François Sauvadet, le super VRP 100% Côte-d’Or

L’énergie déployée par François Sauvadet pour implanter la marque Savoir-faire 100% Côte-d’Or n’aura échappé à personne. Entre deux réunions à la présidence de l’Assemblée des Départements de France, l’ancien ministre devient le super VRP de sa marque territoriale. Arguments à l’appui.

Ils sont 225 à avoir signé la charte d’engagement au service de la marque Savoir-faire 100 % Côte-d’Or. Producteurs, artisans, métiers de bouche, éleveurs, commerçants… tout ce que le 21 compte de militants du territoire se réunit sous la bannière que François Sauvadet porte lui-même au sommet de ses priorités. Ajoutez à cela une appellation Bourgogne Côte d’Or qui fait le job à l’international, dont le Département est lui-même l’un des producteurs (il est propriétaire de vignes à Pommard, 0,6 ha en blanc et rouge, dont l’exploitation est assurée par l’Entreprise Adaptée Viticole, en lien avec les Papillons Blancs de Beaune), et vous comprendrez que la bataille de la noble cause identitaire ne fait que commencer.

Au départ, on peut imaginer que la motivation était essentiellement celle de ne pas faire oublier le nom d’un territoire porté par une collectivité dont certains auraient aimé faire la peau, au titre de la refonte territoriale. Mais ça, c’était avant le covid. Depuis, comme par enchantement, plus personne n’ose remettre en cause le rôle de lien social d’un Département sans lequel la solidarité n’aurait pas été ce qu’elle est. Et la notion de proximité n’a jamais autant été revendiquée à travers lui.

Pain, vin et fromage

« On a la grande chance d’avoir un nom formidable, il nous appartient de le mettre au service d’une conception de la vie », résume simplement François Sauvadet. Le géant de Vitteaux rebondit sur ses crédos historiques pour stigmatiser « la fin d’un modèle de concentration urbaine, qui ne correspond plus à l’attente des gens ». Il vante les mérites d’une « vie plus simple et saine, plus connectée à la nature et au manger sain ».

La marque fait progressivement évoluer son cahier des charges dans le but de mieux identifier la diversité locale et de favoriser les circuits locaux. Un peu comme le font déjà naturellement les maraichers du Val de Saône. Elle est, selon son lider maximo, « une marque identitaire et en aucun cas une marque de repli ».

L’appellation identifiée Bourgogne Côte d’Or, reconnue en 2017, a été l’un des éléments déclencheurs de la démarche. Puis sont venus le pain Côte-d’Or en forme de C et l’excellent et crémeux « Côte d’Or » de la fromagerie Delin. Pain, vin et fromage : tel un hymne franchouillard parfaitement assumé, pour ne pas dire revendiqué par ses acteurs, voici la trilogie fondatrice de la marque. Un certain virus s’en est aussi mêlé, rendant virales de nouvelles habitudes de consommation chez une population confrontée pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale aux pannes d’approvisionnements.

Des cantines et des chefs

Le coup d’accélérateur covidien a aussi agi sur « J’veux du local ! », la démarche parallèle des chambres d’agriculture. Les plateformes de distribution se sont dynamisées et multipliées. En bonne intelligence, le monde consulaire et la collectivité ont donc injecté du local dans les ventres et les esprits des collégiens. 40 collèges publics sont en effet placés sous la responsabilité du Département et 15 000 demi-pensionnaires déjeunent sur place chaque jour. Au moins une fois par mois, un repas Savoir-faire 100% Côte-d’Or est servi pour explorer toutes les filières existantes à proximité. Cette mesure a été rendue possible grâce à la mise en place de la plateforme Agrilocal 21 en 2018, qui met en relation directe producteurs et pros de la restauration collective. Nos têtes blondes peuvent ainsi toucher des papilles la grande diversité territoriale : les bonnes pâtes torsadées du Moulin de Léopaul (Montigny-sur-Vingeanne), la tendreté d’un porc noir gascon élevé par Quentin Guillaumot (Gissey-le-Vieil), le plaisir simple d’un œuf mayo grâce aux poupoules de Philippe Plançon (Gevrey-Chambertin), les beaux légumes beaux légumes issus du projet de légumerie à Villers-les-Pots, grâce à un partenariat avec Terre de Saône, la filiale de Dijon Céréales…

La marque Savoir-faire 100 % Côte-d’Or est par ailleurs cautionnée par des chefs de renom qui l’inscrivent volontiers à leur carte. Bref, la table est dressée. « Nous en sommes maintenant à une étape logistique », analyse François Sauvadet.

La diversité, une chance

Le recrutement d’un logisticien est une première réponse à ce nouveau défi. Mais il faudra dans le même temps agir et anticiper dans le domaine de la transmission, surtout au sein du monde agricole, dont « beaucoup d’exploitations ne voient pas de repreneurs ». Au niveau national, le président de la Côte-d’Or jouit d’un observatoire idéal parmi ses pairs, puisqu’il a été élu à l’été 2021 à la tête de l’Assemblée des Départements de France. Les initiatives sont prêtes à être échangées. « Le Département a été menacé, cela a fait feu de paille, il est aujourd’hui perçu comme protecteur », confirme celui qui, désormais, trouve des raisons de combattre comme jamais « la vision centraliste de notre pays, alors que la diversité que nous incarnons dans nos territoires respectifs est au contraire une chance ». Et les vieux débats sont 100 % d’actualité.

Savoir-faire 100% Côte-d’Or, la marque qui marche
Lancée en novembre 2019, la marque territoriale a engrangé quelque 200 adhérents en deux ans. Un comité d’agrément composé des trois chambres consulaires départementales (Agriculture, Métiers & Artisanats, Commerce & Industrie) et de l’UMIH se réunit autour du Département pour analyser les candidatures et délivrer le sésame.
Producteurs, éleveurs, métiers de bouche ont très vite joué le jeu, et d’autres secteurs comme l’industrie et le commerce ont cerné l’intérêt d’adhérer à la démarche. Structurée autour de produits phare comme la sainte trinité pain-vin-fromage, la marque est non seulement un puissant outil de communication ; elle est un précieux éclairage pour le consommateur. Le Département de la Côte-d’Or a donc lancé son application mobile pour s’y retrouver parmi les agréés. « Un véritable annuaire 2.0, à portée de mobile ou de tablette » , argumente Julien Lepont-Jubin, responsable marketing fléché spécifiquement sur cette marque appelée à changer de braquet assez rapidement. « Notre vocation est de valoriser tous ces professionnels de la Côte-d’Or. Vous pouvez les identifier par métier ou par mots-clés, et in fine les géolocaliser pour leur rendre visite. L’application donne également accès à leurs réseaux sociaux, leurs sites voire leur boutique en ligne. »
Application disponible sur App Store et Google Play.