Une coupe avec… Sylvain Camos, patron d’EMA Events

« Une coupe avec… », épisode 3. Le patron d’EMA Events a des choses à fêter autour d’un verre de crémant de Bourgogne et d’une gougère. Référence en la matière, dijonnaise et universelle par nature, son agence événementielle a 30 ans cette année. Elle ne s’est jamais aussi bien portée.

Sylvian Camos, patron de EMA Events, est l’invité de notre séquence apéro crémant. © Édouard Barra / DBM

Un crémant de Bourgogne c’est…

L’esprit de célébration, la Bourgogne, son art de vivre que j’adore et défends.

Où sont vos grandes lunettes ? 

Fini ! J’en avais marre, une opération il y a plus d’un an m’a changé la vue et la vie.

Pourquoi EMA ?

Événement, Marketing, Action. Photographe de métier, j’ai voulu donner vie aux images et les installer dans le cœur des gens. EMA a débuté au centre-ville, place du Bareuzai. Dans les années 90, quand tu disais que tu bossais dans l’événementiel, les gens ne savaient pas ce que c’était. On me répondait : « Ouais, t’organises des fêtes quoi ! »

Et aujourd’hui ? 

Nous sommes une agence généraliste qui intervient dans le conseil et la création pour tout type d’événement, avec un atelier de fabrication très spécifique pour faire « la cinquième patte du mouton ». EMA, c’est 12 000 événements, 91 % de clients fidèles, une trentaine de collaborateurs et des centaines de talents indépendants mobilisés.

Drôle de métier pendant l’ère Covid…

18 mois sans rien. Nous étions les premiers au fond du camion et les derniers à en sortir. Mais l’État nous a bien aidés. C’est la première fois en 30 ans que l’Ursaff me redonne de l’argent (rires). Aujourd’hui EMA va bien, avec un exercice inédit autour de 5 millions de CA.

Vous revenez de Saint-Tropez. Vacances j’oublie tout ?

Du tout ! Nous venons d’installer un concept dans un bel hôtel place des Lices, autour d’un thème indien. Chaque dimanche, tout l’établissement est illuminé de 1000 bougies. Une joueuse de harpe accueille la clientèle. Une petite bulle féérique qui tranche avec la folie environnante. Notre métier, c’est ça : raconter une histoire. 

En 30 ans, on en raconte des histoires et en on croise du monde… Que dit votre répertoire ?

(Étonné, il cherche…) 6045 contacts. Je suis fondamentalement un voyageur. J’aime découvrir les gens et je dois dire que ce métier me comble.

Parlez-nous de Loc’ambiances.

Le petit nouveau qui décolle fort dans la location de matériel. Nous allons développer des franchises territoriales partout en France. La demande est là. Loc’ambiances séduit par sa qualité de service, sa charte orange sympa et ses prix sages. Je crois beaucoup à « l’esprit bistrot » : le client vient pour l’ambiance et le patron. Il faudra des franchisés qui incarnent cette attitude.

À 30 ans, on a des grands projets ?

Je rêve de faire un événement sur la thématique de l’eau. Mais je ne trouve personne pour m’aider à le financer. Quelque chose d’ambitieux, qui mêlerait grand public, innovations et réflexions sur l’avenir de cette ressource. Cela me tient à cœur de le faire à Dijon, ma ville, la deuxième dans l’histoire après Rome à avoir eu l’eau potable… Merci Darcy !

EMA a une réputation nationale. Que pèse Dijon dans tout ça ?

Si l’on parle d’argent, 20 % du volume d’affaires. Mais une affection de tout premier plan. L’inauguration de la Cité de la Gastronomie et la production du concours Miss France font partie de nos références locales, mais je n’aime pas mettre en avant un événement plus qu’un autre. En tout cas, tous les gens que je croise ressentent Dijon comme the place to be. J’en suis ravi. Nous avons la plus belle ville de France ! Il y a quinze ans, un groupe a voulu racheter EMA et j’ai refusé car il fallait que je sois à Paris.

Les anniversaires continueront un jour sans le patron ?

J’espère bien ! Personne ne doit se rendre indispensable. À Dijon, c’est tout de suite intuitu personae, EMA = Sylvain Camos. Mais en dehors, l’entreprise est reconnue pour elle-même. Cet équilibre me va. Il est aussi basé sur une équipe valeureuse et trois associés de confiance que sont Anis, Cindy et Adeline.

Comment durer 30 ans de plus ? 

Rompre l’habitude, un concept à bannir dans tout métier créatif. On écrit des pages du 1er janvier au 31 décembre, puis on range le livre avant de passer à un autre. Dans ma tête, EMA a un an…