Brittany Black, créatrice de Burgundy Bookworm, une librairie anglophone à Dijon

Le chapitre du vin en partie refermé, cette Américaine a créé la première librairie anglophone de Dijon ainsi qu’une prometteuse association côte-d’orienne. Burgundy Bookworm est à son image, accueillant et fédérateur. Brittany Black est « livre » et indépendante.

Brittany Black, libraire américaine installée à Dijon. ©

A bookworm, en anglais dans le texte, c’est un rat de bibliothèque. Sauf que worm, isolé, devient… ver de terre. Voilà pour la subtilité animalière chez nos amis anglophones. Brittany Black s’en amuse. La maman de Burgundy Bookworm, rue du Champ de Mars à Dijon, a un nom tout droit sorti d’un roman d’Agatha Christie. Loin de l’Orient-Express, « BB » est née sur la côte est des États-Unis. On connait bien le vin dans ce coin-là. « J’ai fait des études dans ce secteur, puis j’ai croisé la route de la Bourgogne et en suis tombé amoureuse », pose en préambule l’intéressée. Cyril Audoin, vigneron de Marsannay, ne sera pas innocent dans cette traversée atlantique. Une petite Charlie naîtra de leur union. Beautiful story. « J’ai travaillé douze ans dans le vin, en étoffant ma formation d’un DUT œnologie à l’uB. Cela reste ma grande passion, mais j’avais besoin d’un nouveau défi. Je suis au « middle age » et je voulais voir grandir ma fille de cinq ans », poursuit en douceur Brittany pour expliquer cette sortie de rang(s).

Projet de centre anglophone

Ainsi est née la première librairie anglophone de Dijon, spécialiste de l’achat/vente d’ouvrages en anglais. « Mon père était écrivain, j’ai toujours eu cette passion pour les bouquins. Burgundy Bookworm, c’est un lieu de convivialité que j’aurais aimer trouver comme expatriée, un lien avec ma culture d’origine. » Fatalité, le baptême a lieu le 16 mars 2020. Veille du premier confinement. Page blanche forcée.

Depuis, la vie a repris. On peut acheter un livre, prendre une cup of tea, participer à un atelier pour enfants, apprendre quelques rudiments d’anglais…  Brittany aimerait consolider un petit centre anglophone multifacettes, adossé à l’Anglophone Association of the Côte-d’Or, une autre de ses créations. « Nous avons déjà des adhérents de tous horizons. Des enseignants qui s’intéressent à la culture anglophone, des étudiants expatriés ou pas, de l’Université de Bourgogne ou de BSB, également des guides touristiques… Nous allons imaginer des rencontres, séminaires, dégustations, pour que cette communauté se rencontre, qu’elle se sente bien dans la ville, qu’elle ne perde pas le lien avec sa culture d’origine pour certains, mais aussi pour que nous diffusions la culture anglophone aux Côte-d’Oriens. » Comme le vin, le livre est un beau prétexte à l’échange.

Safe space

Dans un coin de la jolie librairie, un espace est réservé au féminisme. Brittany y tient beaucoup. « C’est très important d’aborder ce thème non seulement sous l’angle historique, mais aussi dans sa forme contemporaine », insiste notre Américaine, qui revendique volontiers être un « safe space » pour les communautés LGBTQ+. C’est écrit sur l’ardoise à l’entrée, où elle ajoute aussi sa citation du jour selon son humeur. In english, of course.

Tout cela donne envie, pour le frenchy lambda que nous sommes, de se mettre à explorer les étagères soigneusement classées, à la quête des mondes fantastiques de Charles Dickens ou des belles lettres d’Edgar Allan Poe. 

Puis, franchement, on progresserait. Brittany a son point de vue sur le sujet : « On en plaisante beaucoup, mais les Français ne sont pas les plus mauvais élèves, loin de là. Leur niveau d’anglais est bien meilleur que celui des Américains avec n’importe quelle seconde langue ! » Ouf. Thanks ma’am. Cela dit, le Gaulois a encore une belle marge de manœuvre, y compris professionnelle (pour ça, ask Wall Street English !). « Je suis admirative des Hollandais par exemple. Certains parlent 10 langues, ils ont une vraie culture de l’autre. Moi, j’essaye de transmettre cela à ma famille. Ma fille est déjà bilingue. Je commence aussi l’apprentissage de l’espagnol… » À quand une librairie dans la langue de Cervantes ? Pour le nom, ce serait moins trompeur : on dit ratón de biblioteca.

Rubrique en partenariat avec Wall Street English,
le n°1 des cours d’anglais pour tous

Tous les épisodes « Wall Street English »
🇺🇲 #9 Becky Wasserman, adieu à une grande dame du vin
🇦🇺 #8 Jane Eyre, ex-coiffeuse devenue Négociante de l’année 2021
🇺🇲 #7 Brittany Black, créatrice d’une librairie anglophone
🇬🇧 #6 Christopher Wooldridge, le docteur vélo et mister bike de Dijon
🇺🇲 #5 Alex Miles, personnage multicasquette et fin gourmet
🇬🇧 #4 Deborah Arnold, Dijon et sa cité des dukes
🇬🇧 #3 Jasper Morris, pape des dégustateurs en Bourgogne
🇦🇺 #2 Kevin Pearsh et ses totems de Commarin
🇬🇧 #1 Clive et Tanith Cummings, protecteurs de l’abbaye de La Bussière