Une coupe avec… Christian Roux, président de L’Arche à Dijon

« Une coupe avec… », épisode 2. Christian Roux évoque la riche actualité de l’association L’Arche à Dijon autour d’un crémant de Bourgogne Louis Bouillot. Avec notamment le pétillant destin artistique de La Treille.

Christian Roux, invité de DBM pour la rubrique Une coupe avec. © Edouard Barra

Pour vous, un crémant de Bourgogne c’est…
Christian Roux : La convivialité, le plaisir, les moments de partage et de qualité. Je connais bien la maison Louis Bouillot et Veuve Ambal pour avoir beaucoup travaillé avec eux. Je suis particulièrement fan de la maison Vitteaut-Alberti que m’a fait découvrir mon épouse. 

Votre rencontre avec L’Arche à Dijon remonte à quand ?
J’ai été un acteur du Bien Public puis du Journal de Saône‑et‑Loire pendant une trentaine d’années. Je me suis épanoui, jusqu’à ma retraite. Mais c’est un prêtre, l’oncle de mon épouse, qui m’a parlé de L’Arche. J’ai tout de suite adhéré à la richesse humaine de cette association.

La présidence est vite venue…
Jacques Brossier, mon prédécesseur, me dit : « Qu’allez-vous faire maintenant ? Je vais vous arranger ça ! » J’ai débarqué en plein dossier de regroupement des quatre sites historiques de L’Arche à Chenôve. L’Arche a rempli ma vie. Nos protégés ont de l’amour sans filtre à revendre, ils ne trichent pas.

Quand a eu lieu la transmission ? 
En octobre 2021. Un président n’est pas un notable, mais quelqu’un qui accompagne la communauté avec son conseil d’administration et met en pratique les fondamentaux de l’association. Une vie en partage avec des personnes handicapées, dans une cellule familiale empreinte de spiritualité.

Pourquoi avoir gardé le bâtiment de La Treille, rue Sainte-Anne à Dijon ?
Il est une bulle paisible où se dégage l’odeur du printemps, à l’abri du bruit et des perturbations. Ce lieu permet au handicap de prendre sa place dans la vie locale et culturelle. Il accueille temporairement des personnes fragiles, grâce à 550 m2 de surface habitable. À cet habitat est associé un projet d’accueil invitant les personnes extérieures à participer à des activités, à des rencontres, à des ateliers proposés dans la maison et le jardin. Son jardin extraordinaire est propice à l’épanouissement artistique.

Comment en êtes-vous venus à cette orientation ?
La fédération de L’Arche nous a proposé d’héberger deux familles ukrainiennes : un couple avec un handicapé moteur ainsi qu’un jeune homme trisomique et sa sœur. Ils sont arrivés ensemble, dans un utilitaire fatigué par la route et plein à craquer…

Parlez-nous du tout premier résident, Wolf.
Wolf cherchait un lieu pour se poser. On a vu en lui le gardien de la communauté naissante. Son profil d’artiste est un formidable outil de communion avec les autres. Il y a aussi Michel Jestin, fidèle à L’Arche, qui s’investit beaucoup dans un atelier artistique.

Le monde entier s’invite à La Treille.
Oui, il y a des jeunes étudiants américains, allemands, ou encore un autre artiste japonais qui donnent de leur temps en échange du refuge que L’Arche leur propose. Deux mineurs non accompagnés ont aussi été accueillis à la demande du Département de la Côte-d’Or : un Égyptien et un Bengali.

Le concept et le lieu sont inspirants ?
Certaines associations comme Le Balabar (La Fête des Possibles) s’intéressent à nous. L’art est source d’épanouissement. Joyeux Bazar, notre soirée musicale du 25 mars dernier fut un grand moment de bonheur devant 300 personnes.

Ce qui implique un gros chantier…
Pour devenir un tiers-lieu inclusif, l’écrin doit être adapté, sans devenir tape-à-l’œil. Un cabinet d’architecte a intégré des priorités énergétiques et le réaménagement du rez-de-chaussée utilisé par la communauté. Soit un budget global de 500 000 euros, financé par quelques fonds propres, l’emprunt et des dons, ce qui explique les recherches que nous faisons actuellement.

L’Arche vous suit de près…
10 projets dont le nôtre ont été choisis parmi toutes les communautés françaises et internationales pour participer, le 19 septembre à l’Hippodrome de Saint-Cloud, à la soirée des Pépites de l’Arche, organisée par l’agence Obole, la même qui organise la fameuse Nuit du Bien Commun. Chacun sera représenté par une délégation qui fera monter les enchères dans une punchline. La Treille organisera également une soirée à Dijon en parallèle et jouera gros.

✚ d’infos et actus sur le site de L’Arche à Dijon.