérablement augmenté. Mais Julien Pané ne manque pas d’imagination : « Par exemple, je travaille à mieux valoriser l’herbe de la ferme pour faire des économies. » Des efforts qui seront peut-être récompensés dimanche, porte de Versailles, au concours de la race « Île-de-France ».