Deborah Arnold : Dijon, sa cité des dukes

Indissociable du sympathique duo qu’elle forme à la ville avec l’homme de musique Thierry Binoche, Deborah Arnold est connue et appréciée à Dijon. Épisode 4 des Anglo-Saxons installés en Côte-d’Or : cette Britannique spécialiste de la pédagogie numérique nous parle de sa cité des dukes !

Thierry Binoche est une figure incontournable de la scène musicale dijonnaise. Musicien, auteur, compositeur, organisateur de spectacles… Il occupe le devant ou l’arrière de la scène depuis des décennies. Pour cette rubrique sur les Anglo-Saxons de Côte-d’Or, c’est avec celle qui partage sa vie depuis plus de 20 ans que nous avons rendez-vous. Deborah Arnold n’est pas cantonnée au titre de « femme de », encore heureux. Cette Anglaise d’origine est arrivée en France en 1992. D’abord enseignante, formatrice, elle s’est spécialisée dans la pédagogie numérique pour l’enseignement supérieur. Actuellement, elle coordonne des projets d’envergure internationale chez l’AUNEGe (Association des universités pour le développement de l’enseignement numérique en économie et gestion, basée à Paris). « Sounds complicated ! », comme diraient nos amis britanniques. À cette période de l’année, elle devrait être à Lisbonne, Berlin ou Dublin. Dijon est donc son pré carré du moment. Ce qui n’est pas vraiment pour lui déplaire tant elle aime sa ville. L’occasion de nous parler de sa cité des dukes

Pourquoi la France ?

« J’ai étudié le français, chez moi, à Shaftesbury. C’est dans le Dorset, au sud-ouest de l’Angleterre. Un premier voyage linguistique dans les années 80 m’a conduit à Saint-Étienne. À l’époque, je sortais beaucoup à Lyon. C’est ainsi qu’au sortir de mes études et d’une année en Grèce, quand je viens quelques temps en France pour perfectionner mon niveau de français, c’est à Lyon que je débarque. À l’époque, je suis embauchée comme prof d’anglais. Cette expérience doit être éphémère, j’avais programmé de rentrer en Angleterre. Je ne suis jamais repartie. J’ai même depuis obtenu la nationalité francaise. »

Dijon et ses bars

« J’ai été embauchée pour diriger un organisme de formation. La première fois que je suis venue à Dijon, c’était en novembre 1991. La personne que je devais remplacer, un compatriote, m’a fait visiter… les bars, pour me convaincre que Dijon était un endroit où l’on pouvait bien vivre ! Il m’a emmené au Crony’s, l’actuel Deep Inside (ndlr, le caveau-bar rock de la rue Victor Dumay), au Cappuccino qui n’existe plus. Puis au Chez Nous, autour des halles, une adresse qui a d’ailleurs besoin d’aide en ce moment (ndlr, les gérants ont lancé un appel au don sur KissKissBankBank et ont récolté plus de 28 000 euros de soutien). Bref, ma première rencontre avec Dijon s’est passée dans des bars alternatifs. »

Janvier 96, l’âme sœur

« En janvier 1996, quatre ans après mon installation, j’avais pris la décision de rentrer en Angleterre pour reprendre mes études. Quinze jours plus tard, je rencontre Thierry. Là, je décide de rester ! On s’est mariés en 1998. J’ai quand même repris mes études, mais ici à Dijon. J’ai beaucoup changé de boulot, aujourd’hui je travaille dans le numérique, pour une association nationale basée à Paris. Je suis en télétravail depuis Dijon, je parcours l’Europe aussi. »

Quand on sort

« Sortir, pour moi, c’est plutôt les restaurants et les bars. On essaye d’aller au théâtre, mais il faut trouver le temps. Dommage, parce que l’offre culturelle à Dijon est très intéressante. Je vois bien combien, en quasi 30 ans, la ville s’est transformée. Elle bouge beaucoup. Hélas mon emploi du temps professionnel me contraint, d’autant plus que depuis cinq ans je prépare en parallèle une thèse… Je suis aussi souvent en déplacement, alors je laisse hélas Thierry aller aux concerts tout seul ! »

À table

« Je suis végétarienne. Disons, j’étais végétarienne : à mon arrivée en France, j’ai découvert les fruits de mer, le poisson – ce n’est pas très dijonnais, je vous l’accorde – et depuis je m’autorise quelques écarts. J’ai aussi appris à découvrir le vin, plutôt rouge d’ailleurs, que j’aime déguster à L’Âge de raisin (67 rue Berbisey). Jeff est de bon conseil et Nadine fait de super petits plats végétariens. »

Berbisey, le fief

« J’habite à deux pas de la rue Berbisey, c’est mon fief jusqu’à la place Émile Zola et la rue Monge. Il y a une vraie vie de quartier, on y croise les amis. Autour de L’Âge de raisin, du café de l’Univers, du Black Market… Je suis très citadine. En balade, j’aime bien aussi faire le tour du port du canal, c’est accessible et rafraîchissant, sans trop s’éloigner du centre. Là, je n’attends qu’une chose, c’est que les lieux de vie rouvrent pour retrouver des plaisirs simples ! »  

Rubrique en partenariat avec Wall Street English,
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