Art et handicap, l’audacieux projet de L’Arche à Dijon

À Dijon, L’Arche mise sur l’art, la culture et le sport comme outils de développement et d’épanouissement. Sa troupe L’Arche en Scène qui produira son deuxième spectacle samedi 25 mars, n’est pas l’unique exemple de cet ambitieux projet…

© L’Arche à Dijon / Facebook

Samedi 25 mars, la troupe de L’Arche en Scène se produira à la salle des fêtes de Chenôve. Le Joyeux Bazar, c’est le titre d’un spectacle musical joué par une vingtaine d’adultes atteints de handicaps mentaux, ceux-là même qui fréquentent chaque semaine les ateliers de théâtre de l’association L’Arche à Dijon.

Christian Roux préside la structure, « une association affiliée à la Fédération nationale l’Arche en France. Il existe 38 antennes comme la nôtre à travers le pays, 150 dans le monde. » L’Arche a longtemps géré trois foyers d’accueil à travers la ville. C’est désormais sur un lieu unique à Chenôve qu’elle accompagne 18 personnes trisomiques, « hébergés, pris en charge 24 heures sur 24, avec l’ambition de reconstituer autour d’eux une cellule familiale. On partage tout : une sortie à la piscine, une exposition, un cinéma… et surtout des ateliers artistiques ! »

Art et sport comme vecteurs d’épanouissement

Les pratiques artistique et sportive ont rapidement été prônées par l’Arche comme un outil de développement et d’épanouissement. « Ce sont des personnes qui ont des capacités de travail limitée. Le Joyeux Bazar sera notre second spectacle et, au vue de l’investissement de tous les participants ces dernières semaines, on peut dire que le pari est déjà gagné. Il y a des objectifs sous-jacents à la simple création d’une troupe de théâtre. Je vous promets une heure et demi de surprises, et de divertissement ! »

Au-delà du spectacle de fin de semaine, l’Arche nourrit aujourd’hui un projet ambitieux au cœur de Dijon. « Lorsque nous avons déménagé (ndlr, en 2021) sur le site de l’ancienne clinique de Chenôve, nous avons vendu deux de nos trois foyers. Le dernier, nous l’avons gardé parce qu’il est emblématique, c’est un joyau : le foyer de la Treille. » Aujourd’hui, cette coquette maison dans le cœur historique de Dijon (34, rue Sainte Anne) et son paisible jardin de 600 m2, sont mis à disposition d’artistes dans le cadre de projets avec les pensionnaires de l’Arche.

Artistes et réfugiés accueillis au foyer de la Treille

Deux familles ukrainiennes y ont aussi été accueillies récemment. Elles ont rejoint un artiste japonais qui y possède son atelier. Tous côtoient des étudiants américains qui vivent ici. Les artistes en herbe de l’Arche viennent chaque vendredi y faire leurs ateliers de dessin. Des liens se sont aussi tissés avec une école à proximité, le Balabar, le Département et la Ville de Dijon. «  Une communauté s’est créée de manière naturelle. Je revois encore ce jeune ukrainien handicapé qui dessine toute la journée. Une de ses réalisations a séduit notre artiste japonais, il l’a aidé à en faire une fresque. On y fait de plus en plus d’expositions. »

Le bâtiment vieillissant va s’offrir dans les prochains mois une grande cure de jouvence, le temps de rassembler les fonds nécessaires aux travaux. En 2024, la Maison de la Treille deviendra, en plus de quelques logements individuels, un lieu d’accueil pour une grande diversité de publics. Un lieu tourné, vous l’avez compris, vers l’art et la culture. Surtout un lieu inclusif. Le projet a été retenu par l’Arche au niveau national parmi 10 projets remarquables. L’aventure continue…