Tobias Yang, entre golf et art de vivre : ou l’aventure de « Chailly-sur-Swing »

Le beau Château de Chailly prépare sa nouvelle saison. Plus que jamais, son directeur Tobias Yang veut en faire un paradis du bien-vivre. En particulier pour les golfeurs, qu’ils viennent de l’Auxois ou de sa Californie natale. Welcome to Chailly-sur-Swing !

Tobias Yang est depuis 2017 le gérant du Château de Chailly. Une trajectoire logique pour ce fan de golf, amoureux de l’Auxois. © Iannis Giakoumopoulos

Huntington Beach, en Californie, est la capitale incontestée du surf. Une magnifique plage de 14 km borde le Pacifique. Les promeneurs aiment flaner au bout de sa jetée. Tobias Yang n’a pas vraiment eu le loisir de profiter du décor. À 5 ans, il l’a quitté pour une destination d’une autre nature : Simlångsdalen, en Suède. Il y restera jusqu’à l’adolescence, assumant son métissage original entre un père chinois et une maman suédoise. « À la maison, on a toujours parlé anglais », résume celui qui, sous ses dehors sages, sait lâcher la bride : « Pour le suédois, j’avoue que mon niveau a baissé. Mais après quelques verres de vin, je le parle couramment… »

Tobias a gardé en lui une passion américaine. La pratique du golf révèle sa personnalité. C’en est même pathologique : il choisit ses destinations de vacances selon la qualité des greens et ne voyage jamais sans ses clubs. Pas étonnant qu’il projette de faire du magnifique Château de Chailly, déjà bien pourvu historiquement, un spot incontournable à l’échelle internationale. Côté réputation golfique, notre pays a pourtant un ou deux trous de retard. « Mais la Ryder Cup à Paris en 2018 a fait du bien. Jamais la France n’avait autant vibré pour un événement de golf. » Bon à savoir.

À Chailly-sur-Armançon, le parcours 18 trous est prisé. Sa clientèle suisse et belge lui est fidèle, et le Dijonnais en manque de verdure n’est qu’à 45 min de l’évasion. L’activité a l’avantage d’attirer une clientèle soignée, sensible aux bonnes choses de la vie. Cela tombe bien, Tobias Yang ne conçoit pas son métier autrement qu’en proposant « une expérience globale, attentionnée », avec ce qu’il faut pour se régaler « car c’est ici, en Bourgogne, que je suis tombé amoureux du terroir ». Côté cuisine, on défend les bienfaits d’une proposition estampillée Savoir-Faire 100% Côte-d’Or, marque portée avec succès par le Département. « Le bœuf à notre carte grandit ici, juste à côté du trou n°4. Nous travaillons en direct avec un éleveur voisin. » Plus local, y’a pas !

Le château de Chailly-sur-Armançon est posé dans un magnifique écrin de verdure. © D.R.

Tobias et Marco, venus des Roches

Le jeune quinqua est arrivé dans l’Auxois en 2005. Il a eu le temps de se faire à la vie de château, en propulsant celui des Roches, du côté de Mont-Saint-Jean, parmi les meilleures chambres d’hôtes de France, avec son inséparable compagnon de route Marco Stockmeier, cuisinier de son état. Ambitieux, le couple a fini par s’engager dans un nouveau challenge à Chailly en 2017.

Son propriétaire historique Mike Sata, un Japonais grand ami de la Bourgogne, a senti qu’ils pouvaient faire tourner la boutique. Les cogérants ont ainsi sous leur responsabilité une quarantaine de collaborateurs. Le navire mène sa barque entre la partie restauration, l’hébergement (une soixantaine de chambres incluant le Clos Champagnac voisin, fruit d’un rapprochement acté fin 2019) et bien sûr la partie golf, soit 75 hectares à entretenir.

Remise en question

Cette force touristique ne rend pas moins complexe le recrutement dans un secteur en pleine révolution. Tobias Yang est pourtant fier de la diversité des professionnels qui l’entourent, comme cette serveuse anglaise, ou ce maître d’hôtel originaire du Zimbabwe. Au plus fort de la crise sanitaire, le DG a fait preuve de sang froid (on n’est pas golfeur par hasard) et défend volontiers « la nécessité d’une remise en question de nos métiers.
Le rythme est soutenu, avec une coupure du midi souvent ingrate. Nous envisageons par exemple de mettre en place une équipe différente par demi-journée. Et payer mieux, tout simplement.
» Bien envoyé !

Aux beaux jours, les équipes de DBM et Wall Street English ont promis de se retrouver dans le bel établissement, en compagnie des invités de cette english chronicle et de quelques VIP, avec ce qu’il faut pour fêter nos sensibilités différentes et notre amour commun de la Bourgogne. Si un club de golf traîne par là, ce qui n’est pas impossible, on pourra toujours s’y essayer… Et que ça swing !

Rubrique en partenariat avec Wall Street English,
le n°1 des cours d’anglais pour tous

Tous les épisodes « Wall Street English »
🇺🇸 #10 Tobias Yang, directeur du Château de Chailly
🇺🇸 #9 Becky Wasserman, adieu à une grande dame du vin
🇦🇺 #8 Jane Eyre, ex-coiffeuse devenue Négociante de l’année 2021
🇺🇸 #7 Brittany Black, créatrice d’une librairie anglophone
🇬🇧 #6 Christopher Wooldridge, le docteur vélo et mister bike de Dijon
🇺🇸 #5 Alex Miles, personnage multicasquette et fin gourmet
🇬🇧 #4 Deborah Arnold, Dijon et sa cité des dukes
🇬🇧 #3 Jasper Morris, pape des dégustateurs en Bourgogne
🇦🇺 #2 Kevin Pearsh et ses totems de Commarin
🇬🇧 #1 Clive et Tanith Cummings, protecteurs de l’abbaye de La Bussière