L’Audace d’Entreprendre : qui s’y frotte, s’y pique

Le festival de l’entrepreneuriat pour les 10-70 ans revient le 9 décembre au Zénith de Dijon, avec une pédagogie toute particulière en direction de la jeunesse. En fédérant les expertises et les bonnes énergies, L’Audace d’Entreprendre veut encore « piquer » les esprits curieux et accompagner les vocations.

Sébastien Bricout, directeur de L’Audace d’Entreprendre,  et le Sunrise Cactus, devenu le totem de l’événement, issu de la boutique Epokhé à Dijon. Une collaboration de Gufram et Paul Smith, réinterprétation audacieuse et colorée de l’iconique cactus imaginé par Guido Drocco et Franco Mello en 1972. ©Jean-Luc Petit/DBM

Qui s’y frotte s’y pique… et pourrait bien s’y plaire. L’entrepreneuriat a ses épines, ses déceptions, ses échecs et quelques fois ses drames. La vie n’est pas toute rose. Mais l’acte d’entreprendre peut aussi être une formidable source de liberté. Il trace des chemins exaltants, que l’on emprunte dans l’énergie grisante du collectif. 

Le mieux est d’accommoder son esprit le plus tôt possible à cela, pour ne rien regretter plus tard. Tel est le mantra originel de l’Audace d’Entreprendre. Sous l’impulsion fondatrice de Jean-Philippe Girard, papa d’Eurogerm et entrepreneur tous azimuts, la première édition avait porté ce message « innovant et citoyen » devant près de 4 000 personnes (dont 1 600 scolaires), lors d’une mémorable journée d’octobre 2024, au Zénith de Dijon. 

En mode collectif

Une première réussie, appréciée aussi au plus haut niveau gouvernemental, qui a apporté un certain crédit à ce grand mouvement. « Il est important de rappeler que nous sommes une association (ndlr, lire encadré plus bas), dont le but est la promotion de l’entrepreneuriat au sens large, avec un focus important sur les moins de 25 ans », pose d’emblée Sébastien Bricout, « convaincu qu’il faut planter cette graine dès le plus jeune âge, tout en sachant que tout le monde n’est pas fait pour devenir patron et heureusement ».

Le directeur de l’association L’Audace d’Entreprendre a pris en janvier les rênes de ce projet collectif. Metteur en musique d’un événement « très bien initié l’an dernier, sur lequel on doit continuer à construire », il assume ce rôle de chef d’orchestre avec un enthousiasme non feint. 

Catalyseur d’énergies

Ce Parisien d’origine est un vrai passionné du monde entrepreneurial et de marketing. À Dijon, avec Le Domaine du Goût, il a lui-même expérimenté toutes les phases d’un startupeur, de la fondation au dépôt de bilan, sans se cacher derrière son petit doigt. 

Ce nouveau costume (qu’il a acheté exprès, étant plutôt jean-baskets) de l’Audace va bien à ce grand fan de trail, posant pour la photo avec le « sunrise » cactus signé Paul Smith, devenu le totem de l’événement.

Son credo est simple : la mise en lien. « L’association fonctionne comme un catalyseur d’énergies, en lien avec les nombreux réseaux d’accompagnement qui existent sur le territoire. Cette connexion avec un bon accompagnant au bon moment est déterminante », analyse le directeur. Ces derniers sont près d’une cinquantaine à avoir fait de l’audace leur mot clé : rectorat, Université de Bourgogne, BPI, Réseau Entreprendre, BGE, 60 000 Rebonds, Entreprendre pour Apprendre, Les Entrep’, mais aussi les réseaux d’hébergement et d’appui que sont les Villages by CA, le Medef, la CPME, l’U2P, la CMA, la CCI ou encore Dijon Bourgogne Invest.

L’Audace d’Entreprendre, d’abord une association

L’Audace d’Entreprendre, c’est avant tout une aventure collective. La feuille de route se construit de manière collégiale, autour d’un bureau et d’un comité stratégique engagé. Le bureau de l’association est composé de Frédérique Le Floch (secrétaire général) et Arnaud Gravel (trésorier). Le comité stratégique réunit des profils d’entrepreneurs ancrés dans le territoire : Mélanie Hudelot (Ma Petite Boîte), Guillaume Drouin (Propulse), Sylvain Camos (EMA Events) et Vincent Harbulot (Erolf). Autour d’eux, un cercle élargi fédère de nombreux réseaux partenaires, notamment sur la partie campus dédiée aux –25 ans : Les Entrep’ (Arnaud Gravel), Germes d’Entrepreneurs (Jean-Michel Cadet et Eosis), 100 000 Entrepreneurs (Larissa Brown) et Entreprendre pour Apprendre (Julien Brault). Une gouvernance collective, reflet d’un état d’esprit : celui d’un écosystème où chacun, à sa place, contribue à faire grandir l’audace. 

Une région dynamique

« À l’échelle de la métropole et même régionale, il y a une vraie dynamique, apprécie l’organisation. Cet écosystème est très actif, et collabore vraiment très bien. Un bon dossier circule vite de main en main. On a une chance sur le territoire d’avoir des acteurs ultradynamiques, mais cette chance se provoque et se cultive : beaucoup de chefs d’entreprise qui ont connu des hauts et des bas s’investissent, mettent à profit leur expérience. »

De quoi élargir la réflexion : « La France est une excellente terre pour créer ou reprendre une entreprise, ensuite, c’est un peu plus compliqué », résume Sébastien Bricout, dont l’équipe a très vite structuré quatre piliers pédagogiques : la découverte, la création, la reprise et le rebond. 

Le festival s’adresse à la jeunesse pour ce qui est de l’aspect découverte, avec un « campus » et des actions dédiées, qui dépassent le seul cadre du Zénith. « Nous travaillons à bâtir des parcours pour que, de la CM2 jusqu’au post-bac, il existe toujours une organisation prête à accompagner les porteurs de projets et à faire de la sensibilisation en milieu scolaire. » 

Le 9 décembre, ce campus sera identifiable par une grande tente dédiée, en plus des fameux « igloos », qui pourra accueillir quatre classes en simultané et où se dérouleront des actions spécifiquement dédiées à la jeunesse.

Chasser les fantasmes

Eduquer à l’esprit d’entreprise demande aussi une présentation du réel. Le rebond est le corollaire de tout cela. « Se lancer, c’est prendre le risque d’échouer. L’important, c’est d’être résilient, de savoir mettre le genou à terre, de s’entourer », pose le directeur qui tient aussi à chasser les fantasmes de l’époque, nourris à grands renforts de podcasts caricaturaux ou d’interpellations plus ou moins ridicules sur les réseaux : « Entreprendre, ce n’est pas être youtubeur à Dubaï et gagner 100 000 euros par mois. Cela ne rend service à personne de dire qu’entreprendre, c’est cela. » La quête de sens fait donc partie des prérequis. 

Essaimer dans les territoires

D’autres batailles sont à mener. L’audace d’entreprendre ne se limite pas à un confortable open space du centre-ville. L’association veut donc « essaimer dans les territoires ruraux, hors grandes métropoles ». Entreprendre en ruralité devient un passionnant axe à part entière, avec des partenaires très engagés sur ces questions d’équilibre territorial. Cela tombe bien, le mouvement dijonnais tient à faire des petits. Le 9 décembre, quelques délégations d’autres métropoles viendront vivre l’événement de l’intérieur, afin de réfléchir à un essaimage… Contagieuse, l’audace ? Par les temps qui courent, c’est sans doute le meilleur des virus. Qui s’y frotte s’y pique !

Le programme 2025

• Une centaine d’animations réparties toute la journée dans les igloos du Zénith, autour de 4 grandes thématiques portées par l’écosystème local. 40 à 50 intervenants mobilisés pour animer ces espaces immersifs et inspirants.

• Une plénière de fin de matinée : un format plus dynamique, rythmé, avec de belles têtes d’affiche invitées.

Concours de pitchs : 30 porteurs de projets et 3 lauréats désignés par un jury.

« Qui aura l’audace de s’associer ? » : comme dans la fameuse émission TV, 7 porteurs de projets pitcheront devant de vrais investisseurs, des chefs d’entreprise du territoire prêts à s’impliquer à titre personnel. 

• Des podcasts enregistrés en continu tout au long de la journée, pour prolonger l’expérience et faire rayonner les témoignages.

• Une plénière en soirée, incluant la mise en avant de jeunes porteurs de projets. Objectif : provoquer la rencontre entre jeunes audacieux et entrepreneurs établis afin de susciter du coaching, du mentoring, du soutien financier ou logistique.

Soirée de clôture ouverte à tous les chefs d’entreprise du territoire.