La colline de Corton officiellement protégée par la Loi 1930

Le ministère de la Transition écologique vient de signer le décret faisant du nord de la Côte de Beaune, et en particulier l’emblématique colline de Corton, un site classé Loi 1930. Une protection supplémentaire pour ce paysage jugé exceptionnel en tout point. L’association des Climats du vignoble de Bourgogne applaudit. Prochaine étape : le nord de la Côte de Nuits !

La colline de Corton avait fait l’objet de tractations foncières il y a quelques années. Ce classement devrait couper court aux projets fantaisistes. © BIVB / Armelle Photographie

Le classement sur la liste du patrimoine mondial Unesco ne suffit pas à protéger nos climats. C’est à l’État et aux gestionnaires locaux d’y veiller selon les réglementations en vigueur. Pour les paysages français, l’outil de prédilection est celui des sites classés Loi 1930.

Parmi eux, on peut citer la forêt de Brocéliande, le massif du Mont-Blanc ou plus près de nous, la Montagne des Trois Croix et le sud de la Côte de Beaune, classé depuis près de 30 ans. Question architecture et patrimoine, des outils d’urbanisme prennent le relais (PLU, AVAP-SPR…). La majeure partie du territoire des Climats de Bourgogne est ainsi en voie d’être protégée.

Une démarche qui remonte à 2013

En 2013, l’association des Climats du vignoble de Bourgogne avait engagé auprès de l’État une démarche de classement pour le nord de la Côte de Beaune. Le décret vient d’être officiellement signé ce lundi 22 mai.

« Une garantie supplémentaire pour la pérennité du vignoble, se satisfait Gilles de Larouzière, le président de l’association. L’actualité nous l’a démontré il y a quelques années, lorsqu’un éventuel rachat et modification du bois de Corton avait à juste titre fait naitre la crainte d’une atteinte irrémédiable à l’identité du terroir et des Climats attenants. »

« Le classement ne fige pas le paysage »

Ainsi classé, le site peut revendiquer un cadre où l’identité et l’authenticité du paysage et du patrimoine sont systématiquement pris en compte. « Je tiens également à rassurer les vignerons qui s’en inquièteraient : le classement ne fige pas le paysage au détriment de l’activité viticole dont les pratiques restent encadrées par l’INAO, les ODG, la CAVB… Il permet simplement d’en préserver les marqueurs historiques comme peuvent l’être les murs et constructions en pierres sèches, les arbres isolés ou les îlots boisés. » Les vignes-musées, promis, ne sont donc pas d’actualité.

« On retrouve ici tout ce qui fait le charme et l’histoire de la côte viticole : une vallée ouverte sur des vignes, des combes secondaires, des coteaux, des villages de caractère, un vignoble de plaine avec du bâti remarquable et des forêts. C’est ce paysage aux multiples facettes qui est désormais protégé afin que l’esprit du lieu perdure », commente Nicolas Drouhin, inspecteur des sites classés à la Dreal (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

Trois sites classés sur le périmètre des Climats, bientôt quatre ?

Le nord de la Côte de Beaune, composé de 7 communes (Aloxe-Corton, Chorey-lès-Beaune, Echevronne, Ladoix-Serrigny, Magny-lès-Villers, Pernand-Vergelesses et Savigny-lès-Beaune), rejoint deux autres sites déjà classés Loi 1930 sur le territoire Patrimoine mondial : la côte méridionale de Beaune et la Montagne des Trois-Croix. Un quatrième devrait bientôt les rejoindre : le nord de la Côte de Nuits, actuellement en cours d’instruction. Ce dernier englobera les communes allant de Chenôve à Premeaux-Prissey, et permettra notamment de préserver l’écrin paysager autour du Clos de Vougeot. Un dernier site est en cours de réflexion autour des Maranges en Saône-et-Loire.