La JDA tout terrain

Désormais structuré en groupe multiactivités, la JDA Dijon dévoile un plan de jeu inédit. La soirée de rentrée devant ses partenaires et abonnés en disait long sur la volonté de se développer à 360°. Toujours en gardant le cap sportif. Verbatim. 

C’est ce qui s’appelle attraper le virus JDA. Thierry Degorce et Nathalie Voisin sont arrivés en 2015, sur la pointe des pieds, avec leur vécu de dirigeant d’entreprise (le groupe de maintenance immobilière Iserba, basé dans l’Ain) et l’envie de bien faire en terrain inconnu. « Le basket, on n’y connaissait pas grand-chose au départ », disent humblement les frère et sœur. « Il a fallu appréhender un niveau d’endettement élevé, consolider les bases, assainir la situation avant de pouvoir développer. Maintenant, nous entrons dans une nouvelle ère. » D’un point de vue structurel, le rapprochement avec le handball féminin était le premier étage de la fusée pour être « un club omnisports mixte, à dimension européenne ».

Les lignes bougent

Le président et la directrice générale ont fixé ce cap non sans ignorer quelques sifflets. « On a tout entendu : du basket avec du hand, ça n’ira jamais ensemble. Une équipe masculine avec une féminine non plus… Mais faire bouger les lignes fait partie de notre marque de fabrique. À ce titre, nous sommes fiers d’avoir une femme à la tête de nos Espoirs masculins de basket », abonde Nathalie, satisfaite aussi que le club de son cœur soit « souvent cité en exemple par nos adversaires ».

La JDA veut grandir vite et bien. Thierry Degorce annonce la couleur : « Créer un modèle économique associant à notre petit monde des activités complémentaires : gastronomie, vin, événementiel, immobilier sont autant de passerelles pour que notre groupe (ndlr, baptisé JDA Group Entertainment) trouve son équilibre. » Cela passe tout bonnement par la création et/ou restructuration d’une dizaine de sociétés. Et, on ne le dit jamais assez, d’environ 70 collaborateurs de toute nature, fidèles au grand projet JDA et à l’effort que suppose ces grands mouvements : branche Loisirs & Event (hébergement, séminaires au joli Moulin des Arbillons dans le Mâconnais) ; branche Gastronomie avec la « Maison Pierre Grenat » (trois restaurants et un domaine viticole du sud Mâconnais, bientôt 20 hectares au rythme où vont les choses). « Le vin c’est aussi un élément identitaire fort quand on se déplace partout en Europe », savoure Thierry Degorce, qui rêve ouvertement « d’un négoce au rayonnement européen » et de l’acquisition de parcelles plus près de nous, en Côte-d’Or. Ce qui est bien embarqué pour ce dernier point.

12 à 13 millions de CA

Vient ensuite la branche Services, constituée notamment d’une entreprise de nettoyage industriel « créée avec un partenaire de longue date du club » et d’une agence de communication, Sevanova, signataire d’une nouvelle charte graphique utilisant le code couleur grenat pour des raisons évidentes. 

Dans le même temps, une émancipation immobilière, sous l’expertise du bailleur départemental Orvitis, partenaire de premier rang, est aussi entamée. Comment ne pas voir, au fond, « l’idée d’être totalement chez nous un jour », dixit le président, en faisant référence au projet avorté d’Arena. Il a encore le temps de voir loin : « 12 à 13 millions d’euros de chiffre d’affaires à terme, tel est notre objectif, toujours dans le souci de donner plus de force au sportif. » 235 entreprises partenaires sont les premiers supporters de cette vision à long terme. Le visionnaire duo Degorce-Voisin l’a aussi appris il y a bien longtemps : sur le terrain de l’entrepreneuriat non plus, on ne gagne jamais seul.

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